RIO DE JANEIRO — À quelques semaines seulement des Jeux olympiques, le Brésil est confronté à de nombreux problèmes: une économie en chute libre, le virus Zika et une crise politique, avec une présidente qui fait l'objet d'une procédure de destitution. Mais pour les braves — ou téméraires — qui s'y rendront, Rio de Janeiro peut amener son lot de belles découvertes. Les diffuseurs qualifient déjà son paysage du plus télégénique de l'histoire. Mais peu importe la beauté télévisuelle de cette métropole côtière et bouillonnante, où se croisent les jungles urbaine et sauvage, les images d'un écran ne peuvent rivaliser avec l'expérience d'y être en chair et en os.
Voici quelques questions et réponses pour visiter Rio, de la sécurité aux fêtes rythmées par la samba.
Q: Rio est-elle sécuritaire?
R: Avec plus ou moins 85 000 policiers et soldats dans les rues pendant les Jeux — deux fois plus qu'à Londres en 2012 — les responsables olympiques et locaux ont insisté pour dire que Rio sera «la ville la plus sécuritaire au monde», du 5 au 21 août. Il reste que les crimes violents y sont une réalité, résultat de criantes inégalités entre les classes sociales. Il est bien avisé de se faire discret.
Pour les Cariocas, comme s'appellent les six millions d'habitants de la cité, les vêtements passant inaperçus sont de rigueur, pour des raisons pratiques et de sécurité. Les sandales Havaianas abondent et vu les plages, les shorts de surf, les t-shirts, les pantalons ajustés et les camisoles ont la cote. Et bien que l'hiver a tendance à être doux, un chandail ou manteau léger peut être le bienvenu si le mercure descend à 15 degrés Celsius.
Il est préférable de ne pas exhiber montres et bijoux n'étant pas clairement faits de plastique, et le même conseil tient pour les cellulaires et appareils photo.
Les appareils électroniques coûtent extrêmement cher au Brésil, et un téléphone intelligent peut représenter plusieurs mois de salaire. Il est mieux de les cacher.
Si vous êtes quand même victime de vol, ne soyez pas réactionnaire ou combatif. Remettez vos biens calmement, en vous rappelant que ce n'est là que du matériel. Les maux de tête des annulations de cartes sont moins pires que de risquer d'être blessé.
Q: Parlez-vous anglais?
R: En un mot: non. À l'extérieur des installations olympiques, des hôtels et des restaurants luxueux, la plupart des Cariocas parlent seulement le portugais, même s'ils peuvent connaître quelques mots en anglais ou en espagnol. Malgré tout, la majorité des gens sont enclins à aider les étrangers et vont même utiliser des gestes pour se faire comprendre.
Q: Qu'est-ce qu'on mange pour souper?
R: Si vous allez à l'un des «churrascaria», des barbecues à volonté brésiliens, la réponse sera de la viande, de la viande et encore plus de viande. Des étalages remplis de pièces de boeuf sur broche, de côtelettes d'agneau, de saucisses de porc et même de coeurs de poulet vous inciteront à remplir votre assiette jusqu'à ce que vous soyez sur le point d'exploser.
Pour les végétariens ou pour ceux qui récupèrent d'une surconsommation de viande, les options sont limitées. Les valeurs sûres incluent les bars à jus qui offrent plusieurs jus tropicaux fraîchement pressés ainsi que des baies d'açai — un petit fruit mauve gelé, mélangé et servi sous forme de barbotine.
Q: Y'a-t-il un réseau de transport en commun?
R: La ligne de métro de la ville a été prolongée pour desservir le quartier de Leblon, situé en bordure de la plage, et rejoindre le quartier de Barra da Tijuca, située à l'Ouest, au même endroit que le Parc olympique. Le projet est cependant en retard et pourrait bien ne pas être terminé à temps pour les Jeux. Les autobus sont source de confusion, bondés et dangereux. Il est généralement mieux de les éviter. Il y a des taxis en abondance et ils sont relativement fiables — assurez-vous que votre chauffeur allume ses phares à la noirceur. Plusieurs ne le font pas.
Q: À part les compétitions sportives, qu'y-a-t'il à faire à Rio durant les Jeux?
R: Plusieurs choses. Et la bonne nouvelle, c'est que les meilleurs attraits de Rio sont gratuits.
Rio a été durement frappée par la récession alors que l'économie a régressé de quatre pour cent l'an dernier, haussant le taux de chômage et l'inflation. La chute vertigineuse de la monnaie locale, le real, a fait de Rio une ville plus abordable pour les visiteurs qui dépensent en dollars ou en euros. Mais le coût des hôtels et des restaurants peut tout de même être surprenant. Les voyageurs bien informés peuvent compenser ces coûts en profitant des nombreux attraits gratuits de la ville:
- Le mont du Pain de Sucre: Ce pic, bloc monolithique de granite, qui surplombe les eaux de la baie de Guanabara offrira sans aucun doute un décor à couper le souffle pour les courses de voile. Mais au lieu de simplement regarder le décor, pourquoi ne pas y faire une randonnée? Un guide est nécessaire pour escalader le Pain de Sucre lui-même, mais son plus petit jumeau, le Morro da Urca, est domptable sans aide. Un chemin de terre serpente la végétation tropicale jusqu'au sommet tout en offrant des vues imprenables sur les tours de la ville, sur les favelas — des quartiers pauvres situés sur le flanc des montagnes — et sur la brumeuse forêt tropicale.
- Le coucher de soleil à Arpoador: Voyez le spectacle chaque soir alors que le soleil plonge doucement dans l'Atlantique depuis les rochers de la ville d'Arpoador, situés entre les plages de Copacabana et d'Ipanema. La foule qui se rassemble à cet endroit applaudit le spectacle soir après soir.
- Pedra do Sal: Expérimenter une «roda de samba», de la samba en direct, là où le genre musical le plus populaire du Brésil a vu le jour. Les lundis soirs attirent des centaines de passionnés à cet ancien marché d'esclaves situé dans le centre-ville historique de la région de Gamboa.
- Centro: Les plages de Rio volent habituellement le spectacle, mais la région de Centro, où les fondations de la ville ont été érigées il y a 451 ans, est un trésor d'églises de l'époque coloniale et de monuments historiques. La plus impressionnante d'entre elles est le Mosteiro Sao Bento, une église baroque et un monastère où les moines interprètent des chants grégoriens durant la messe du dimanche. Soyez-là tôt pour obtenir un siège. On retrouve également à Centro le cabinet royal portugais de lecture, une merveille du 19e siècle. La salle, située à la récemment renouvelée Place Tirdentes, regorge d'étagères à livres faites de bois de jacaranda et de vitraux.
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