Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Accusée d'avoir refusé l'abri à des rescapés de l'attentat, une restauratrice niçoise témoigne

Accusée d'avoir refusé l'abri à des rescapés, une restauratrice niçoise témoigne

L'attaque terroriste du 14 juillet sur la promenade des Anglais a entraîné scènes de paniques et mouvements de foule. Comme quelques mois auparavant lors des attentats de Paris, beaucoup ont réussi à se réfugier dans différents commerces et restaurants niçois.

Mais quelques heures après la tragédie, plusieurs témoignages — dont un partagé plus de 180.000 fois sur Facebook — sont venus ternir le récit de cet élan de solidarité. Le restaurant "Le Grand Balcon", notamment, tout proche de la Promenade des Anglais s'est vu accusé d'avoir refusé l'entrée à plusieurs personnes alors que Mohamed Lahouaiej Bouhlel tuait 84 personnes au volant de son camion.

«Ils nous a poussé et nous a hurlé dessus»

Une femme a affirmé sur Facebook, que l’établissement avait refusé de faire entrer des personnes fuyant la promenade des Anglais. Selon elle, un employé aurait bloqué l'entrée à quatre personnes avant de leur hurler dessus, alors que la panique régnait dans la rue.

Un témoignage plusieurs fois partagé par d'autres internautes, et corroboré par d'autres messages publiés sur les réseaux sociaux dans la nuit de jeudi à vendredi.

Lynchée sur les réseaux sociaux, la restauratrice s'explique

Depuis, le restaurant est assailli de mails et de coups de téléphone d'insultes, comme en témoigne sa page Facebook, inondée de messages d'accusations. Rencontrée par une journaliste du Figaro, la gérante de l'établissement, a livré sa version des faits.

Dans une vidéo, publiée sur le compte Twitter de la journaliste, Karine Marro se dit "à bout". En larmes, elle explique que la police lui a demandé de fermer son restaurant et de garder ses nombreux clients à l'intérieur. Ce qu'elle a fait.

"Jeudi soir, on a mis 200 personnes à l'abri, on a suivi les instructions de la police et du raid, j'ai fait comme tous les restaurateurs de Nice, et je suis attaquée de toutes parts, poursuit-elle, bouleversée. Je reçois un appel toutes les deux secondes, un mail toutes les dix secondes. On est là depuis quatre générations à Nice, je fais mon métier avec passion, la seule chose que je demande c'est de travailler."

"'On va brûler ton restaurant', 'collabos', sont autant de menaces qu'elle reçoit, explique Le Figaro. Devant l'ampleur du phénomène, la gérante a décidé de porter plainte contre X pour "diffamation".

"On a essayé d’entrer dans l’hôtel Mercure"

Des patrons d'établissement pris entre les consignes des forces de l'ordre et la panique de la foule, c'est aussi le scénario qui semble s'être déroulé à l’hôtel Mercure, lui aussi pointé du doigt par certains internautes.

Mélina, explique au Monde: "On a vu des gens courir sur la plage en direction du vieux Nice en criant : “Il y a des coups de feu, courez !" On a donc couru sans trop savoir pourquoi. Un mouvement de panique incroyable (…). On a essayé d’entrer dans l’hôtel Mercure, mais il avait fermé ses portes, avec des gens réfugiés à l’intérieur, alors on a continué à courir jusqu’à l’entrée du vieux Nice, où un homme nous a ouvert les grilles d’un hangar (…). Nous étions 150 à peu près, nous sommes restés une heure et demie."

INOLTRE SU HUFFPOST

Images des attaques de Nice du 14 juillet 2016

Images des attaques de Nice du 14 juillet 2016

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.