Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

FrancoFolies 2016: Ariane Brunet, une détresse réparatrice

Ariane Brunet: une détresse réparatrice
Courtoisie Ariane Brunet

En 2010, Ariane Brunet, alors âgée de 19 ans, lançait un remarqué premier album, Le pied dans ma bulle. Nommée dans la catégorie Révélation de l’année au Gala de l’ADISQ en 2011, et en lice pour la Chanson populaire de l’année un an plus tard, grâce à Bien avec toi, qui a été pendant quelques mois la trame sonore d’une publicité de McDonald’s, la jeune femme semblait définitivement en route vers la gloire.

Mais, après le décollage de Fusée, son deuxième album, en 2013, la jeune femme a frappé un creux émotionnel, qui a entraîné plusieurs questionnements. Elle l’avoue candidement : quand on commence dans le show-business au sortir de l’adolescence et qu’on compte déjà trois disques à son répertoire à 25 ans – elle lançait son dernier-né, Stella, à la fin mars dernier -, il est «impossible» de ne pas connaître de remises en question.

Dans son cas, c’est la solitude, le décalage entre la réalité de son entourage et la sienne, diamétralement opposées, qui l’ont frappée de plein fouet.

«Moi, je dis que, ce que je fais, c’est de l’artisanat, expose Ariane. Je prends mon temps et je travaille beaucoup dans la solitude. Et c’est un métier qui s’apprend! Il y a tellement de détails qu’on ne sait pas, qu’on ne comprend pas. Ça s’apprend, mais il n’y a aucune école pour ça, aucune manière d’apprendre à faire ce métier autrement que de le pratiquer. C’est sûr que, quand tu commences à un jeune âge, tu fais des erreurs. Ensuite, tu apprends de ces erreurs-là.»

«Mais il faut tomber et se relever. Il a fallu que je m’entoure de gens, et j’ai découvert que les collaborations pouvaient venir casser cette solitude-là. Alors, ça m’a menée à ouvrir sur d’autres univers. J’ai fait des ateliers d’écriture, j’ai plus étudié mon métier à partir de ce moment-là. Parce que je voulais casser cette détresse-là.»

«Stella, ç’a été ça, continue l’auteure-compositrice. J’ai un peu perdu mon étoile après Fusée. Stella veut dire «étoile» en latin et, pour moi, c’est un mot qui ramène aux origines, à plus grand que soi. C’est souvent ce que je dis. Donc, j’ai un peu perdu mon étoile, j’ai vécu un moment de détresse. Et j’ai re-choisi mon étoile ensuite. Mais Stella, c’est aussi le nom de quelqu’un d’autre, et ça parle également de choses que je n’ai pas vécues, mais que j’ai envie de comprendre. Ça me plaisait que ça soit le nom d’une autre femme.»

Polaroïds

L’errance a duré environ six mois. Puis, Ariane est tombée en amour. «Ça aide», rigole-t-elle. Et c’est en pleine possession de ses moyens qu’elle a présenté Stella au public, un opus avec une touche un peu plus masculine que ses deux précédents (Alexandre Désilets et Mathieu Lippé y ont notamment contribué), qui parle de différentes formes d’amour, et qui s’avère seulement «à moitié autobiographique», relève-t-elle. Elle y chante entre autres la violence conjugale, une douleur qu’elle n’a pas connue, et l’amour qui vieillit. Les textes occupent encore une grande place dans sa nouvelle collection, et les sonorités côtoient autant le joyeux que le mélancolique.

«Je ne suis pas une personne linéaire, décrète Ariane. Je peux être à la fois très sunshine, très bubbly, et très «dans ma bulle». On m’a expliqué que c’était pour ça que je créais des albums éclectiques ; je ne suis pas égale tout le temps ! Je pense que c’est un bon miroir des émotions que je vis.»

Ariane Brunet juge que ses trois albums en carrière sont comme des «polaroïds» de sa vie, et elle n’hésite pas à qualifier ce nouveau chapitre professionnel, celui de Stella, de «nouvelle naissance».

«J’ai commencé très jeune à faire de la musique et, à cet âge-là, on se cherche encore. À 24 ans, je pense qu’on se cherche encore. Ce n’est pas avec un troisième album qu’on arrive avec la vérité sur soi. Ça reste toujours exploratoire comme démarche, mais j’ai envie de dire que maintenant, je me suis fixé un son, et il y a quelque chose qui me plait beaucoup dans Stella. J’ai travaillé très fort, j’ai appris à prendre mon temps et je me suis entourée de gens très différents, mais que j’admire énormément. J’ai toujours écrit et composé mes chansons, mais je me suis entourée à des moments spécifiques de gars, pour ajouter un peu plus de testostérone à l’album. Donc il est plus rond, plus assumé que les autres.»

Ariane Brunet est en spectacle extérieur ce soir, dimanche 12 juin, à 20h, sur la scène Loto Québec des FrancoFolies de Montréal.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.