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«Aller-Retour» au Théâtre de Quat'Sous: revenir après 20 ans

«Aller-Retour»: revenir après 20 ans
Simon Normand

Le Théâtre de Quat’Sous présente ces jours-ci la pièce Aller-Retour, un solo de Martine Francke écrit par la comédienne elle-même et mis en scène par son conjoint, André Robitaille.

Un musicien, Jean-Claude Marsan, accompagne l’actrice dans sa partition, mais sinon, celle-ci est seule dans cet exercice théâtral où Élodie, son personnage, entame une virée au cœur de la Petite-Italie pour réparer une faute qu’elle croyait irréversible.

«C’est quelqu’un qui revient après une absence de 20 ans, raconte Martine Francke. On ne sait pas pourquoi elle a quitté, elle a fui après un événement très grave. On va donc découvrir pourquoi elle est partie, ce qu’elle a fui exactement, et ce qu’elle retrouve après 20 ans. Je raconte l’histoire en mots et parfois en chansons. C’est très ludique, très touchant, profond, il y a des moments rigolos.»

Est-il périlleux de fouler les planches sans autre appui que soi-même et supporter un texte entier devant le public?

«Ça peut être périlleux, mais c’est tellement travaillé depuis longtemps! Vocalement, j’ai une coach qui me suit et que je vois deux fois par semaine. Je fais mes vocalises. Depuis l’an dernier, on a d’ailleurs ajouté des chansons. Je pense que c’est périlleux, mais quand c’est super travaillé, ça l’est moins. C’est toujours périlleux, d’être sur la scène, parce que d’un soir à l’autre, on ne sait pas ce qui arrivera. Mais c’est un beau péril!», enchaîne celle qui sera aussi prochainement de la distribution de la série Fatale Station, à Radio-Canada, et de la web-série Bête à papa.

Antoine et Marie

Martine Francke a beaucoup fait parler d’elle dans les derniers mois en raison de son absence de la liste des finalistes du Gala du cinéma québécois. Plusieurs pressentaient que sa prestation exceptionnelle dans le film Antoine et Marie, de Jimmy Larouche, où elle incarnait une femme agressée sexuellement, lui vaudrait au moins une nomination dans la catégorie de la Meilleure actrice, et peut-être même de rafler les honneurs dans ladite catégorie. Nombre de critiques se sont indignés, mais la principale intéressée, elle, comment a-t-elle réagi?

«Sur le coup, ça m’a étonnée, pour deux raisons. Parce que les médias en ont parlé beaucoup, ont eu d’excellents mots à mon égard. Le public a été vraiment charmé et ravi. Et je me suis donnée corps, âme et cellules, presque (rires) pour un rôle comme ça, tenue par la main par le réalisateur, Jimmy Larouche. Alors, j’ai été étonnée. Si se donner à ce point-là n’apportait pas une nomination, je ne comprenais rien. Le public et les médias avaient aimé, j’étais déconcertée.»

«Puis, à un moment donné, je me suis dit que le vrai prix, c’était toutes les femmes qui avaient été victimes d’une agression sexuelle, d’un viol, à cause de la drogue du viol ou non. Plusieurs femmes ont été complètement chavirées après avoir vu Antoine et Marie, et m’ont dit s’être reconnues et sentir une compassion et une profondeur dans les silences de mon personnage, qui révélaient leur propre silence. Donc, pour ça, le prix, je pense que je l’ai gagné, dans mon cœur et dans ce réel accomplissement, dans ce réel travail. Après, ce que je souhaite, moi, c’est de continuer de jouer au cinéma, d’avoir des rôles et d’être une actrice. Si je pratiquais mon métier juste pour avoir des trophées, je ne serais pas là!», conclut sagement Martine Francke.

Martine Francke présente Aller-Retour une dernière fois au Théâtre de Quat’Sous ce samedi, 14 mai.

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