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L'analyse de l'oxygène repéré sur la comète Tchouri par Rosetta a dévoilé son lot de surprises

L'analyse de l'oxygène repéré sur la comète Tchouri a dévoilé son lot de surprises
ESA

En octobre dernier, cette découverte avait surpris les chercheurs. La sonde européenne Rosetta avait détecté de l'oxygène sur la comète Tchouri. Une "surprise totale", à tel point que les scientifiques se demandaient s'ils n'allaient pas devoir modifier leurs modèles concernant la formation du système solaire.

Huit mois après, une équipe dirigée par Olivier Mousis, astrophysicien au CNRS, a réussi à comprendre l'origine de cet oxygène. Celui-ci est en réalité "plus ancien que le système solaire et provient du milieu interstellaire", précise l'institut dans un communiqué. Cette étude a été publiée le 1er juin dans The Astrophysical Journal Letters

Le milieu interstellaire, c'est un peu le vide qui existait avant même la création du système solaire. Mais un vide relatif, rempli de poussières et de rayons cosmiques.

Les comètes sont créées à partir de petits grains de glace. Dans la nébuleuse protosolaire (le gros nuage de gaz et de particules qui a fini par donner le système solaire), ces petits grains se sont agglomérés et ont formé les comètes. Ce qu'ont prouvé les chercheurs, c'est que l'oxygène trouvé sur la comète Tchouri (plus particulièrement sur sa "chevelure", soit le nuage qui l'entoure en permanence) était déjà présent dans ces petits grains et date d'avant la création de cette nébuleuse.

Glace fondue

"Dans le milieu interstellaire, cette glace a été irradiée, bombardée de rayons cosmiques", précise au HuffPost Olivier Mousis. "Cela a fait fondre une partie de la glace, H2O, et a donc créé de l'oxygène, O." Cet oxygène est ensuite resté prisonnier de la glace quand celle-ci s'est reformée.

Depuis, malgré tout ce temps, ces grains de glace n'ont pas fondu et l'oxygène est resté emprisonné dedans. Avec ce scénario, pas besoin donc de remettre en cause nos théories sur la formation du système solaire.

Cela veut aussi dire que la nébuleuse protosolaire n'a pas été assez chaude pour faire fondre la glace, et qu'elle n'a donc pas tout remis à zéro, comme on pouvait le penser.

"Dans le système solaire, plus un corps est petit, moins il a évolué. Les comètes nous permettent donc de mieux comprendre l'origine du système solaire, ou encore de savoir si celles-ci ont participé à l'apparition de la vie sur Terre", explique le chercheur. L'étude de la comète Tchouri ne fait que commencer et pourrait nous réserver d'autres surprises.

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