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Tuerie à Orlando: des rassemblements en mémoire des victimes à Montréal

Tuerie à Orlando: des rassemblements à Montréal

Des organismes montréalais ont organisé des rassemblements pour rendre hommage aux nombreuses victimes qui ont péri sous les balles d'un tireur dans une boîte de nuit gaie d'Orlando, en Floride, au cours du week-end.

Un premier événement était organisé dimanche soir au parc de l'Espoir, près du métro Beaudry. Le collectif Carré rose prévoit tenir un autre rassemblement au même endroit jeudi "pour vivre ce moment en communauté", a expliqué Louis-Alain Robitaille, cofondateur du groupe.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, sera d'ailleurs présent jeudi, a annoncé M. Robitaille.

Le collectif Carré rose, qui vise à combattre l'homophobie et la violence visant la communauté LGBT, note que plusieurs épisodes de violence homophobe sont survenus à Montréal dans les deux dernières années.

Selon M. Robitaille, environ 15 attaques "motivées par l'homophobie" ont eu lieu dans les 24 derniers mois, un "nombre énorme" sur une si courte période _ cela correspond à près d'une attaque par mois, a-t-il soutenu.

Il interpelle donc le maire Coderre pour que la Ville installe une caméra de sécurité au métro Beaudry - situé au coeur du Village gai - où surviennent la plupart des attaques.

"La caméra n'arrêtera pas les attaques, mais elle va donner des preuves aux victimes", a souligné M. Robitaille.

Le drapeau du Québec a été mis en berne à l'Assemblée nationale:

Il a rappelé que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n'avait dénombré que quatre agressions dans le Village en 2015, ce qui est beaucoup moins que les chiffres compilés par le collectif.

"Le SPVM a ces chiffres-là parce que la plupart des gens ne font pas de plaintes. Parce qu'ils savent que ça n'ira nulle part. S'il y avait des preuves, il y a plus de gens qui feraient des plaintes", a-t-il précisé.

Des progrès ont pu être accomplis dernièrement, surtout avec l'aide de la Société de développement commercial du Village, qui a accepté d'installer ses lumières de Noël plus tôt en saison et de les laisser plus longtemps après afin de prévenir les attaques.

"Ça devient lumineux. C'est très, très clair dans le Village et ça aide. On voit que ça a diminué un peu les (agressions)", a-t-il affirmé.

Mais il reste encore beaucoup de travail à faire, selon lui. "Au moins, on nous écoute. Mais on trouve que ça ne bouge pas assez."

Les personnes interrogées dimanche dans le Village gai se sont dites ébranlées et inquiètes après l'attaque meurtrière en Floride.

"C'est triste pour la communauté", a dit Charlie Vercella.

"On se sent de moins en moins en sécurité dans nos milieux gais", a renchéri son ami, Kevin Camara.

Pour Francis Cavanagh, barman au bar Aigle noir, rue Sainte-Catherine Est, "ça prouve que l'homophobie n'est pas terminée, même dans nos sociétés occidentales".

"Le fait qu'il y a eu deux gais qui se sont fait tabasser à Hochelaga-Maisonneuve il y a quelques semaines et que ceci arrive à Orlando, ça veut dire qu'on a encore besoin d'un Village gai et d'un défilé de la fierté. Et on a encore besoin de solidarité pour montrer qu'on est tous ensemble. Ce genre de chose n'arrive pas qu'en Russie ou dans les contrées lointaines", a-t-il déploré.

Sylvain Simard, un passant croisé avec son chien, a l'impression que la situation empire avec le temps. "Moi, j'ai connu les années 1980, et il me semble qu'il y avait un esprit plus ouvert que ça", a-t-il analysé.

"On n'a pas fini de se battre. On dirait que les horreurs comme celle-là, il y en a de plus en plus. Les défilés gais, c'est fait pour ça, pour démystifier toutes ces choses-là, faire grandir le monde, évoluer. Il ne faut pas arrêter et il faut continuer à se battre."

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