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Céline Dion généreuse et émotive au Centre Bell (VIDÉO/PHOTOS)

Céline Dion généreuse et émotive au Centre Bell (VIDÉO/PHOTOS)

Les Québécois retrouvaient «leur» Céline Dion au Centre Bell, dimanche soir. L’antre était évidemment rempli à pleine capacité, et on réservait, il va sans dire, un accueil triomphal à notre plus grande fierté sur la scène internationale : tapis rouge grandiose d’une durée de deux heures qu’a foulé la quasi entièreté du gratin du show-business québécois sur la Place des Canadiens, ovations bruyantes, nombreuses et répétées, mots d’amour à profusion. Céline ne passe pas souvent chez nous, mais lorsqu’elle nous fait l’honneur de sa présence, on la reçoit dignement.

La Céline de dimanche, on la sentait souvent fragile, à fleur de peau, et très, très émotive. Elle a presque autant pleuré qu’elle a chanté, mais paraissait aussi heureuse, presque rassurée, de retrouver ses tous premiers admirateurs. Ce n’était pas la Céline fofolle qu’on a vu s’amuser au Banquier ou la Céline décontractée portant son chandail à coton ouaté de Titanic et dont l’image a récemment tapissé les réseaux sociaux. En fait, c’était la Céline qu’on connaît et qu’on aime, qui laisse couler ses larmes sans timidité, qui blague à propos de ses enfants, qui bouge gracieusement et qui pousse sa voix comme si sa vie en dépendait. L’approche de la cinquantaine n’affecte aucunement son organe vocal, toujours aussi puissant et envoûtant, lisse et sans failles.

Céline Dion

Première du spectacle de Céline Dion au Québec

Céline et son équipe s’actualisent. Après la première partie assurée par André-Philippe Gagnon – l’imitateur y est allé de ses classiques et de nouveautés pendant que la salle se remplissait, le visage autant en sueur que jadis – des tweets concernant Céline et sa présence à Montréal défilaient sur les écrans. On sait que la star flirte de plus en plus avec les réseaux sociaux et, dans le contexte, c’était tout à fait approprié, surtout compte tenu du nombre de personnalités qui étaient au rendez-vous.

À la maison

À 20h48, les cris, les applaudissements se sont élevés, signe que l’heure avec un grand H approchait. Deux minutes plus tard très exactement, la voix de Céline s’est faite entendre, a capella, sur Trois heures vingt, entrecoupée de «On t’aime Céline!» sentis, venant de partout dans les gradins. Des «On t’aime!» qu’on devinait sincères à des kilomètres à la ronde, et qui n’ont jamais cessé de toute la prestation.

Lorsque le rideau s’est levé sur une Céline Dion visiblement très émue, aux yeux brillants des larmes qui allaient rapidement se mettre à rouler sur ses joues, toute de blanc habillée en veston et jupe étroite à volants, majestueux diamants aux doigts, les spectateurs se sont respectueusement levés pour l’acclamer. L’idole était rentrée à la maison, on était contents de la revoir, on voulait le lui faire savoir et qu’elle n’en ait aucun doute.

Juchée sur sa plateforme, la dame a pris le temps de savourer l’instant. Si certains pensent que Céline récite une «cassette» lorsqu’elle déclame son attachement pour le Québec, il suffisait de l’observer dimanche pour constater à quel point ses paroles sont loin, très loin d’être creuses. Son amour pour sa province natale, pour les siens, pour ses racines, se lisait partout sur son visage, dans son œil pétillant d’authenticité.

Sans mot dire de plus, elle a enchaîné avec Encore un soir, qu’elle a entonnée, on s’en doutait, de toutes ses tripes, les yeux souvent fermés. Ses 29 musiciens, installés en escalier, apportaient un cachet presque symphonique à la mise en scène, somme toute dépouillée. Comme effets visuels, quelques projections, des lampions montant et descendant au dessus de la scène. Mais on voyait surtout Céline, et encore Céline, sur les écrans géants, pour que quiconque ne rate aucun de ses mouvements.

Étonnamment, la diva n’allait procéder à aucun changement de costume pendant ses deux heures de tour de chant, ce qui a donné lieu à un moment cocasse lorsqu’elle a avoué, badine comme une petite fille, que sa robe s’était déchirée à l’arrière, à mi-parcours de son programme.

«Je suis contente d’être ici, a solennellement lancé Céline pour mot de bienvenue. Avant tout, je tiens à vous remercier pour tous vos mots, vos regards, vos sourires, toute cette énergie. Je l’ai bien reçue, et je la reçois encore.»

Céline Dion en conférence de presse (31 juillet 2016)

Incontournables indémodables

Le public renouait alors avec son enfant chérie, comme il l’aime : vraie, sensible et terre-à-terre.

Elle a précisé que le concert qu’elle offre chez nous ces jours-ci est le même que celui présenté en Belgique et en France il y a quelques semaines, parce qu’elle l’aime et en est fière. L’enchaînement comporte peu de morceaux de son album à sortir le 26 août, Encore un soir, mais beaucoup de titres en français, tirés notamment de S’il suffisait d’aimer et Une fille et quatre types. Bien sûr, les incontournables indémodables en français (Pour que tu m’aimes encore, Terre, L’amour existe encore, Dans un autre monde, Ce soir on danse à Naziland, Vole) et en anglais (Because You Loved Me, It’s All Coming Back To Me Now, Power of Love, Love Can Move Mountains, river Deep, Mountain High, The Show Must Go On, My Heart Will Go On) y sont tous, avec en bonus un hommage à Prince (Purple Rain, qu’ont accompagné des centaines de téléphones brandis haut).

Le tête-à-tête entre Céline et son fan club a officiellement démarré sur Je crois toi, puis Qui peut vivre sans amour (extraite de l’opus Sans attendre), que les gens ont écouté tranquillement, respectueusement, calmement assis.

Céline n’a eu d’autre choix que de s’interrompre au milieu de Et je t’aime encore, galvanisée par l’affection de l’assistance qui lui hurlait «On t’aime, Céline» de toute son énergie. Tous se sont spontanément levés pour l’applaudir et lui transmettre une incroyable décharge d’affection, qu’elle a encaissée en retenant avec difficulté ses sanglots.

L’ovation et les cellulaires levés ont été automatiques sur Pour que tu m’aimes encore, sur laquelle Céline a tendu son micro à la foule en délire.

On a entendu, en primeur, À la plus haute branche, un texte déniché au terme d’un concours proposé aux adeptes de la chanteuse. Le Québécois Daniel Picard est l’auteur de la magnifique mélodie, gratifiée d’un échantillon d’À la claire fontaine. Des images d’arbres et de feuilles se déployaient derrière Céline pendant que celle-ci, sur le bout de son tabouret, terminait la pièce avec émotion. Ce fut également l’opportunité de la découverte de cette version réinventée d’Ordinaire, incluse dans sa nouvelle collection, qui, si elle n’a pas fait l’unanimité, colle néanmoins bien au registre de Céline.

«Merci à Robert Charlebois pour cette immense chanson!», a salué Céline sur l’ovation debout qui a suivi.

Il fallait beaucoup de talent à Scott Price, nouveau directeur musical de Céline, pour greffer à Ce soir on danse à Naziland des mesures de la chanson-thème de Law & Order, qu’adorait René Angélil.

La fin de soirée a été aussi sobre que l’avaient été les deux heures précédentes, au son des dernières perles semées par Céline, My Heart Will Go On, S’il suffisait d’aimer et Vole, cette dernière prononcée en souvenir de René Angélil. C’est sur une photo du couple enlacé que le Centre Bell s’est vidé, après une énième salve d’acclamations dithyrambiques pour la souveraine, reine chez elle comme à Vegas.

Ce que Céline a dit pendant le spectacle

«Je suis contente d’être ici. Avant tout, je tiens à vous remercier pour tous vos mots, vos regards, vos sourires, toute cette énergie. Je l’ai bien reçue, et je la reçois encore. La dernière fois qu’on s’est vus, c’était dans des circonstances tristes, et ce soir, je tiens à vous offrir un spectacle heureux. Bien sûr teinté d’émotions fortes, mais jamais triste. Tous les mots ont été dits. Les enfants vont bien, je vais bien. C’est le temps maintenant de sourire en pensant à nos plus beaux souvenirs. Bien sûr, d’être à Montréal, je ne peux m’empêcher de penser à René quand je sais qu’il est là ici, présent avec nous.»

«Ce soir, je reste avec vous, je ne sors pas de scène. Je veux profiter de votre présence chaque seconde, encore un soir. Merci d’être là !»

«Je profite de l’été québécois et de tous ses plaisirs. Les enfants ont découvert le plaisir de jouer dehors. La pêche, la chasse aux grenouilles, cueillir des pissenlits. (…) J’en ai, des bouquets de fleurs! On a un beau coin de pays (…) Nelson et Eddy en profitent. On a eu droit à un premier feu de camp. Je leur ai dit que, quand j’avais leur âge, on chantait avec ma famille (….) Je pense que les marshmallows ont aidé un peu.»

«L’émission préférée de René, c’était Law & Order, La loi et l’ordre. Il adorait la musique du générique. Quand il l’entendait, il devenait fou, il venait me chercher (…) Quand j’ai commencé avec toute cette belle famille (ses musiciens), je me disais il faut que je trouve quelque chose (….) J’ai demandé à Scott (Price) de tricoter et d’insérer quelques notes de Law & Order dans une chanson. (…) Et il tricote très bien. Moi, j’ai une tante qui fait des bas et des mitaines, une mère qui fait des tuques. Scott, tu arrives peut-être troisième, mais si t’arrive troisième après ma mère et ma tante, tu es très bon.»

«Ce spectacle représentait une étape importante pour moi. Vous m’avez donné plein d’amour et d’énergie (...) En ces jours où la haine a pris beaucoup trop de place, il faut se rappeler que l’amour restera encore et toujours la plus belle des armes.»

La liste des chansons interprétées par Céline

  • Trois heures vingt (a capella)
  • Encore un soir
  • Je crois toi
  • Qui peut vivre sans amour
  • Immensité
  • Et je t’aime encore
  • Pour que tu m’aimes encore
  • Terre
  • À la plus haute branche
  • Ordinaire
  • Because You Loved Me
  • It’s All Coming Back To Me / Power Of Love
  • Le vol d’un ange
  • L’amour existe encore
  • Apprends-moi
  • Tous les secrets de ton cœur
  • Ne bouge pas
  • Valse Adieu
  • Je n’ai pas besoin d’amour
  • Tous les blues sont écrits pour toi
  • Dans un autre monde
  • Ce soir on danse à Naziland
  • Purple Rain
  • Love Can Move Mountains
  • River Deep, Mountain High
  • The Show Must Go On
  • My Heart Will Go On

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