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Une discussion libre avec Robert Lepage, «souverainiste tiède»

Robert Lepage se définit comme un «souverainiste tiède»

Robert Lepage a accepté d'offrir un accès inédit aux coulisses de son spectacle 887 à Patrice Roy à l'occasion d'une discussion sur la création et sur le Québec.

Dans 887, Robert Lepage revisite son passé et l'histoire récente de la Belle Province. D'abord présenté à Toronto à l'été 2015, puis à Montréal depuis quelques semaines, le spectacle fait l'unanimité.

Lorsqu'il est question de l'état de sa province, le metteur en scène estime d'abord que les Québécois sont loin de faire honneur à leur devise, « Je me souviens ». Et si le Québec a fait du chemin depuis 50 ans et a davantage confiance en ses moyens, Lepage pense qu'on y trouve toujours les traces de ce passé en mal d'assurance.

« On a Xavier Dolan qui triomphe à Cannes, on a Yannick [Nézet-Séguin] qui est couvert de gloire avec sa nomination au MET, mais il y a encore ce doute-là. On doute des gens qui ont du succès à l'étranger. »

Souverainiste et fier d'être Canadien

Si Robert Lepage se dit encore aujourd'hui indépendantiste, il se définit comme un « souverainiste tiède ».

«Ça dépend qui en parle [de la souveraineté], quel projet est sur la table. Ça dépend si c'est un projet d'avenir ou si c'est pour régler le passé. Si c'est un projet d'avenir qui sert à redéfinir le Québec comme une société moderne, ouverte et pluraliste, je suis entièrement d'accord, mais ce n'est pas toujours le discours qu'on nous tient.»

- Robert Lepage

Cela dit, à l'étranger, Robert Lepage se définit également comme Canadien, et n'y voit aucune contradiction.

« Je suis fier d'être Canadien, je trouve que le Canada a son mot à dire et qu'il est une société moderne, mais qui est parfois en rupture avec les valeurs québécoises. À l'étranger, je ne me sens pas juste Québécois, mais également Canadien. Mais je ne me sens pas Canadien au Québec. C'est un peu le paradoxe. »

Si 887 est solidement ancré dans la réalité et dans l'histoire du Québec, il traverse aisément les frontières. Déjà présenté à quelques reprises en Europe, il fera bientôt le voyage jusqu'au Japon.

« On se dit que les gens [à l'étranger] ne connaissent pas l'histoire du Québec, mais ce n'est pas grave. Les gens ont vécu des luttes de classe, comprennent ce qu'on a à

dire. »

À Québec pour y rester

Sur la scène de 887, Robert Lepage est entouré de quelques éléments de décor, dont un comptoir de restaurant, un taxi ainsi qu'un immeuble à appartements, une réplique de celui dans lequel il a grandi à Québec.

«Il y a, dans un bloc à appartements, le sens de la communauté, ce n'est pas comme une maison en banlieue ou dans un duplex. Il y a un sens de la communauté, il faut s'endurer les uns les autres.»

- Robert Lepage

Si le créateur continue de présenter ses spectacles partout dans le monde, il revient toujours à Québec.

« C'est une ville idéale pour la création, pour le type de choses que je fais. À Québec, on peut se concentrer, on est moins sollicité par les médias. Et la qualité de vie y est exceptionnelle. »

887 sera d'ailleurs présenté du 13 septembre au 8 octobre 2016 au Théâtre du Trident à Québec. Le spectacle sera présenté à nouveau à Montréal. Les représentations n'ont toutefois pas encore été annoncées.

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