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L'arme utilisée dans la tuerie d'Orlando devrait être plus accessible au Canada, selon ce député conservateur

Ce député veut rendre l'arme utilisée dans la tuerie d'Orlando plus accessible

OTTAWA – Un fusil semi-automatique semblable à celui utilisé dans la tuerie d’Orlando devrait être plus accessible au Canada en plus d'être autorisé pour la chasse, a dit un député conservateur le mois dernier.

Le député de Colombie-Britannique, Bob Zimmer, a déposé une pétition au Parlement le 13 mai afin de reclassifier l’ArmaLite Rifle-15, aussi connue comme l’AR-15, comme une arme sans restriction. Il l’a déposée au nom de Marc Bennett, un militant proarmes de Terre-Neuve-et-Labrador.

Les propriétaires d’armes à feu devraient être capables de l’utiliser à l’extérieur des champs de tir et « d'utiliser ce fusil afin de participer aux pratiques culturelles canadiennes dans le domaine de la chasse », a-t-il dit en Chambre.

L’AR-15 est une arme à utilisation restreinte au Canada. Elle requiert un permis spécial, mais selon ce militant proarmes sur Facebook, il est « encore facile d’obtenir une licence afin d’en faire l’acquisition ». La majorité des gens peuvent seulement utiliser l’AR-15 dans un club de tir.

Le député conservateur Bob Zimmer pendant la période des questions à la Chambre des communes à Ottawa, le 14 décembre 2011. (Photo: Sean Kilpatrick/PC)

L’AR-15 est un modèle du fusil M-16 utilisé par l’armée américaine. Dans le passé, cette arme a servi dans des meurtres de masse, dont la fusillade de Newtown en 2012 qui a fait 26 morts - 20 enfants et 6 adultes, ainsi que la fusillade de San Bernardino qui a fait 14 morts.

Une arme « innocente » quand elle est utilisée de façon sécuritaire

Dans une entrevue à la radio le mois dernier, Zimmer a dit que l’AR-15 est une « arme à feu complètement innocente » lorsqu'elle est utilisée de façon sécuritaire.

« Je soutiens [la pétition] parce que, essentiellement, une arme semi-automatique ne devrait pas avoir de restrictions et c’est l’essence de la pétition », a indiqué Zimmer à CFRA, une station locale à Ottawa.

« Les armes à feu devraient être normalisées, jusqu’à un certain point. Nous comprenons qu’elles peuvent être utilisées en toute sécurité et qu'elles opèrent en toute sécurité au Canada année après année, surtout avec notre régime de licences rigoureux. »

L’AR-15 a déjà été utilisée pour la chasse et « beaucoup de propriétaires canadiens d’armes aimeront chasser avec cette arme de nouveau », a dit Zimmer à l’animateur Brian Lilley.

« Les armes avec restriction sont exactement cela, elles sont restreintes. Vous pouvez seulement aller dans un club qualifié pour tirer avec cette arme. Le fait de retirer cette restriction ferait en sorte qu’il serait obligatoire de posséder une licence pour en être propriétaire et pour acheter des munitions, mais les propriétaires pourront chasser avec dans les bois, au lieu de s’en tenir au club de tir. »

Une erreur « monumentale », selon Mulcair

Le chef du NPD, Thomas Mulcair, pense que la tentative du député conservateur Bob Zimmer de libéraliser l'AR-15 est une « erreur monumentale ».

« Quand une telle arme peut produire un tel massacre, pas besoin d’être convaincu qu’il ne faut pas libéraliser l’accès à cette arme », ajoute-t-il, en faisant référence à la tuerie d’Orlando qui a fait 50 victimes, dont le tireur.

Mulcair indique d’ailleurs que Québec fait preuve de « clairvoyance » en établissent un registre provincial des armes d’épaule à la suite de l’abolition du registre fédéral par l’ancien gouvernement conservateur.

Le chef par intérim du Bloc québécois, Rhéal Fortin, dit qu’il n’est pas d’accord avec ceux qui souhaitent la vente libre de l’AR-15. Mais il reconnaît qu’il existe une diversité d’opinions sur le sujet.

« Je peux comprendre que certaines personnes, pour des raisons qui leur appartiennent, souhaitent qu’une arme comme celle-là soit en vente libre. Mais nous, [au Bloc québécois], ça va à l’encontre de nos valeurs et j’ose espérer que ça va également à l’encontre des valeurs de l’ensemble des Québécois et des Canadiens. »

Le ministre de la Sécurité publique réplique

Le bureau du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a dit au Huffington Post lundi qu’il n’avait pas l’intention de changer la classification de la AR-15.

« Les Canadiens peuvent en venir à leurs propres conclusions et juger de [la valeur de la pétition] par eux-mêmes », a déclaré son porte-parole Scott Bardsley.

« Nous croyons que les décisions qui concernent la classification des armes à feu sont mieux servies par les experts et la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Nous ne croyons pas que les politiciens devraient prendre des décisions sur les classes d’armes », a-t-il dit.

Si la GRC décidait de reclasser l’arme, Bradsley dit que le gouvernement « respecterait » cette décision.

Quand il l’a déposée, Zimmer a vanté que la pétition électronique avait battu des records pour le plus grand nombre de signataires (25 239) dans l’histoire du Canada.

Les pétitions électroniques ont été introduites en décembre dernier. L’une des plus importantes pétitions, à propos de l’assurance-emploi, a récolté plus de 80 000 signatures.

Zimmer a évité les journalistes, lundi, et n'a pas donné suite aux appels et aux courriels du HuffPost.

MISE À JOUR : L'article a été modifié après la confirmation que le tueur d'Orlando avait utilisé le modèle Sig Sauer MCX. Le fusil AR-15 est toutefois semblable à celui-ci et a été utilisé lors de tueries de masse aux États-Unis dans les dernières années.

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