Près de 150 enfants ont été enlevés et assassinés entre 1970 et 2010 au Canada, mais ces crimes odieux demeurent un événement rare, selon une étude du Centre canadien de protection de l'enfance (CCPE), situé à Winnipeg.
Le centre a publié mercredi les résultats préliminaires d'une nouvelle étude intitullée : Les enlèvements d'enfants avec assassinat : Une étude canadienne.
L'étude porte sur 147 meurtres entre 1970 et 2010 impliquant des victimes de 16 ans et moins qui ont été enlevés avant d'être tués.
L'étude vise à mieux comprendre les caractéristiques sociodémographiques des enfants victimes et à étudier les antécédents des ravisseurs, dans le but de déterminer de nouvelles stratégies de prévention et d'intervention, lit-on sur le site Internet du Centre canadien de protection de l'enfance.
Faits saillants de l'étude :
Les victimes
- 84 % des victimes étudiées sont de sexe féminin (130)
- L'âge moyen des victimes est de 11,6 ans, et 43 % d'entre elles sont âgées de 14 à 16 ans
Les ravisseurs
- 92 % des ravisseurs sont de sexe masculin
- 69 % sont âgés de moins de 30 ans
- 55 % détenaient un casier judiciaire
Les circonstances
- Il a été établi que l'enfant avait été enlevé pour des motifs sexuels dans 77 % des cas où le ravisseur a été condamné.
- 41 % des enlèvements sont survenus en juin, en juillet ou en août.
- 45 % sont survenus un vendredi ou un samedi.
- Les victimes semblaient avoir été prises par la force dans 18 % des cas.
- Le temps écoulé entre l'enlèvement et l'assassinat de l'enfant a pu être établi pour 60 % des victimes incluses dans l'étude. Parmi ces victimes, 70 % ont été assassinées dans les trois heures suivant l'enlèvement.
« Cette étude des cas d'enlèvement d'enfants avec assassinat est la première de cette ampleur au Canada », précise Lianna McDonald, directrice générale du Centre canadien de protection de l'enfance. « Bien qu'il soit extrêmement rare qu'un enlèvement d'enfant soit suivi d'un assassinat, ces situations s'avèrent très bouleversantes pour les communautés et le grand public. Nous espérons que les drames dont il est question dans ce projet feront prendre conscience de la vulnérabilité intrinsèque des enfants et de la nécessité de faire plus d'efforts pour arrêter les criminels qui veulent exploiter cette vulnérabilité. »
Voir aussi: