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La France enquête sur l'octroi des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo

La France enquête sur l'octroi des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo
Tokyo 2020 Emblems Selection Committee Chairperson Ryohei Miyata (R) and committee member Sadaharu Oh present the winning design of the Tokyo 2020 Olympic Games and Paralympic Games during its unveiling ceremony in Tokyo, Japan April 25, 2016. REUTERS/Thomas Peter
Thomas Peter / Reuters
Tokyo 2020 Emblems Selection Committee Chairperson Ryohei Miyata (R) and committee member Sadaharu Oh present the winning design of the Tokyo 2020 Olympic Games and Paralympic Games during its unveiling ceremony in Tokyo, Japan April 25, 2016. REUTERS/Thomas Peter

Des paiements de deux millions de dollars américains effectués en lien avec la candidature victorieuse de Tokyo pour les Jeux olympiques de 2020 ont été effectués dans un compte bancaire associé au fils du président déchu de l'Association internationale des Fédérations d'athlétisme (IAAF) dans les mois qui ont précédé et suivi l'octroi des Jeux à la capitale japonaise, affirment des procureurs français.

Les enquêteurs se penchent sur des paiements totalisant deux millions de dollars américains et étiquetés "Candidature de Tokyo pour les Jeux olympiques" qui ont été versés par une banque japonaise à la compagnie singapourienne Black Tidings.

Le compte singapourien était propriété d'un ami intime de Papa Massata Diack, le fils de l'ancien président de l'IAAF, Lamine Diack. Le fils est recherché par l'agence policière internationale Interpol.

Les procureurs qui enquêtent sur la corruption possible du père et du fils ont été informés que ces transferts auraient eu lieu entre juillet et octobre 2013. Tokyo a été choisie en septembre 2013 pour accueillir les Jeux de 2020, devançant Istanbul et Madrid.

M. Diack père était à ce moment membre du Comité international olympique et a donc voté.

Black Tidings, qui serait une société fictive, a été associée par les procureurs français et par une enquête de l'Agence mondiale antidopage (AMA) à Papa Massata Diack, qui travaillait comme consultant en marketing pour l'IAAF, l'organisme qui régit l'athlétisme et que son père a dirigé pendant 16 ans.

Le bureau des procureurs français a expliqué avoir été informé de ces deux transferts en décembre, mais il n'a pas fourni plus de détails. Il a seulement dit détenir des preuves "d'achats importants" réalisés à Paris et financés par Black Tidings.

En janvier, une enquête commandée par l'AMA a déterminé que le propriétaire du compte bancaire de Black Tidings est Ian Tan Tong Han. M. Tan serait un ami si proche de Papa Massata Diack qu'il a nommé son enfant, né en 2014, "Massata".

Papa Massata Diack est recherché en France pour corruption et blanchiment d'argent. Interpol a émis une "notice rouge" à son endroit, ce qui fait de lui un criminel recherché partout sur la planète. L'homme de 50 ans se serait réfugié dans son Sénégal natal, hors de la portée des juges d'enquête français.

M. Diack père, qui a quitté la présidence de l'IAAF en août, est accusé par les procureurs français d'avoir empoché des pots-de-vin de plus d'un million d'euros pour faire disparaître des affaires de dopage. Il est actuellement en France et ne peut en sortir tant que l'enquête ne sera pas terminée.

Même si elle touche maintenant les candidatures olympiques, l'enquête française débutée l'an dernier portait alors spécifiquement sur des allégations de corruption au sein de l'IAAF sous la présidence de M. Diack père.

À Tokyo, les organisateurs olympiques ont dit ne rien savoir de ces paiements présumés. Le porte-parole Hikariko Ono a dit croire que Tokyo a obtenu les Jeux parce qu'elle avait présenté la meilleure candidature.

Le gouvernement japonais a dit n'avoir aucune intention de faire enquête, mais qu'il répondra de manière "appropriée" si jamais les enquêteurs français demandent son aide.

Le CIO est en contact avec les enquêteurs français depuis le début et fait maintenant partie de leur enquête.

La commission d'éthique de l'IAAF a banni Papa Massata Diack à vie en janvier. Il a porté cette décision en appel.

Le rapport commandé par l'AMA évoquait la course pour obtenir les Jeux de 2020. Le documents affirmait que Lamine Diack avait offert de vendre son vote en échange d'une commandite de 5 millions $ US pour l'IAAF. Il aurait laissé tomber Istanbul quand les Turcs ont refusé de payer, tandis que les Japonais auraient accédé à sa demande.

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