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Les organismes en itinérance veulent les nouveaux fonds fédéraux avant l'hiver

Les organismes en itinérance veulent les nouveaux fonds fédéraux avant l'hiver
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Les nouveaux fonds fédéraux destinés à la lutte contre l'itinérance seront disponibles à l'automne, mais les organismes communautaires oeuvrant dans le domaine espèrent les recevoir assez tôt pour se préparer pour l'hiver.

Ottawa a annoncé ce printemps un ajout de 17 millions $ sur deux ans à la Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance (SPLI) pour le Québec, une enveloppe qui peut être distribuée selon les besoins exprimés par le milieu. Cette annonce a grandement réjoui les intervenants dans le domaine de l'itinérance.

La ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, dit être en attente des plans communautaires des différentes régions avant de pouvoir distribuer l'argent fédéral et promet de le faire le plus rapidement possible lorsque ces plans auront été déposés, analysés et approuvés par les gouvernements fédéral et provincial.

Mme Charlebois a cependant précisé à La Presse Canadienne qu'elle avait dû ralentir le rythme à la demande des Tables régionales des organismes communautaires qui, devant l'arrivée de nouvelles ressources, ont demandé plus de temps pour revoir leurs plans.

Le processus s'en trouve d'autant retardé que les démarches surviennent alors que s'amorce la période des vacances tant dans la fonction publique que dans les organismes eux-mêmes.

Selon Mme Charlebois, les fonds pourraient être disponibles dès le mois de septembre, si tout va bien, mais pourraient être retardés, au pire jusqu'en novembre.

La semaine dernière, le porte-parole péquiste en matière de services sociaux, Jean-François Lisée, avait dénoncé la lenteur du gouvernement à débloquer les fonds.

Le coordonnateur du Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), Pierre Gaudreau, donne toutefois raison à la ministre Charlebois, soulignant qu'il fallait un peu plus de temps pour revoir le financement de plusieurs projets et organismes qui avaient subi des compressions ou été carrément abandonnés en raison des orientations du gouvernement fédéral précédent.

Les conservateurs de Stephen Harper avaient en effet exigé que 65% des fonds de la SPLI soient consacrés à des initiatives de "logement d'abord", une politique visant à fournir des logements privés aux itinérants, au détriment d'autres initiatives pourtant déjà bien établies.

Les cas de Montréal et Québec

Pierre Gaudreau souligne toutefois que l'annonce d'Ottawa comportait une mauvaise surprise pour Montréal et Québec: le ministre fédéral du Développement social, Jean-Yves Duclos, avait promis une augmentation de 50% des budgets de la SPLI, mais ce sont les villes de taille moyenne qui ont eu une augmentation de cette ampleur, alors que Québec et Montréal, où l'itinérance est la plus importante, n'ont obtenu que 25% d'augmentation.

M. Gaudreau fait valoir que l'itinérance est en hausse à Montréal, où il a fallu offrir plus de 80 000 nuitées en hébergement d'urgence l'hiver dernier, soit une augmentation de 10% pour chez les hommes et de 7% chez les femmes.

Cependant, il souligne que le manque à gagner pour atteindre une augmentation de 50%, réclamée également par le maire de Montréal, Denis Coderre, est de 2 millions $. Or, le gouvernement du Québec a une réserve qui atteint justement ce montant dans ses fonds consacrés à l'itinérance, somme que le RAPSIM et la Ville de Montréal réclament pour lutter de manière plus efficace contre l'itinérance dans la métropole.

Malgré tout, Pierre Gaudreau ne cache pas sa satisfaction de voir surgir des sommes additionnelles dont l'utilisation est laissée au choix des intervenants de terrain.

Il note qu'il sera ainsi possible de reprendre des projets de création de logements sociaux, d'intervention en prévention et en travail social, en soutien alimentaire et plusieurs autres initiatives qui avaient dû être négligées ou même abandonnées en raison du peu de flexibilité des conservateurs de Stephen Harper.

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