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Feu vert à un nouveau terrain synthétique sur le mont Royal

Feu vert à un nouveau terrain synthétique sur le mont Royal
Radio-Canada.ca

Malgré l'opposition, un nouveau terrain sportif synthétique sera construit sur le site patrimonial du Mont-Royal, derrière le campus de l'Université McGill. Le contrat a été accordé mercredi soir au conseil municipal de Ville-Marie, dirigé par le maire Denis Coderre. Des citoyens en ont profité pour faire entendre leur mécontentement.

Un texte de Marie-Ève Maheu

« Vous faites une très grave erreur », a lancé un citoyen, Aziz Fall, au sujet du projet du parc Rutherford « Vous risquez de passer dans la postérité pour celui qui a bradé l'espace public, celui qui risque de contaminer l'eau de 500 000 Montréalais et celui qui va dégrader le site du patrimoine montréalais. »

« Le mont Royal est supposé rester à l'état naturel. Il est supposé être intouchable, il est supposé être protégé », a fait valoir une autre citoyenne.

Le maire Coderre a rejeté les critiques, tout en niant que l'eau pourrait être contaminée.

« On n'entrave pas à la montagne [sic], au contraire, mais on est capable de trouver ce magnifique équilibre, où les jeunes ont besoin aussi d'accessibilité au niveau du sport », a-t-il répliqué.

Il estime également que c'est une façon de maximiser le terrain situé au-dessus du réservoir d'eau potable McTavish, « où on ne peut pas faire grand-chose », selon lui.

Puisqu'il s'agit d'un site patrimonial, le ministère québécois de la Culture devait donner son aval, ce qu'il a fait le 6 mai dernier, malgré l'opposition de plusieurs organismes, dont le Conseil régional de l'environnement de Montréal, Héritage Montréal et les Amis de la montagne.

« On dénature la vue vers et depuis le mont Royal. C'est aussi une question de privatisation, et c'est d'aménager encore un terrain synthétique, alors qu'on sait qu'il contribue aux îlots de chaleur de toutes les grandes villes », dit la porte-parole des Amis de la montagne, Hélène Panaïoti.

« Privatisation partielle »

Les Amis de la montagne parlent d'une « privatisation partielle » du mont Royal, puisque l'Université McGill, qui fournit 1 million de dollars pour le projet, pourra utiliser 47% du temps le terrain de 4000 mètres carrés.

Mercredi soir, Denis Coderre a plutôt affirmé que ce serait 35 %. « C'est moi, le maire de Montréal et de l'arrondissement Ville-Marie, qui vous le dis. »

Le projet du parc Rutherford coûtera 4,3 millions de dollars, soit 13 % de plus ce qui avait été prévu. Il sera réalisé par Construction Vert Dure.

Les Amis de la montagne estiment qu'il s'agit d'un dangereux précédent. « Si on est capable de faire ça au parc Rutherford, qu'est-ce qu'on est capable de faire au parc du Mont-Royal? C'est une déception, mais aussi une très grande inquiétude pour toutes les parties du site patrimonial du mont Royal qui vont être appelées à être repensées au fil des décennies. »

Pour Projet Montréal, c'est la « pire agression contre le mont Royal depuis plusieurs années ». « Ces paysages patrimoniaux sont complètement gâchés par le maire Coderre », dit le conseiller dans Le Plateau-Mont-Royal Alex Noris, aussi membre de la Table de concertation du Mont-Royal.

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