Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Génocide de l'État islamique : Jason Kenney accuse les libéraux de fuir leurs responsabilités

Génocide de l'ÉI : Jason Kenney accuse les libéraux de fuir leurs responsabilités

OTTAWA – Le gouvernement Trudeau tente de cacher la fin de sa mission de combat contre l’État islamique par son refus d’admettre que le groupe armé commet un « génocide » contre des minorités religieuses, accuse Jason Kenney.

L’ancien ministre conservateur était encore amer, au lendemain du rejet d’une motion de son parti qui voulait qualifier les atrocités commises par l’ÉI à l’endroit des yézidis, des musulmans chiites et des chrétiens.

« Hier, nous avons assisté au spectacle honteux de ce gouvernement libéral, qui nie la réalité indéniable d’un génocide qui se passe à notre époque contre des minorités religieuses », a vociféré Kenney, pendant la période de questions.

« Ils disent qu’ils ont besoin d’un groupe d’avocats quand l’organisation responsable, l’État islamique, admet qu’elle commet un génocide et qu’elle cherche à éliminer des chiites et les yézidis et d’asservir les chrétiens infidèles. »

Le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a répondu que le Parlement de Suède venait de rejeter une motion semblable – 43 voix pour et 268 voix contre – pour reconnaître que l’ÉI perpétrait un génocide.

Le Congrès américain et le Parlement européen ont déjà déclaré que les atrocités commises par Daech représentaient un « génocide ». Le Canada refuse de suivre leurs traces, sous prétexte qu’un tribunal indépendant doit trancher sur la question.

« Il est bien de voir qu’il y a des Parlements responsables qui veulent qu’une évaluation soit menée adéquatement avant de décréter un génocide », a répondu Dion, avant de se faire huer par les bancs de l’opposition.

« Le Canada, auparavant, était un chef moral. Maintenant nous sommes à la remorque de la Suède? » a rétorqué Kenney.

Cacher la fin de la mission de combat

Mardi, 165 députés libéraux et la chef du Parti vert, Elizabeth May, ont voté contre la motion conservatrice, alors que 139 députés – la plupart conservateurs, néodémocrates et bloquistes - ont voulu reconnaître que l’ÉI commet un génocide.

Quatre députés libéraux – Nathaniel Erskine-Smith, Anthony Housefather, Karen Ludwig et Borys Wrzesnewskyj – ont également voté pour la motion.

Anthony Housefather, le député libéral de Mont-Royal, soutient que l’État islamique commet des crimes « horribles » - surtout à l’endroit des yézidis – qui s’apparentent à un génocide.

Le groupe armé vend les filles et les femmes yézidies comme esclaves sexuelles. Plus tôt ce mois-ci, 19 d’entre elles ont été brûlées vives dans des cages en fer sur la place publique pour avoir refusé de se prostituer.

Depuis l’élection du gouvernement Trudeau, les Forces armées canadiennes ont mis fin aux frappes aériennes pour miser sur la formation et l’aide humanitaire en Irak et en Syrie.

Or, le Canada est signataire de la Convention pour la prévention et la répression du crime du génocide de 1948 et s’engage à « prévenir et à punir » tous ceux qui commettent un génocide et leurs complices.

Selon Jason Kenney, il ne fait aucun doute que le Canada s’en remet à un tribunal international afin de dissimuler la fin de sa mission de combat en Irak et en Syrie.

« Le refus de ce gouvernement de reconnaître ce génocide banalise la souffrance de ce peuple que l’on tente d’exterminer », a accusé le conservateur.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.