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Lock out aux Postes: Trudeau préfère des parties réunies à la table de négo

Trudeau préfère des parties réunies à la table de négo

Quelques heures après que la direction de Postes Canada eut laissé planer la menace d'un lock-out, le premier ministre canadien Justin Trudeau s'est fait insistant, affirmant qu'il croyait que ce dossier devrait se régler à la table de négociation.

Il a semblé écarter, du moins pour l'instant, une législation pour empêcher un arrêt de travail.

Dans la nuit de lundi à mardi, la direction de Postes Canada a lancé un ultimatum devant les négociations qui n'aboutissent pas avec le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), laissant planer la menace d'un lock-out d'ici 72 heures.

Interrogé à ce sujet alors qu'il était de passage à Montréal pour annoncer la conclusion d'une entente Canada-Québec sur les infrastructures, mardi, le premier ministre Trudeau a laissé entendre qu'il tenait à une négociation de bonne foi entre les parties et à une entente à la table de négociation.

"On comprend à quel point les services de Postes Canada sont importants pour les citoyens, pour les entreprises à travers les pays. Et c'est pour ça que notre ministre du Travail, MaryAnn Mihychuk, est engagée avec les différentes parties pour les garder à la table de négociation pour qu'on puisse espérer avoir une résolution positive à ce défi", a répondu M. Trudeau à une question des journalistes.

En anglais, il est allé plus loin et a laissé entendre qu'il n'avait pas l'intention de légiférer dans ce conflit de travail, du moins pas pour le moment.

"Nous formons un gouvernement qui croit aux négociations de bonne foi, qui se déroulent aux tables de négociation. C'est là que les négociations doivent se passer. Et ce sont les instructions que nous avons données au ministère du Travail", a affirmé M. Trudeau.

"Nous ne croyons pas, contrairement à l'ancien gouvernement, que c'est notre devoir immédiat d'adopter la ligne dure. Nous respectons la main-d'oeuvre. Nous respectons le besoin d'en venir à une entente à la table de négociation et c'est ce que nous allons continuer à promouvoir", a ajouté le premier ministre.

Le précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper avait légiféré en 2011 pour mettre fin au précédent conflit de travail aux Postes, justifiant son intervention par les dommages causés à l'économie canadienne.

De son côté, la ministre Mihychuk a publié un communiqué confirmant la réception d'un préavis de la direction de Postes Canada qui "prévoit modifier les conditions d'emploi de ses employés représentés par le Syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes en date du vendredi 8 juillet".

Elle dit "encourager les deux parties à poursuivre leurs discussions", ajoutant que les médiateurs du ministère sont à leur disposition.

Elle ajoute que le gouvernement du Canada a mis en place "des plans d'urgence" en cas d'arrêt de travail. "Tout arrêt de travail aura des répercussions sur la prestation de nos services aux Canadiens, mais nous continuerons de fournir aux gens des services et des prestations", a ajouté Mme Mihychuk.

Bien que la direction de Postes Canada ait affirmé que son ultimatum "ne signifie pas nécessairement" qu'un lock-out sera déclenché à cette heure, le syndicat pense autrement.

Au cours d'une conférence de presse mardi à Ottawa, Sylvain Lapointe, du STTP, a accusé Postes Canada de ne pas négocier de bonne foi. Le syndicat est d'avis que l'intention de l'employeur a toujours été de provoquer un conflit de travail.

La direction évalue les demandes syndicales à 1 milliard $, ce que réfute le syndicat.

Les principaux points en litige sont l'implantation d'un régime de retraite à cotisations déterminées plutôt qu'à prestations déterminées pour les nouveaux employés, de même que l'équité salariale, puisque les employés en milieu rural, qui sont majoritairement des femmes, gagnent moins que leurs collègues en milieu urbain. La création de postes temporaires et de postes à temps partiel fait aussi partie des désaccords.

De son côté, le Nouveau Parti démocratique s'est dit "profondément préoccupé par l'ultimatum" lancé par Postes Canada à ses travailleurs. Le parti dit aussi croire à la négociation de bonne foi plutôt qu'au lock-out.

Quelque 47 000 travailleurs sont membres du STTP, dont 10 000 au Québec.

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