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La révolution des robots arrive en Chine (VIDÉO)

La révolution des robots arrive en Chine (VIDÉO)

Après avoir effectué l'une des plus importantes révolutions industrielles de l'histoire, la Chine entreprend maintenant une révolution robotique. Le géant asiatique veut devenir le champion mondial des nouvelles technologies; un virage qui touchera la vie de dizaines de millions de travailleurs.

Un texte d'Yvan Côté

À première vue, l'usine d'éviers de Foshan n'a rien de vraiment particulier. Comme toutes les autres entreprises chinoises, elle est bruyante, poussiéreuse, remplie de travailleurs qui gagnent leur vie à la sueur de leur front.

Mais lorsqu'on s'aventure plus profondément dans l'établissement, on découvre subitement un secteur immaculé. Neuf robots s'y activent jour et nuit pour nettoyer les éviers, pour les polir et pour mettre la dernière touche à ce produit qui sera ensuite exporté vers le Canada.

Les neuf robots de Chen Conghan remplacent environ 140 employés.

Rendre la chine plus compétitive

La Chine vit en ce moment une véritable révolution. L'an dernier, on a acheté ici au moins deux fois plus de robots que dans n'importe quel autre pays sur la planète - une question de survie, disent plusieurs entreprises, qui doivent composer avec une population vieillissante et des salaires à la hausse.

L'équation est simple pour le régime communiste : comme les salaires des travailleurs sont dorénavant trop élevés pour que le pays reste compétitif, on les remplacera par des robots plutôt que de perdre des contrats au profit de pays où la main-d’œuvre est plus abordable, comme le Vietnam ou le Sri Lanka.

Et c'est à coups de milliards de dollars que la Chine se modernise. Depuis deux ans, l'Empire du Milieu est devenu le plus gros importateur de robots au monde. On prévoit que, d'ici 2018, un tiers de tous les robots utilisés dans le monde le seront ici.

La transformation se fait déjà sentir partout au pays. On a troqué les serveurs pour des humanoïdes dans certains restaurants, et un fournisseur d'Apple, Foxconn, a supprimé 60 000 emplois dans une de ses usines, en remplaçant les travailleurs par des robots pour assembler les iPhone et autres téléphones intelligents de Samsung.

Mais pour parvenir au statut de première économie de la robotique, la Chine doit mettre les bouchées doubles. Le ratio robots/travailleurs est 10 fois plus faible dans l'Empire du Milieu (36 robots pour 10 000 travailleurs) qu'au Japon (314 robots pour 10 000 travailleurs) ou en Corée du Sud (478 robots pour 10 000 travailleurs), le pays le plus avancé dans ce secteur.

Des millions d'emplois perdus?

C'est pourquoi Midea, une entreprise chinoise d'électroménagers, tente en ce moment d'acquérir le géant allemand Kuka - une transaction de plus de 5 milliards de dollars américains, ce qui inquiète les Européens, puisque Kuka est le fleuron d'un secteur stratégique pour toute l'industrie automobile dans la région.

L'autre crainte provient des employés chinois. Personne ne parle de ce qu'il adviendra de ces millions de travailleurs sous-payés qui pourraient se retrouver au chômage.

L'utilisation des robots dans le secteur industriel vise à enrichir la Chine, soit. Mais il pourrait aussi créer l'effet inverse pour les 100 millions d'ouvriers qui travaillent dans les usines du pays.

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