Les jeunes devront patienter jusqu’à la fin de l’été 2017, mais ils peuvent quand même se réjouir: ils auront à nouveau leur gala bien à eux. Devant l’abandon de KARV l’anti-gala par VRAK, Télé-Québec a saisi la balle au bond et décidé de mettre sur pied sa propre célébration, où le public enfant et adolescent récompensera les personnalités qu’il juge inspirantes. C’est France Beaudoin et Nancy Charest qui, avec leur maison de production Pamplemousse Média, organiseront l’événement.
«L’idée du gala est venue de Télé-Québec, mais on était plusieurs à se dire que ça n’avait pas de bon sens, qu’il n’y ait pas de gala jeunesse au Québec, a expliqué France Beaudoin, en entrevue, jeudi. Un gala pour les jeunes, ça s’impose. Après la fin de Dis-moi tout (NDLR: qu’elle a produit et animé pendant cinq ans à la même antenne), on a eu plusieurs rencontres avec Télé-Québec. Pour nous, c’était important de continuer de donner la parole aux enfants, de les entendre, d’être à l’écoute de leurs préoccupations, de leur donner du temps d’antenne, à eux, pour eux. C’est donc de cette volonté commune qu’est née l’idée.»
Fébriles et enthousiastes, France Beaudoin et Nancy Charest avaient toutefois bien peu de secrets à dévoiler sur leur nouveau rendez-vous jeudi, toute la structure demeurant encore à élaborer. Pour l’instant, les deux femmes promettent que le gala en sera réellement un, avec un animateur ou une animatrice et des catégories où des figures issues de tous les horizons (artistique, sportif, social, etc) seront décorées au moyen de «titres honorifiques», mais il n’y aura peut-être pas de trophées comme tels. On veut encourager les jeunes à s’exprimer sur des enjeux importants, des causes qui les touchent, les inquiétudes et les rêves qui les animent; on décernera même un «petit prix Nobel» à qui le méritera. Un jury d’une vingtaine de garçons et filles de partout au Québec sera mandaté d’émettre des recommandations après avoir reçu les candidatures soumises par les votants d’âge scolaire.
On souhaite véritablement concocter une fête annuelle qui sera construite par et pour les jeunes, un rassemblement qui leur ressemblera et qu’ils s’approprieront d’emblée. Même le nom du gala n’est pas encore déterminé, parce qu’on compte laisser les petits téléspectateurs le choisir eux-mêmes. Bien sûr, ce grand happening sera précédé d’un tapis rouge festif, où cris et selfies devraient évidemment être de la partie.
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«Tout reste à raffiner, mais on veut que les jeunes aient du fun, qu’ils se retrouvent là-dedans, a précisé France Beaudoin. En même temps, il y a le mandat de Télé-Québec, qui tient à mettre de l’avant le côté inspirant. Les jeunes pourront célébrer des personnalités artistiques, par exemple, mais aussi des compagnies, ou des initiatives environnementales. Les jeunes sont informés, et on veut qu’ils puissent dire ce qu’ils remarquent, ce qui les interpelle.»
«On a déjà un bassin de jeunes autour de nous. Les enfants de Dis-moi tout ont grandi, cinq ans plus tard! On en a rencontré environ 10 000. Même dans nos discussions, on les consulte. On a un solide focus group! On veut vraiment faire des consultations avec eux», a aussi assuré France Beaudoin.
«D’ici l’été 2017, on a le temps d’arriver avec plein de bonnes idées», a renchéri Nancy Charest.
France Beaudoin est mère d’une fille et d’un garçon de 12 et 9 ans, et Nancy Charest, d’une fille de 16 ans. Les partenaires en affaires se disent heureuses de pouvoir observer les préférences de leur progéniture pour s’outiller dans leurs projets.
«Tu vois poindre des choses, a relevé France Beaudoin. Tout à coup, il y a des affaires qui arrivent, des YouTubers qui sont là 24 heures sur 24 (rires) Tu te demandes c’est qui, ça! C’est sûr que ça amène de l’eau au moulin. Les amis chattent tous sur les mêmes sujets… Ça nous rend très aiguisés. Quand on a commencé Dis-moi tout, il y a cinq ans, on avait notre expérience de maison, notre expérience de télé, mais il y avait quelque chose de plus théorique dans notre affaire. Maintenant, c’est plus organique. On a senti la jeunesse…»
«… et on a l’expérience du terrain, a complété Nancy Charest, qui a elle-même bossé sur KARV l’anti-gala et à MusiquePlus, il y a longtemps. Et produire pour cette clientèle, c’est infiniment valorisant. La réaction est spontanée, la réception est claire. Quand ils aiment, ils aiment!»
Signalons qu’en attendant leur fiesta à Télé-Québec, les jeunes pourront se rabattre sur le gala Juste pour ados, de Juste pour rire, qui se tiendra le 30 juillet, sur la Place des Festivals.
Retour de Banc public
Pamplemousse Média est aussi à l’origine de Banc public, que mène de main de maître Guylaine Tremblay à l’écran de Télé-Québec et qui a été un véritable coup de cœur pour plusieurs, au cours de la dernière année. Tant la formule de l’émission que les thématiques traitées et le talent de Guylaine Tremblay à conduire ses entrevues ont été salués un peu partout.
La deuxième saison du magazine est présentement en tournage. Plusieurs reportages sont déjà enregistrés, et France Beaudoin et Nancy Charest laissent planer que plusieurs questions sensibles et intéressantes seront encore soulevées dans les épisodes à venir.
«Il y a eu vraiment une belle réception pour cette émission-là, a souligné France Beaudoin. On voudrait maintenant répertorier les impacts que c’a généré. Il y a des gens pour qui Banc public a vraiment fait avancer des choses. Ce sont des gouttes d’eau, mais on sent l’impact.»
«Dans certains sujets, on sent maintenant qu’on peut aller plus loin. On ne sera jamais dans le voyeurisme, ce n’est pas le but, mais dans le tabou, on peut aller plus loin, parce que les gens ont compris qu’on ne leur donne pas de morale, au bout, on ne leur dit pas quoi penser et il n’y a pas de jugements. Les gens sont en confiance, autant dans leur salon que sur le banc, ce qui nous permet d’aller une coche plus loin», a conclu celle qui reprendra en outre la barre d’En direct de l’univers, à Radio-Canada, en septembre, et qui produit toujours le jeu Silence on joue!
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