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Essai routier Rolls-Royce Wraith 2016 : Papa serait content (PHOTOS)

Essai routier Rolls-Royce Wraith 2016 : Papa serait content (PHOTOS)

Je ne suis pas né un « gars de char ». Je n’ai pas d’essence qui coule dans mes veines, et mes années de jeunesse n'ont pas été passées à regarder mon père, les mains dans le cambouis, tenter de faire démarrer sa voiture de collection.

En fait, c’est plutôt le contraire. Mon père a passé plusieurs années sans même être propriétaire d’une voiture. Lui qui n’avait pas la passion des voitures vouait cependant une admiration sans bornes à une marque : Rolls-Royce. Dommage, mon père n’était plus de ce monde quand j’ai eu l’occasion de conduire la Roll-Royce Wraith 2016.

Rolls Royce Wraith 2016

Ce n’était pas mon premier contact avec la marque britannique, désormais propriété de l’allemande BMW. J’ai eu l’occasion de faire quelques courtes randonnées au volant de la Phantom ou de la Ghost, deux modèles plus imposants et plus classiques. Quand j’ai mis le pied dans la Wraith, je ne me suis donc pas totalement senti dépaysé.

En même temps, s’installer à bord d’une opulente Rolls-Royce n’est pas la réalisation d’un simple essai routier. C’est de se hisser à bord d’une voiture qui nous permettra de vivre une véritable expérience.

Un design stylé

La Rolls-Royce Wraith est probablement la voiture la plus importante pour la marque depuis des années. Car au-delà du style un tantinet trop conservateur des versions précédentes, la Wraith mise sur son allure sportive pour attirer une clientèle plus moderne et plus jeune.

Bien sûr, elle reprend la calandre traditionnelle en la diminuant un peu, et elle affiche avec éclat son Spirit of Ecstasy (la petite statuette qui orne les capots de Rolls-Royce depuis belle lurette), mais elle affiche un look moins clinquant que ses prédécesseures. Pour un peu plus de style, sachez qu’il est possible d’installer une statuette en cristal rétroéclairé au sommet du capot au lieu de la traditionnelle version chromée, mais il vous faudra compter quelque 10 000$ de plus.

On a d’ailleurs parié sur un style plus discret, mais aussi plus aérodynamique, en créant ce coupé à l’allure effilée. Pour la construire, on a fait appel à la même plateforme que la Ghost, elle-même dérivée à 20 % de l’architecture BMW qui sert de base à la Série 7. Cela procure donc à la Wraith une résistance et un aplomb spectaculaire pour une voiture dont le poids excède tout de même les 2200 kilos.

Ce qui n’empêche pas la voiture de bénéficier d’un soin jaloux dans sa confection et son assemblage.

Les panneaux de carrosserie de la voiture sont brasés à la main (la brasure est un type de soudure) et les joints sont poncés de la même façon pour une finition parfaite pour la peinture. Au total, on compte 6394 points de soudure sur la voiture, dont certaines effectuées au laser.

On a aussi prévu une double cloison par endroits, notamment à l’avant de la cabine, pour assurer une meilleure insonorisation dans l’habitacle.

En d’autres mots, la Rolls-Royce Wraith, c’est une Ghost à laquelle on a retranché deux portières, ajouté 183 mm d’empattement et 24 mm de voie arrière, et abaissé la ligne de toit.

Pour supporter cette structure, les mêmes suspensions sont installées à l’arrière

et doublées d’un système de mise à niveau automatisée. Mieux encore, des systèmes pneumatiques permettent de limiter le roulis de la caisse, une tendance inévitable quand on transporte ce genre de poids.

La plus puissante jamais créée

Sous le capot de la Wraith, rien de moins qu’un V12 de 6,6 litres biturbo, comme il se doit, déchainant une folle cavalerie de 632 chevaux et de 590 livres-pied de couple. Le résultat n’est rien de moins que spectaculaire : la voiture réalise le 0-100 kilomètres à l’heure en moins de 4,6 secondes, exceptionnel pour un bolide de cette taille.

Il se rend ensuite avec un peu trop d’aisance bien au-delà de la limite permise, souvent sans que son conducteur en soit conscient tellement l’habitacle est silencieux.

Pour atteindre de tels résultats cependant, il faut préciser que la Rolls-Royce Wraith compte sur une boite de vitesse automatique ZF 8 rapports d’une grande docilité. Mieux encore, cette boite s’automatise aussi par satellite. En utilisant les capteurs de la voiture, et après avoir roulé durant plus d’une minute à une vitesse supérieure à 70 kilomètres à l’heure, la transmission se mettra en contact avec le système de navigation et utilisera le bon rapport de vitesse non pas en fonction de la situation actuelle seulement, mais aussi en estimant le comportement du conducteur et en prévoyant les obstacles, comme des routes ou des dénivelés, qui se présentent devant la voiture.

Habitacle royal

L’habitacle de la Rolls-Royce Wraith a littéralement une allure royale. Ses portières, qui s’ouvrent en mode suicide c’est-à-dire à l’inverse des portières traditionnelles, sont immenses, mais assez légères pour être manipulées aisément. Une fois assis à l’intérieur, nul besoin de s’étirer trop loin pour les ramener vers soi; un simple bouton permet de refermer les deux portières sans aucune autre intervention humaine.

Pour préserver la coiffure du conducteur ou du passager, la Wraith abrite aussi dans ses panneaux latéraux un parapluie de grand format, recouvert de teflon pour éviter les accumulations. Il suffit de le remettre en place, dans un étui de polymère ventilé, pour qu’il sèche sans moisissure.

Assis derrière le volant, le premier constat qui s’impose est… la qualité du tapis. Étonnamment, il est plus profond et plus soyeux que la majorité des tapis domestiques, ce qui a stimulé la plupart de mes passagers à retirer leur chaussure pour le tâter du pied.

Autre constat : le côté conservateur du décor de l’habitacle. Même si tout est électroniquement contrôlé, la plupart des cadrans ont une petite allure vintage, et même les commandes de climatisation et de température sont des molettes rotatives.

Au centre de la console centrale, une autre molette arborant le Spirit of Ecstasy permet de contrôler le système d’infodivertissement dont l’écran de plus de 12 pouces est logé dans la planche de bord. Ici s’affiche cependant l’appartenance à la famille BMW puisqu’il s’agit du même système, qui revêt exactement le même aspect. Petite déception, car on aurait bien aimé un peu plus d’exclusivité.

Les sièges sont confortables, s’ajustent dans toutes les directions et procurent même un petit massage aux occupants avant. Les passagers arrière ne sont pas en reste d’espace et de confort, et profitent aussi d’une visibilité exceptionnelle tout autour de la voiture.

Dernière option qui m’a littéralement charmé, la présence du ciel étoilé. Parce que la Coupé ne propose pas de toit ouvrant, il est possible de faire installer des étoiles (des feux à D.E.L.) directement dans le plafond. Avec cette seule lumière d’ambiance, rouler en soirée prend un tout nouveau sens, fournissant au conducteur la sensation de rouler à ciel ouvert.

Conclusion

Conduite exceptionnellement confortable et accélérations foudroyantes, silence complet dans l’habitacle et présence de matériaux d’une qualité sans reproche, la Rolls-Royce Wraith, dont le prix de base est fixé à 375 000$, réaffirme la volonté de la compagnie de Goodwood de demeurer la référence en matière de voiture de grand luxe.

Un jour, mon père m’a dit, à la blague : « tu seras un vrai chroniqueur automobile quand tu m’auras fait faire une randonnée en Rolls-Royce ». Mon père aurait été content.

Voir aussi:

Rolls-Royce Phantom Pinnacle Travel Edition In Vancouver

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