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Santé: les gestionnaires ignorent quel sera leur salaire après plus d'un an

Santé: les gestionnaires ignorent quel sera leur salaire après plus d'un an
Doctor and nurse reviewing medical record in hospital
Sam Edwards via Getty Images
Doctor and nurse reviewing medical record in hospital

Des milliers de gestionnaires du réseau de la santé sont dans les limbes: ils occupent de nouvelles fonctions, souvent depuis plus d'un an, sans savoir si leur salaire sera revu à la baisse.

Depuis la réforme du réseau mise en place par le projet de loi 10 en février 2015, pas moins de 4500 cadres ont changé de poste et leur tâche a été en général alourdie, mais ils ont conservé la même rémunération en attendant un reclassement officiel.

Et pour ceux qui ont obtenu un classement provisoire, la rémunération baisse. Dans une entrevue avec La Presse canadienne, le président de l'Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux (AGESSS), Yves Bolduc, a déploré cette situation qui perdure.

Le plan du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, était de se débarrasser de plus de 1200 cadres du réseau par une réforme de structures, le projet de loi 10. Ainsi, 6000 postes de directeurs généraux, de cadres supérieurs et de cadres intermédiaires des secteurs cliniques ont été abolis et 4500 de ces gestionnaires ont été relocalisés dans des postes refondus, jumelant souvent un poste et demi ou deux postes.

Or, après plus d'un an, le ministère n'arrive même pas à aboutir à une classification provisoire des postes comme il s'y était engagé, encore moins à une classification permanente promise pourtant pour l'automne prochain. On ne sait pas encore sur quels critères seront évalués chaque poste, le nombre d'installations à gérer, le nombre d'employés, la formation nécessaire, etc.

En matière salariale, le ministère de la Santé s'en remet au Conseil du trésor, qui n'a toujours pas tranché, a déploré M. Bolduc.

Résultat: pendant ce temps, la rémunération du personnel syndiqué continue de progresser et dépasse même de 3000 $ à 10 000 $ ceux de ses supérieurs hiérarchiques, grâce notamment à l'équité salariale ou encore aux primes de soins critiques.

Qui plus est, on laisse entendre aux cadres qu'ils pourraient bien ne pas compter sur la "clause remorque", la hausse salariale de 5,25 pour cent accordée aux syndiqués d'ici à 2018 mais traditionnellement versée à tous les salariés de l'État.

L'AGESSS tente depuis des mois d'obtenir une rencontre avec le ministre de la Santé, en vain.

Les gestionnaires n'ont plus "aucune emprise" et ils ne peuvent plus rien contester, de crainte de perdre leur emploi, parce qu'aucune dissidence n'est plus tolérée sous le règne de Gaétan Barrette, a dénoncé M. Bolduc.

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