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Rita de Santis s'emporte au sujet de son passé d'immigrante, puis regrette ses propos

Rita de Santis se défend d'avoir voulu encourager la violence
Radio-Canada.ca

Quelques rires, des visages longs. Certains mots choisis par la ministre libérale Rita de Santis ne sont pas passés inaperçus alors qu'elle participait à la rencontre d'une centaine de personnes des milieux d'affaires, scolaires et communautaires de Montréal-Nord.

Le Rendez-vous de Montréal-Nord, priorité jeunesse, vise à faire adopter d'ici l'automne un plan d'action pour lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale vécues par les jeunes du quartier.

À tour de rôle, le maire de Montréal Denis Coderre, la nouvelle mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, et le député fédéral Emmanuel Dubourg ont pris la parole.

Lorsque le tour de la ministre responsable de l'Accès à l'information et de la Réforme des institutions démocratiques est venu, Rita de Santis a choisi de parler de son expérience d'immigrante lorsqu'elle était en sixième année et qu'elle apprenait l'anglais et le français.

Ma maîtresse m'a dit: ma chérie, tu ne vas jamais réussir dans la vie, tu parles avec un accent italien. Toute personne qui parlerait à un enfant comme elle m'a parlé devrait être tuée, massacrée, jetée, je ne sais pas où.

Rita de Santis, ministre-responsable de l'Accès à l'information et de la Réforme des institutions démocratiques

La députée de Bourassa-Sauvé a ajouté que cette rencontre à l'âge de 11 ans était une exception. « La plupart des personnes que j'ai pu rencontrer dans ma vie, ce sont des personnes comme vous, qui ont été là pour m'accompagner », se rappelle-t-elle.

Lors d'une période de questions, la ministre provinciale a été invitée à préciser sa pensée. Elle a rapidement voulu atténuer ses propos.

« Je suis toujours très émotive, mais voilà, j'ai dit deux mots que je n'aurais jamais dû dire, mais ce n'est pas une expérience que je veux pour les enfants. »

Rita de Santis a ajouté que le message qu'on doit envoyer à tous les jeunes est que tout est possible, mais qu'il faut travailler pour y arriver.

Dans un communiqué envoyé en fin de journée, Rita de Santis est revenue de nouveau sur ses propos en ces termes : « En aucun cas je ne voulais encourager la violence et je suis consciente que mes propos sont inacceptables et ont largement dépassé ma pensée ». Elle dit condamner toute forme de violence physique ou verbale.

Je pense que ces personnes, qui brisent le droit de rêver des enfants, doivent être dénoncées et en tant que mère, cela me rend très émotive lorsque j'en parle.

Rita de Santis

Le droit de rêver des enfants

Le Rendez-vous de Montréal-Nord, priorité jeunesse, se tenait dans une école et le droit de rêver des enfants évoqué par la ministre de Santis a été souligné par une jeune participante : « Bonjour, je m'appelle Sandra, je suis en cinquième année mais mon rêve - je n'ai pas encore de rêve - mais mon rêve ce serait d'avoir un rêve un jour ».

Dans cet arrondissement secoué en 2008 par les événements entourant la mort du jeune Fredy Villanueva, 43 % des jeunes de moins de 15 ans vivent dans un ménage à faible revenu, contre 28 % dans l'ensemble de Montréal.

La mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, s'engage à améliorer la situation. « Nous allons donc travailler ensemble pour briser le cycle de pauvreté et d'exclusion sociale dont les enfants de notre arrondissement sont victimes », dit-elle.

Invité à l'événement. l'artiste Koriass a raconté les conditions misérables dans lesquelles il a grandi à Montréal-Nord. L'artiste a fait le parallèle entre sa propre vie et celle d'un jeune qui n'aurait pas eu à traverser de telles épreuves : « Mon ciel est sûrement bleu comme le sien, sauf que le mien je le remarque peut-être plus que toi quand je le vois, parce qu'un ciel bleu on l'apprécie un peu plus quand il a été gris longtemps ».

Avec les informations de Pasquale Harrison-Julien et Benoît Chapdelaine

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