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Aide à mourir: les députés et sénateurs autochtones heureux d'avoir été entendus

Aide à mourir: les députés et sénateurs autochtones heureux d'avoir été entendus

Malgré les nombreuses critiques qui s'élèvent contre l'approche préconisée par la loi fédérale sur l'aide médicale à mourir, ce sont les voix plus modérées des parlementaires autochtones qui ont été entendues par le gouvernement.

Les députés et sénateurs issus des Premières Nations ont joué un rôle central dans l'emprunt d'un chemin prudent qui a mené à l'adoption de la nouvelle loi sur l'aide médicale à mourir.

Leur part proéminente à la réflexion a d'abord été initiée par la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, une ex-chef régionale de l'Assemblée des Premières Nations. Elle a bénéficié de l'appui de l'ancien juge et actuel sénateur, Murray Sinclair.

Ce dernier a été à la tête de la Commission de vérité et réconciliation du Canada qui était mandatée de faire la lumière sur les conditions de vie dans les pensionnats autochtones. Il a travaillé à convaincre les sénateurs sceptiques que la nouvelle loi proposée par la chambre basse était belle et bien constitutionnelle.

Le député de Winnipeg-Centre, Robert-Falcon Ouellette, l'un des neuf membres du parlement issus d'une communauté autochtone, a été le premier élu du caucus ministériel à intervenir sur la question. Et il s'est prononcé contre le projet de loi, comme peu des libéraux l'ont fait.

Ces quelques voix dissidentes ont toutefois été amplifiées par les nombreux cas de suicides de jeunes dans des communautés autochtones comme Attawapiskat.

Jody Wilson-Raybould, n'a jamais directement lié cette crise au débat sur le suicide assistée, mais elle a toutefois maintes fois insisté sur le besoin de "prévenir la normalisation du suicide, de protéger les personnes vulnérables qui sont hautement à risque de se donner la mort".

La loi adoptée ne permet l'accès à une assistance médicale à mourir qu'aux personnes qui font face à une mort imminente.

Selon le discours mis de l'avant par la ministre, accorder un tel droit à quiconque vit une souffrance intolérable aurait envoyé "un mauvais message, comme quoi la société croit qu'il est approprié de choisir la mort face à une souffrance vécue".

"Un tel message pourrait encourager ceux qui se trouvent dans un état de détresse et qui songent au suicide à passer à l'acte", avait-elle également dit.

Il ne fait aucun doute, selon le sénateur Murray Sinclair, que Mme Wilson-Raybould pensait à la crise des suicides de jeunes autochtones en prononçant ces mots. Quoi qu'il en soit, il se réjouit que le point de vue de représentants des Premières Nations ait été pris en compte dans un tel débat.

Robert-Falcon Ouellette en arrive au même constat, bien qu'il ait voté contre le projet de loi.

Plusieurs parlementaires d'origine autochtone se sont par ailleurs rendus à Attawapiskat pour rencontrer des jeunes de la communauté. De nombreux sénateurs se sont alors demandé quel message la loi du suicide assisté allait envoyer à ces jeunes.

La sénatrice Lillian Dyck voit quant à elle la situation à Attawapiskat comme un enjeu distinct de celui de l'aide médicale à mourir. La hausse des cas de suicide témoigne davantage, à son avis, des dysfonctionnements dans les communautés et des après-coups qui se font toujours sentir de l'époque des pensionnats autochtones.

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