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FrancoFolies 2016: Alexandre Désilets et son «Windigo» orchestral (ENTREVUE)

FrancoFolies 2016: Alexandre Désilets et son «Windigo» orchestral (ENTREVUE)

En mars, Alexandre Désilets a investi le Studio 12 de Radio-Canada pour y enregistrer un nouvel album orchestral intitulé Windigo, un ambitieux projet qui revisite 12 chansons de son répertoire. Juste avant la sortie de ce disque, le 17 juin, l’auteur-compositeur-interprète proposera pour la première fois son concert à grand déploiement dans le cadre des FrancoFolies de Montréal, le 15 juin, au Gesù. Rencontre.

Ça fait des années que l’artiste souhaite mener à terme un tel projet. Pour ce quatrième opus en carrière, Désilets a décidé qu’il puiserait dans des chansons déjà. «C’était un rêve. Je ne me serais pas aventuré là-dedans avec des morceaux qui n’ont pas fait leur preuve. C’est un album que j’ai envie de faire depuis dix ans. J’ai toujours composé en sachant que du matériel allait servir éventuellement à un projet orchestral. Je veux d’ailleurs que Windigo soit vu comme un nouveau disque. J’avais assez de substance dans ma carrière, je crois, pour pouvoir soutenir un album du genre. J’avais aussi assez de notoriété, disons, pour faire appel à toutes ces personnes.»

Le chanteur s'est entouré d'une équipe de 16 «maudits bons musiciens» dirigés par le chef d'orchestre Benoît Groulx. Parmi les invités, notons les batteurs Robbie Kuster (Patrick Watson) et Alexis Martin, le guitariste Olivier Langevin (Galaxie, Gros Mené, et plein d’autres projets), puis le respecté contrebassiste Mathieu Désy. En outre, Alexandre Désilets a pu compter sur l’ingénieur et réalisateur Rob Heaney et l'arrangeur de renom François Richard.

«Des occasions du genre ne se présentent pas très souvent de nos jours, raconte Désilets assis à la table d’un café montréalais. Aux États-Unis, ça coûterait une fortune; des centaines de milliers de dollars. Heureusement, avec du soutien et beaucoup de volonté, je suis arrivé à rendre le tout possible avec des coûts raisonnables.»

Le Windigo

«Windigo, c’est une créature cannibale (un personnage archétype) qui vit dans la forêt, explique Alexandre Désilets. Les Amérindiens en avaient peur. Selon une vieille légende, le Windigo provoquait des périodes de famine, des vents forts et de grands froids. Apparemment, les Amérindiens jetaient de la nourriture dans la forêt pour calmer le Windigo. Quand l’homme blanc est arrivé [en Amérique, lors de la colonisation], ils croyaient que le Windigo protègerait la nature de l’avarice des Européens...

Cette créature mythologique représente bien, je trouve, l’un des penchants de notre société, qui a toujours faim et qui redonne très peu. Je trouvais que le symbole était fort. King Kong aussi représente une époque et un rapport spécifique entre les humains et leur environnement. J’ai modernisé et adapté l’histoire du Windigo pour mon album. Il sert de liant entre les chansons, puisées dans les trois disques précédents. Plusieurs de mes pièces traitent, jusqu’à un certain point, de ce malaise de notre société.»

En spectacle

Pour les besoins de l’aventure orchestrale, Alexandre Désilets a écrit les partitions de 18 morceaux, dont le deux tiers d’entre eux se retrouveront sur l’album à paraître le 17 juin. Cela dit, le chanteur compte proposer ces 18 pièces en spectacle.

«Je ne pense pas qu’une pièce est finie en sortant sur un album. Je crois que j’ai amené plus loin plusieurs de mes chansons avec ce projet orchestral. Certaines chansons sont arrivées là où je les avais imaginées lors de leur écriture. Au fond, je redonne un second souffle à mon matériel. C’est le cas aussi pour la scène. Ce sera vraiment une expérience.»

Tout comme durant l’enregistrement de l’album, Alexandre Désilets sera accompagné de 16 musiciens sur les planches du Gésù. S’ajouteront à ceux-ci deux choristes féminines. Pour la mise en scène, le chanteur fait confiance à Véronique Marcotte (elle a assuré la direction artistique de divers spectacles d’envergure, dont les Fêtes du 400e de la ville de Québec, les cérémonies des Jeux du Québec ainsi que la Fête du Canada à Ottawa et Montréal).

«L’idée est que la très grande majorité des personnes impliquées sur l’album soit de retour pour le premier show, affirme le chanteur. Je veux vraiment que la musique soit la priorité. Il n’y aura pas de décor. Ce sera moi dans l’espace avec l’orchestre.»

Néanmoins, Désilets utilisera un écran circulaire pour diffuser du visuel signé Ian Cameron (des images ont été tournées spécifiquement pour ce nouveau concert). Bien entendu, la proposition scénique sera bonifiée d’éclairages supervisés par Pascal Fortin. Au son, l’expérimenté Stéphane Grimm s’occupera du tout.

«Ce qui me marque le plus du projet, c’est la richesse des tounes. Sur le plan des harmonies et des mélodies, l’impact est étonnant. C’est gros. Ça va donner un spectacle excitant. En plus, ces chansons [revisitées] ont eu le temps de vivre quelques mois. Et au total, on a pris un an pour préparer ce projet, qui a réuni énormément d’énergie et de talent. J’espère maintenant que ces morceaux pourront voyager. J’aimerais beaucoup présenter le concert ailleurs, au Québec et à l’étranger (il cite la France). J’aurai également une formule à sept musiciens.»

Alexandre Désilets – le mercredi 15 juin 2016 – au Gesù – dans le cadre des FrancoFolies de Montréal. Pour tous les détails, c'est ici. L’album Windigo sera disponible le 17 juin.

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