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La grande désillusion des jeunes Britanniques

La grande désillusion des jeunes Britanniques

Disparités entre les classes sociales, opposition des villes et des régions... les résultats du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) ont mis en lumière d'importantes divisions au sein de la société britannique. À ces dernières s'ajoute le choc générationnel, qui se traduit par une jeunesse en colère, convaincue d'avoir été trahie par ses élites.

Un texte de Vanessa Destiné

Pour beaucoup de jeunes Britanniques, le réveil a été brutal le 24 juin. La victoire du camp pro-Brexit leur laisse un goût amer auquel se mêlent également l'incompréhension et la peur.

Environ 75 % des 18 à 24 ans ont donné leur appui au camp « Rester » contre 39 % des 65 ans et plus, selon un sondage du groupe YouGov, réalisé après la fermeture des bureaux de vote. Le camp « Partir » a finalement remporté la victoire avec 52 % des voix.

Incertitude économique

De nombreux jeunes redoutent les conséquences du Brexit sur leur génération. Des inquiétudes relatives aux contrecoups économiques ont régulièrement été soulevées au cours des derniers jours. Les souvenirs de la crise financière de 2008 restent particulièrement vifs dans l'esprit de bien des jeunes interviewés par les médias britanniques.

Selon une étude de l'Institute for Fiscal Studies, un groupe de recherche anglais, même si tous les groupes d'âge ont vu leurs revenus fondre au cours de cette période, les personnes âgées de 30 ans et moins sont celles qui ont subi les impacts les plus importants. Les jeunes Britanniques craignent qu'une situation similaire se reproduise avec les résultats de vendredi.

C'est notamment le cas de Megan Dunn, de l'Union nationale des étudiants, une organisation qui représente près de 600 associations étudiantes. Elle croit que le résultat « aurait des conséquences importantes sur les étudiants et leur futur ».

Dans une lettre ouverte envoyée à David Cameron quelques heures avant sa démission, Mme Dunn soutient que « la voix des jeunes devait dorénavant être plus entendue et représentée dans les étapes à venir » pour officialiser la sortie du Royaume-Uni.

Une autre inquiétude soulevée par la victoire des troupes de Nigel Farage, qui militait pour le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, est celle de la normalisation des discours ultranationalistes de droite.

Pour des sympathisants du camp « Rester », la décision de sortir de l'UE repose sur des tendances xénophobes. Ils craignent de voir leur pays se refermer sur lui-même et que le gouvernement se montre de plus en plus réticent à accueillir des réfugiés.

Réactions sur les réseaux sociaux

De nombreux jeunes internautes se sont emparés des réseaux sociaux pour partager leurs émotions. Sur Twitter notamment, les mots-clics #NotInMyName (pas en mon nom), #IVotedRemain (j'ai voté pour rester) et #WhatHaveWeDone (qu'avons-nous fait) réunissent des membres des générations Y et Z, mais aussi de jeunes parents issus des X, qui se disent inquiets pour l'avenir de leurs enfants.

La jeunesse britannique ne mâche pas ses mots envers ses aînés. Certains de ses représentants vont même jusqu'à accuser les baby-boomers d'avoir carrément hypothéqué leur futur.

« Je suis tellement en colère. Une génération qui s'est tout fait donner : l'éducation gratuite, des fonds de pension dorés, une grande mobilité sociale. [Cette génération] a voté pour arracher tout futur à la mienne », écrit Adam Newman, un résident de Bristol, sur Twitter.

« Je me suis endormi au 21e siècle. Je me suis réveillé dans une espèce de cauchemar médiéval de droite. Je m'inquiète pour l'avenir de mes enfants », écrit pour sa part Frazer Lee.

Went to sleep in the 21st century. Woke up in some far-right, medievalist nightmare. I worry for my childrens' future. #NotInMyName

- Frazer Lee (@frazer_lee) 24 juin 2016

« Rendu là, je préférerais faire partie seulement de l'Union européenne plutôt que du Royaume-Uni », dit Leigh.

I'd rather be part of the EU than the UK at this point #notinmyname

- Leigh (@leighbeta) 25 juin 2016

« Honnêtement, je n'ai jamais été aussi dégoûtée des Anglais. Le racisme, la peur et l'ignorance ont gagné », a partagé Kate Llewellin.

Honestly, never been so disguted with the British people. Racism, fear & ignorance won. ?? #referendumresults#notinmyname#Brexit

- Kate Llewellin ? (@DolphinSeeker30) 24 juin 2016

Avec CBC et CNN

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