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Osheaga 2016 jour 2: The Last Shadow Puppets, Jazz Cartier, Aurora, Bastille

Osheaga jour 2: The Last Shadow Puppets, Jazz Cartier, Aurora, Bastille

Deuxième escapade en ce 11e festival Osheaga Musique et Arts au parc Jean-Drapeau de Montréal. Cette fois, on était curieux d’entendre les performances du supergroupe britannique The Last Shadow Puppets, du rappeur torontois Jazz Cartier, de la chanteuse Aurora et du band anglais Bastille. Deux bonheurs et deux déceptions.

Jazz Cartier

Jaye Adams alias Jazz Cartier était sur la scène de la Vallée, à 21h. Ce jeune de 23 ans, qui a la cote en ce moment, aime que l’on compare son rap à celui de Drake, qui a pris pratiquement toute la place hip-hop à Toronto depuis quelques années. En fait, il adore surtout dire qu’il est un excellent rappeur, bien meilleur que Drake! On aura compris: l’étoile montante du rap, autoproclamée le Prince de Toronto, n’a pas peur des fanfaronnades égocentriques. Mais rien de disgracieux.

Propulsé par le succès de son album Marauding in Paradise (18 avril 2015), le jeune artiste a récemment fait paraître Hotel Paranoia ― une seconde mixtape (sortie le 3 février) de 15 morceaux. Encore une fois, les critiques furent très positives dans l’ensemble. On a d’ailleurs pu entendre de nombreux morceaux tirés de cet album lors de sa performance: Opera (sur de bons beats minimalistes), 100 Roses, Stick & Move, Never Too Faded, Red Alert et la fameuse Lil Wayne, écrite en hommage au rappeur américain.

Quant à l’album Marauding in Paradise, Cartier a offert entre autres I Know, une offrande assez lounge.

La proposition générale de Jazz Cartier est de qualité. Or, deux problèmes majeurs: les courtes pauses entre chaque morceau, qui avaient tendance à briser quelque peu le rythme. Surtout quand il allait jaser à son beatmaker. Ensuite, cette propension à vouloir divertir la foule à tout prix avec des trucs à répondre et autres approches un peu secondaires et juvéniles a fini par diluer le contenu. Jazz Cartier serait mieux d’envoyer juste ses morceaux.

À revoir dans une salle sans le flafla-divertissement-de-festival nourri par le chanteur.

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The Last Shadow Puppets

The Last Shadow Puppets est un supergroupe d’indie rock britannique formé d’Alex Turner, le chanteur du très populaire groupe Arctic Monkeys (qui a été tête d’affiche à Osheaga en 2014) et de Miles Kane, le chanteur des Rascals. Bien entendu, The Last

Shadow Puppets est un «side project». Or, le band s’est trouvé une identité propre (même si ça sonne parfois trop comme Arctic Monkeys) qui a réussi à convaincre bien des mélomanes. Jusqu’à maintenant, à vrai dire, c’est probablement le meilleur spectacle livré à Osheaga au cours des deux premiers jours.

Leurs pièces ne sont pas toutes exceptionnelles, mais plusieurs d’entre elles comme Bad Habits, titre phare du dernier album Everything You’ve Come To Expect (sorti le 1 er avril) est extrêmement efficace en concert. Les gars, qui étaient accompagnés d’un quatuor à cordes féminin (quand même pertinent dans cette ambiance de rock déjanté et rétro) et de cinq autres musiciens, sont de vraies bombes de rock et de sexiness sur scène.

Alex Turner, portant une chemise en jeans et un veston blanc, puis Miles Kane, habillé d’un jean et d’un kimono-robe-de-chambre bleu nuit, ont frappé fort en début de spectacle avec le clin d’œil de Jacques Dutronc, Les cactus. Déjà, les deux gars usaient de leur charme sans retenue. Et ça fonctionne très bien. Particulièrement Turner, qui maitrise l’attitude du tombeur jusqu’au bout des doigts.

D’un morceau à l’autre, les chanteurs-musiciens s’amusent beaucoup avec les stéréotypes de la drague. Ils posent et bougent comme des rock stars, tout en demeurant crédibles. Ainsi, quelque 16 chansons ont défilé de manière très fluide: The Age of the Understatement (2008), Aviation, Used To Be My Girl (oh que Turner a fait des poses de star sur ce morceau), Dracula Teeth (balade sulfureuse), My Mistakes Were Made For You, Meeting Place (avec des violons mélancoliques très jolis) ou encore The Dream Synopsis sont passées d’un trait. Même le délire de punk rock saveur British en finale de spectacle, combiné avec ce passage halluciné ― durant lequel les gars répétaient les paroles «Comment ça s’écrit?» ― était presque parfait.

Entre David Bowie, Scott Walker, The Smiths (sans les envolées vocales de Morrissey), Arctics Monkeys et autres projets rock intelligents sortis de la Grande-Bretagne, The Last Shadow Puppets s’est trouvé un son franchement cool, en particulier pour les planches. C’est à la fois sex, fun, dramatique, tout ça avec de la classe. Si on ajoute des influences d’Ennio Morricone, The Strokes et des Ramones, on a un bon mélange d’élégance, de savoir-faire et de folie. Superbe prestation.

Aurora

C’était la première fois que l’auteure-compositrice-interprète norvégienne Aurora se produisait à Montréal. Elle avait dû annuler un spectacle au Fairmount en avril en raison de problème de voix. Elle s’est démenée comme une diablesse sur la scène des Arbres pour faire oublier les gros beats de Jazz Cartier, qui parasitaient passablement sa musique.

Accompagnée de quatre musiciens, elle a livré une performance étonnante: voix aiguë (qui fait penser parfois à la chanteuse du groupe The Cranberries), mais très juste, sur des arrangements pop rock aux accents celtiques. À 20 ans, on peut certainement dire qu’on va la revoir. Plusieurs centaines de personnes ont dansé et chanté sur ses morceaux. Quelque chose de très féminin dans l’ambiance, oserions-nous dire. La chanson Running With the Wolves, livrée à la fin du concert, a été particulièrement appréciée. Belle découverte.

Bastille

Le groupe est sur une lancée depuis la sortie de son long jeu Bad Blood, en 2013. À Osheaga, le chanteur Dan Smith et sa bande pouvaient en plus partager les chansons du nouvel album studio intitulé Wild World, qui sortira en septembre. On espérait apprécier quelques-uns de leurs compositions lors de leur passage à Osheaga. Malheureusement, cette pop très convenue parfaite-pour-jouer-dans-une-radio-commerciale-près-de-chez-vous fut assez décevante.

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