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Réfugiés : le Canada n'en fait pas assez pour les Yézidis, dénonce la conservatrice Michelle Rempel

Le Canada n'en fait pas assez pour les Yézidis, dénonce Michelle Rempel

OTTAWA – Le gouvernement Trudeau doit redoubler d’efforts pour accueillir des réfugiés yézidis persécutés par l’État islamique, selon la porte-parole conservatrice en matière d’Immigration, Michelle Rempel.

« Le gouvernement doit en faire plus pour faire venir les minorités religieuses et ethniques au Canada. Non seulement sont-ils le plus à risque de souffrir ou de mourir, ils sont aussi les plus à risque d’être incapables de regagner leur région », dit-elle.

Michelle Rempel critique le ministre de l'Immigration, John McCallum.

Le minorité yézidie est persécutée par les jihadistes de l’État islamique, qui exécutent les hommes et vendent les femmes et les filles comme esclaves. Environ 400 000 Yézidis ont fui le nord de l’Irak depuis 2014.

Le fondateur du groupe One Free World International, Majed El Shafie, demande au Canada d’accueillir 1600 Yézidis, dont 400 femmes et filles victimes de violences sexuelles.

Invité à témoigner devant le comité Citoyenneté et immigration (CIMM), mardi, El Shafie dit avoir présenté son plan au chef de cabinet du ministre de l’Immigration John McCallum le mois dernier, mais affirme n’avoir reçu aucune réponse de sa part depuis.

Persécutés en raison de leur foi

Michelle Rempel n’a pas tardé à faire part de son indignation sur Twitter à la suite de son témoignage.

.@HonJohnMcCallum, est-ce vrai? Vous aviez la chance de sauver 400 filles yézidies et vous n’avez rien fait?!

.@HonJohnMcCallum honte à vous! Ces filles ont été des esclaves sexuelles!

« Je pense qu’en tant que pays, nous devons miser nos efforts pour protéger les plus vulnérables dans cette région, et nous avons entendu de la part de ce témoin que le gouvernement a failli à la tâche », a précisé Michelle Rempel en entrevue.

À son avis, le gouvernement Trudeau doit tenir compte des minorités religieuses dans l’accueil des réfugiés. Jusqu’ici, les dossiers remis au gouvernement canadien ont été choisis en fonction de leur vulnérabilité et ne fait pas fi des croyances.

« Au Canada, puisque nous vivons dans un pays laïque, je pense qu’en tant que Canadiens, nous oublions qu’il y a des guerres de religion autour du monde et que des gens sont persécutés à mort en raison de leur foi », critique Rempel.

McCallum nie tout

Le ministre de l’Immigration, John McCallum, dit qu’il n’a jamais été contacté par One Free World International ni par son fondateur Majed El Shafie, à propos d’un plan pour faire venir des réfugiés yézidis. Il affirme toutefois être ouvert à entendre sa proposition.

« Mes adjoints n’ont rien entendu de cette personne. Si la personne en question veut me parler ou parler à mes adjoints, nous sommes prêts à faire cela. Mais en matière de réfugiés, notre politique est d’aider les plus vulnérables, tel que défini par les Nations unies et quelle que soit la religion », a dit le ministre.

Le gouvernement Trudeau refuse de reconnaître les atrocités de l’État islamique envers les chrétiens et yézidis comme un « génocide », sous prétexte que le groupe armé ne constitue pas un « État » en soi.

Le Canada va donc à l’encontre des États-Unis, du Parlement européen et du pape François, qui reconnaissent tous que l’État islamique tente d’exterminer des minorités religieuses et ethniques.

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