Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Réalité virtuelle et XXX: l'industrie de la pornographie promet de révolutionner le sexe en ligne (VIDÉO)

Réalité virtuelle et XXX: la porno contre-attaque (VIDÉO)

Affaiblie depuis des années par les sites de partage gratuit de vidéos XXX, l'industrie de la pornographie pense avoir trouvé la parfaite «contre-attaque» : les expériences érotiques en réalité virtuelle (RV). Qu'il s'agisse de réalité immersive ou sensorielle, de films 360° et 3D... Ces technologies promettent de révolutionner la façon dont les gens «consomment» la sexualité en ligne.

Réunis le temps du congrès Qwebec Expo à Montréal, du 4 au 7 août, des centaines de producteurs de films pour adultes ont discuté du futur de l'industrie XXX. À travers les divers kiosques, les casques de réalité virtuelle, qui permettent de voir un film en 360° ou de vivre une expérience immersive, étaient nombreux.

Toutes les grandes boîtes de production pornographique se sont lancées dans les films en 360° en espérant attirer une «clientèle nichée» qui voudra bien payer pour le contenu, explique Colin Rowntree, fondateur du site américain Wasteland.com, spécialisé dans le BDSM (Bondage, discipline/domination, soumission/sadisme et masochisme). M. Rowntree et sa femme Angie sont d'ailleurs des pionniers du web, ayant été parmi les premiers au monde à mettre en ligne des photos et vidéos pour adultes, au début des années 90.

Le producteur de films BDSM Colin Rowntree essayant un casque de réalité virtuelle.

M. Rowntree reconnaît que la «business du sexe» n'est à plus ce qu'elle était. Depuis l'arrivée des sites comme YouPorn, vers 2006, tous les films auparavant payants sont devenus soudainement accessibles en un clic... et sans payer un sous. «Ça a carrément scié les jambes de l'industrie, il est beaucoup plus difficile de faire de l'argent maintenant», raconte celui qui a réalisé des centaines de films XXX. À son avis, les nouvelles technologies, qui permettent de vivre une expérience pornographique très immersive, aidera les producteurs de contenu érotique à sortir la tête de l'eau.

Ça se développe au Québec!

Du côté de la compagnie québécoise Pegas Productions, on affirme aussi vouloir miser sur la RV pour offrir de nouveaux produits à la clientèle, avide d'innovations technologiques. «Les films en 360°, c'est une des technologies de l'heure, mais ce n'est pas encore grand public. Ça ne devrait pas tarder à mon avis», confie Nicola Lafleur, PDG de la boîte.

L'équipe de Pegas Productions teste son casque de réalité virtuelle au Qwebec Expo Montréal.

Dans un futur rapproché, M. Lafleur et son équipe espèrent pouvoir expérimenter les films immersifs, où les gens, devant leur ordinateur, leur téléphone ou encore à travers un casque de RV pourraient carrément se transformer en un «des personnages» du film érotique. L'avenir est là, prédit le producteur.

Il y a un avenir, mais...

Pour sa part, l'auteur et cinéaste érotique Éric Falardeau émet quelques doutes sur la popularité que connaîtra la réalité virtuelle au fil des prochaines années. «Est-ce que cette technologie va permettre à l'industrie de retourner à ses belles années? Je crois que non», lance-t-il, expliquant du même souffle que «l'effet wow» des vidéos 360° s'essoufflera rapidement. «Pour que ce type de films perdurent dans le temps, l'industrie doit absolument trouver son propre ton, son propre style.»

Le public qui consomme du XXX a constamment besoin de nouveauté, poursuit M. Falardeau, qui effectue aussi des études doctorales sur la pornographie. «Récemment la nouvelle étape a été franchie... On a connecté des casques de réalité virtuelle à des jouets sexuels, qu'on peut se placer sur le corps», dit-il. Comme quoi il y a moyen de repousser encore plus loin l'expérience sexuelle virtuelle.

Il restera à voir, selon le cinéaste, si le grand public embarquera dans l'aventure.

Bonnie Rotten

Les stars du porno au naturel

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.