Avec l'annulation des Jeux mondiaux des policiers et pompiers de 2017, Projet Montréal accuse le maire Denis Coderre d'être responsable du « pire gouffre financier de la la Ville dans l'histoire récente d'événements sportifs.
La métropole a déjà versé plus de 6 millions de dollars pour l'organisation de ces Jeux, qu'elle a dû annuler à la suite d'une campagne de boycottage lancée par ses pompiers.
L'opposition officielle estime que l'administration Coderre a tardé à prendre la décision qui s'imposait. Le porte-parole de Projet Montréal en matière de sports, Alain Vaillancourt, dénonce « un flop énorme ».
« C'est encore pire que les championnats FINA [Fédération internationale de natation], en 2005. En 2005, les championnats c'était un immense flop à 4,7 millions et dans les environs », rappelle-t-il.
Il rappelle que sa formation a lancé, avant que l'administration Coderre ne prenne sa décision en début d'année, une mise en garde devant le risque de déficit que comportait le mouvement de boycottage.
Les Jeux de 6 millions de dollars
Montréal avait obtenu l'organisation de cet événement en 2011 après avoir versé 200 000 $ pour le dépôt de sa candidature. Les Jeux devaient se dérouler dans le cadre des fêtes du 375e anniversaire de la métropole.
De 2013 à 2015, elle a ensuite versé successivement 650 000 $, 530 000 $, puis 4,82 millions de dollars pour un total de 6,2 millions, selon des documents transmis à Radio-Canada.
Or, l'Association des pompiers de Montréal a lancé en 2014 un appel international au boycottage pour protester contre le projet de loi provincial sur les régimes de retraite municipaux, qui a été adopté depuis. Leur appel a été entendu par de nombreuses délégations qui devaient y participer.
Devant l'ampleur du mouvement, l'administration Coderre s'est résignée, en mars dernier, à annuler les Jeux, qui devaient réunir quelque 10 000 athlètes provenant de 70 pays. Le maire et les pompiers s'étaient mutuellement accusés d'être responsable de la situation.
Dans les documents obtenus par Radio-Canada, la Ville précise que le versement des 6,2 millions ne signifie pas que ces sommes ont toutes été dépensées par le comité organisateur. En mars dernier, elle prévoyait d'ailleurs rencontrer l'organisme pour « récupérer les sommes qui n'ont pas été engagées ».
La Ville aurait par ailleurs été prête à injecter 2 millions supplémentaires si le comité organisateur des Jeux avait échoué à obtenir d'autres sources de financement.
De Montréal à Toronto... en passant par Drummondville
Depuis l'abandon de Montréal, la Ville de Toronto s'est dite ouverte à prendre la relève, pourvu qu'elle obtienne des subventions jugées suffisantes. Ironiquement, la candidature de la Ville Reine avait été rejetée en 2011 au profit de sa rivale québécoise.
Entretemps, des Jeux nord-américains policiers-pompiers se dérouleront en juillet prochain à Drummondville. L'un des organisateurs, Marc Desmarais, indique que l'annulation des Jeux de Montréal a eu un impact négatif sur les inscriptions. Des 2200 athlètes attendus, il devrait finalement n'en avoir que 1000, estime-t-il.
Environ 95 % des participants aux Jeux de Drummondville inscrits jusqu'à maintenant viennent du Québec.
Avec les informations de Benoît Chapdelaine
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