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Au Québec, le hockey dans la rue est interdit par règlement dans plusieurs villes

Le hockey de rue est interdit dans plusieurs villes du Québec
Street hockey goalie(10-12) in front of goal
David Madison via Getty Images
Street hockey goalie(10-12) in front of goal

MONTRÉAL - Alors que Toronto vient d'abolir l'interdiction de jouer au hockey dans ses rues, il est toujours prohibé par règlement, dans de nombreuses villes du Québec, de s'adonner au sport national en face de chez soi.

Pour justifier la mesure, on cite des préoccupations liées à la sécurité - celle des jeunes qui s'amusent et celle des automobilistes.

Quelques cas ont été rapportés dans les médias ces dernières années, lors desquels des constats d'infraction ou des avertissements ont été émis par la police pour des parties de hockey balle disputées dans une rue résidentielle. Des journalistes ont notamment fait état du cas de ce père de famille de Dollard-des-Ormeaux qui a écopé d'une amende en 2010 pour une partie amicale avec un groupe d'enfants.

Des grandes villes du Québec affirment toutefois que bien que le jeu soit interdit dans les rues par règlement municipal, ce dernier est rarement appliqué. Les municipalités font confiance à leurs policiers afin d'évaluer chaque situation et d'utiliser leur pouvoir discrétionnaire de sévir ou non.

Le règlement de la Ville de Québec est on ne peut plus clair: "Il est interdit de pratiquer un jeu dans une rue". Ce qui inclut aussi les ruelles. Les pénalités vont de 150 $ à 1000 $ pour une première infraction.

Mais à la Ville on assure que "tout est une question d'interprétation et de gros bon sens".

La police ne peut fournir le nombre de constats qu'elle a émis. Mais elle précise que la chose n'est pas fréquente.

Le sergent Pierre Poirier travaille au Service de police de la ville de Québec (SPVQ) depuis 18 ans et se rappelle d'avoir reçu des plaintes à ce sujet - mais pas d'avoir émis des constats. La plupart du temps, après avoir été informés du problème, les jeunes comprenaient et allaient jouer ailleurs, tout simplement, assure-t-il. Donc pas besoin de constats d'infraction.

Lorsqu'une plainte est logée, la police se déplace mais fait surtout de la sensibilisation par rapport au bruit ou à la sécurité.

"Mais on n'empêchera pas les jeunes de jouer", lance le policier. Le règlement n'est pas appliqué souvent, mais il peut l'être, dit-il prudemment.

Et puis, les plaintes surgissent souvent dans un contexte de conflits entre voisins, dit-il, ce qui nécessite un certain discernement.

Dans la plus grande ville du Québec, à Montréal, "la plupart des arrondissements montréalais ont dans leur réglementation un article qui décrit comme une nuisance le fait de faire du bruit sur le domaine public ou de se servir du terre-plein d'un boulevard ou de quelconque terrain public non spécifiquement réservé aux sports pour y pratiquer un sport ou un jeu de quelque nature que ce soit", a indiqué par courriel le département des communications de la métropole.

Mais on précise qu'il "y a une forme de tolérance et de gros bons sens qui est appliquée à travers Montréal en matière de la pratique du hockey dans la rue ou dans une ruelle, à condition que la sécurité ne soit pas mise en cause".

La situation est toutefois différente à Sherbrooke.

Le hockey de rue n'est pas prohibé, pas plus que le basketball. Mais un règlement municipal interdit "de circuler sur la chaussée, une allée ou un trottoir avec des skis, des patins à roulettes, des patins à glace, une planche à roulettes ou tout autre jeu ou sport de même genre".

Bref, si les pieds sont dans des bottines ou des espadrilles, il n'y a pas de problème, dit-on à la Ville. Si le jeu est toutefois un problème pour la circulation, les policiers peuvent malgré tout intervenir en vertu du Code de la sécurité routière, qui interdit, de façon générale, d'entraver la voir publique ou "de l'occuper".

À Beloeil, en Montérégie, on a décidé de faire les choses autrement.

Le règlement qui interdisait la pratique du sport dans les rues a été modifié pour ouvrir la voie à un projet-pilote baptisé "Dans ma rue, on joue" et qui vise à légaliser les jeux libres dans les rues. Comme cela, plus de crainte de recevoir un constat d'infraction.

Un citoyen peut alors soumettre sa rue à la Ville pour que des sports en tous genres puissent s'y dérouler. Il y a évidemment des critères: il doit s'agir d'une rue résidentielle locale, où la vitesse est forcément réduite, et rien ne doit obstruer la visibilité à l'approche de celle-ci, pour la sécurité de tous, indique Caroline Nguyen Minh, directrice des communications et relations avec les citoyens.

La Ville effectue ensuite son enquête sur la sécurité des lieux, consulte les voisins, inspecte la rue et donne son approbation.

Une vingtaine de rues ont obtenu jusqu'à maintenant l'autorisation pour les jeux libres dans le cadre du projet-pilote qui a été instauré en avril. Un code de conduite a aussi été créé pour que les joueurs respectent les autres et leur environnement.

Les citoyens sont très fiers de l'initiative, tout comme la Ville de Beloeil qui dit vouloir encourager l'activité physique et de saines habitudes de vie.

D'autres municipalités se sont depuis montrées intéressées, comme Sherbrooke et Brossard, indique Mme Nguyen Minh.

La MRC de Pierre-De Saurel - qui regroupe notamment les municipalités de Sainte-Anne-de-Sorel et Sorel-Tracy - étudie actuellement un projet similaire.

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