OTTAWA – Un député conservateur accuse le gouvernement Trudeau de vouloir « exporter la mort autour du monde » en finançant l’avortement dans les pays en voie de développement.
« Le gouvernement Harper se tenait debout pour la vie », a déclaré Arnold Viersen, député de Peace River-Westlock, en Alberta. Il a vanté l’initiative pour la santé maternelle, néonatale et infantile, qui a permis de sauver des millions de vies.
Mais les conservateurs avaient mis des restrictions pour dans son enveloppe consacrée à l’aide internationale pour l’avortement.
Le gouvernement Trudeau, lui, a changé la donne à la veille de la marche pro-vie organisée chaque année à Ottawa. Une nouvelle que Arnold Viersen n’a pas manqué de souligner devant les milliers de militants devant le Parlement.
« Plus tôt cette semaine, le gouvernement libéral a décidé que nous devons exporter la mort autour du monde », a-t-il affirmé.
Le conservateur accuse les libéraux de faire la « promotion » de l’avortement et d’aller à l’encontre des intérêts de la Fondation Bill et Melinda Gates, un important partenaire privé.
« Quand vous combinez cela à la récente initiative sur le suicide assisté et l’euthanasie, il n’est pas difficile de voir que ce gouvernement libéral devient rapidement le gouvernement de la mort. »
Du lobbying pro-vie
La Coalition nationale pour la vie, qui organise la marche annuelle, fait du lobbying auprès des parlementaires depuis des années afin de pousser son agenda pro-vie.
« Notre rôle est de s’assurer que des candidats pro-vie gagnent leur nomination pour des partis politiques et que ces gens-là, dans trois ans et demi, soient réélus », admet la porte-parole Johanne Brownrigg.
Pendant la dernière campagne électorale, la Coalition invitait d’ailleurs la population à voter pour le candidat dans leur circonscription en fonction de sa position sur l’avortement.
Mais les « pro-vie » s’en prennent également aux libéraux à propos du projet de loi sur l’aide médicale à mourir, qui devrait être adopté avant la date-butoir du 6 juin.
« Est-ce qu’on va continuer de proposer la mort pour ceux qui sont vulnérables? Le projet de loi est très ouvert et les critères sont trop ouverts », critique Johanne Brownrigg.
« Avec le projet de loi C-14, tout le monde serait vulnérable parce que c’est quelqu’un d’autre qui a l’autorité de te tuer. Ce n’est même pas nécessaire que ce soit un médecin. »
Il n’y a pas que les pro-vie qui s’opposent à la loi fédérale sur l’aide médicale à mourir. Deux députés libéraux ont déjà exprimé leurs inquiétudes à ce sujet.
Robert-Falcon Ouellette est le seul de son parti à avoir voté contre la limite de temps restreinte sur le débat de C-14. Il a aussi dit qu’il voterait contre, en raison de ses croyances spirituelles et de la vague de suicides dans les communautés autochtones.
Robert Oliphant, qui a présidé le comité mixte sur cette question, a dit publiquement qu’il ne pouvait pas appuyer le projet de loi, même avec des amendements, parce qu’il ne respecte pas le jugement Carter.
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