Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Des crèmes anti-pollution? Ça ne sert pas à grand chose

Des crèmes anti-pollution? Ça ne sert pas à grand chose
DR

La pollution de l'air due aux particules fines est responsable de 48 000 décès chaque année en France, dont plus de 34 000 seraient évitables, selon une nouvelle étude rendue publique ce mardi 21 juin. Pour se protéger contre cette pollution de l'air, il existe des solutions. Au-delà des recommandations classiques, dans les rayons beautés fleurissent des produits qui font de grandes promesses.

Nuxe, Mixa, Clarins, Laboratoires Vendômes, Vichy, Bourgeois ou encore Chanel, toutes les grandes marques de cosmétiques s'y sont mises. Sous forme de poudre, de lait démaquillant, de crème de jour, de sérum ou même de shampoing, les soins "anti-pollution" se multiplient. Dernier exemple en date, La Roche-Posay et son "soin protecteur et correcteur global de tous les signes du vieillissement environnemental".

Un nouveau "besoin" qui ne semble pas convaincre Céline Couteau et Laurence Coiffard, deux pharmaciennes qui enseignent la cosmétologie à la faculté de pharmacie de Nantes et auteures d'une histoire de la beauté et des cosmétiques, Beauté mon beau souci interrogées par Le HuffPost.

Des crèmes qui permettent aux particules de mieux franchir les barrières naturelles?

"Le principe de crème barrière est très embêtant", mettent en garde les deux spécialistes. Cette expression est souvent utilisée par les marques comme Laboratoires Vendome pour vanter les mérites de leurs produits anti-pollution. L'idée est de former (ou de reformer) une barrière pour se protéger des agressions extérieures, comme un film à la surface de la peau.

"Il s'agit donc par définition une crème occlusive. Quand les particules fines se déposent dessus, elles restent et peuvent plus facilement se faire un chemin jusqu'à notre peau", dénoncent-elles.

Des ingrédients tout sauf nouveaux et qui peuvent être contre-productifs

Ces produits sont-ils vraiment nouveaux? Un coup d'œil à leur composition est assez révélateur. La Roche-Posay par exemple met en avant le "rétinol pur" dans la composition de son soin du jour qui protège contre les UV et la pollution. Le rétinol est une forme de vitamine A. Utilisé dans les produits anti-âge depuis les années 90, il est là pour améliorer l'aspect de la peau en réduisant rides et ridules.

Par ailleurs, le rétinol n'est pas forcément la substance active la plus pertinente selon les promesses du produit. "Il y a une contradiction entre l'effet du rétinol qui réduit l'épaisseur cornée, autrement dit les peaux mortes, et la volonté de protéger des UV. Plus la peau comporte de couches de cellules cornées mortes mieux elle est armée pour lutter contre les effets néfastes des UV", s'étonnent donc Céline Couteau et Laurence Coiffard.

Clarins propose lui une "crème douce démaquillante anti-pollution" à base de moringa, de beurre de mangue et de karité. Une composition à première vue digne "des cosmétiques du XIXe siècle" s'amusent les deux dermatologues. "Utiliser un corps gras pour dissoudre les particules, cela n'a rien de révolutionnaire, c'est un nettoyant comme les autres", assurent-elles encore.

Mais alors que faut-il faire en cas de pic de pollution pour préserver sa peau? La nettoyer le soir et l'hydrater avec ses produits habituels, conseillent simplement les deux dermatologues. Même chose, pour les shampoings, inutile d'utiliser un soin vendu sous la mention "anti-pollution". Mieux vaut faire attention à son type de cheveux (anti-pelliculaire, gras, abîmés etc).

En résumé donc, ne vous fiez pas à la mention "anti-pollution" et gardez vos bonnes habitudes concernant l'hydratation de votre peau.

7 griffes québécoises de mode verte

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.