Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Troubles alimentaires chez les jeunes: les garçons ne sont pas épargnés

Troubles alimentaires: les jeunes garçons ne sont pas épargnés
Young boy looking out rainy car window
Thomas Barwick via Getty Images
Young boy looking out rainy car window

Au Canada, près d’une jeune fille sur trois âgées de 12 à 18 ans souffre de comportements alimentaires sévères souvent accompagnés de troubles mentaux. Bien que les troubles alimentaires touchent principalement ce groupe et une prédominance féminine, ils affectent aussi les garçons et une communauté plus jeune encore, entre 6 ans et 12 ans.

Sophie, est maman de deux petits garçons. Il y a deux ans, son plus jeune fils, Daniel, aujourd’hui 7 ans, montrait des symptômes d’hypothèse de restriction ou évitement de l’ingestion d’aliments «il était restrictif dans le choix de ses aliments ou dans le choix de ses plats, au final il ne mangeait presque rien. Il s’empêchait d’aller à des anniversaires par crainte que les parents ne comprennent pas pourquoi il ne voulait pas manger de gâteau d’anniversaire ou autre chose», explique sa mère, qui a vu s’installer graduellement des symptômes de troubles alimentaires.

Les troubles alimentaires, une manifestation de la maladie mentale?

Selon le DSM-V, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association Américaine de Psychiatrie, les troubles alimentaires sont répertoriés parmi les différentes branches de la maladie mentale. Dans certains cas, on découvre qu’éprouver de la difficulté avec la nourriture coïncide parfois avec une détresse psychologique qui s’accompagne d’anxiété, de dépression, de mauvaise estime de soi, et peut conduire au suicide. Ces situations ne sont bien entendu pas universelles et dépendent de chaque individu.

Une aide multidisciplinaire

Si Daniel est sur la voix de la guérison, sa mère doit cette victoire à un travail acharné auquel sa famille, une équipe spécialisée dans les troubles alimentaires et son fils ainé ont contribué. « On a fait participer son frère au bout d’un moment vu qu’en plus ils ont cinq ans de différence », se souvient-elle.

De nombreuses revues médicales rapportent que la participation de la famille au traitement pour une guérison totale est essentielle.

Isabelle Chapleau, psychoéducatrice à la clinique psychoalimentaire et doctorante en psychologie de l’enfance et de l’adolescence à l’Université de Sherbrooke s’appuie sur la participation de la famille. « On mise davantage sur les interventions familiales et/ou le coaching parental, pour outiller davantage les parents et parfois aussi la fratrie, et pour s’assurer que l’environnement familial réponde bien aux besoins du jeune aux prises avec un trouble alimentaire. Ainsi, les parents et la fratrie deviennent un allié des intervenants dans le processus de guérison.»

Isabelle Chapleau ajoute et insiste qu’il faut avant tout « évaluer le jeune selon une évaluation biopsychosociale pour déterminer les difficultés à la base du trouble alimentaire, soit par exemple des problèmes d’anxiété ou d’estime de soi.»

La docteur Catherine Sénécal, psychologue et directrice de la clinique Change, ajoute que même si les parents sont un atout majeur dans la guérison de leur enfant, ils sont responsables de leur comportement et de leur jugement vis-à-vis de leur alimentation et de leur apparence physique et de celles de leur enfant « il est primordial que les parents s’abstiennent de commenter l’apparence physique ou le poids, qu’il s’agisse du leur, de celui de l’enfant ou de celui des autres ». Un argument sur lequel insiste Isabelle Chapleau. «Vous, les parents, êtes sa principale source de sécurité et sa principale figure d’attachement, ce qui vous donne un grand pouvoir de prévention», affirme la psychoéducatrice.

Catherine Sénécal et Isabelle Chapleau s’entendent sur le fait qu’il s’agit d’un travail sur plusieurs paliers : « la thérapie individuelle durant laquelle on peut travailler l’estime de soi et la gestion des émotions, la thérapie familiale, le tout en collaboration avec un médecin et une nutritionniste »

Sur le plan nutritionnel, la nutritionniste Sofia Abdelkafi conseille de varier plaisir et partage sans restriction. «Il faut impliquer son enfant dans le processus de préparation des repas, il faut aussi prendre le temps de manger en famille, ne pas culpabiliser l'enfant lorsqu'il mange des desserts et de la nourriture gâterie et ne surtout pas l’exposer à des régimes strictes »

Les troubles alimentaires sont plus facilement éradiqués lorsqu’ils sont pris à temps.

À voir également:

Avocats

13 mythes alimentaires démystifiés

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.