Décidément, Justin Trudeau n'avait pas envie de se pencher sur la définition du mot nation, mardi. De passage à Montréal pour confirmer un investissement de 2,5 milliards de dollars dans les infrastructures de transport et de traitement des eaux, le premier ministre du Canada a semblé agacé par la question d'un journaliste lui demandant de préciser sa position par rapport à la nation québécoise.
La question du journaliste s'est articulée ainsi: «Pouvez-vous nous clarifier votre position sur la nation québécoise? Au 1er juillet vous avez parlé d'une nation au Canada...»
«Le Québec est une nation, le Canada est une nation, je peux pas croire qu'on est encore en train de parler de ça...» a répondu le premier ministre, ajoutant du même souffle qu'il était plutôt temps de penser à tous les investissements majeurs en infrastructures et à la collaboration nécessaire entre les divers paliers de gouvernement.
La vidéo du 1er juillet
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux à l'occasion de la fête du Canada, vendredi dernier, M. Trudeau a évoqué que le Canada formait «une nation» depuis 149 ans.
Cette déclaration a fait sourciller les députées et candidates à la chefferie du Parti québécois Martine Ouellet et Véronique Hivon. Mme Ouellet a accusé sur Facebook le premier ministre Trudeau d'avoir « carrément réinventer l'histoire ». « [C'est] une insulte à tout ce que notre héritage [québécois] représente », a-t-elle écrit, après avoir comparé le premier ministre à son père, Pierre Elliot Trudeau.
Rappelons qu'en 2006, l'ex-premier ministre Stephen Harper et la majorité des députés de la Chambre des communes avaient adopté une motion qui reconnaissait que les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni.
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