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«Parent à bord»: une journée pour prendre soin des parents

«Parent à bord»: une journée pour prendre soin des parents
Courtoisie

Martin Larocque le clame haut et fort, à travers son boulot de conférencier et le reste du temps aussi : les parents sont des héros. Mais, puisque même les superman et superwoman sans cape ont besoin de temps à autre de repos, il a mis sur pied la journée Parent à bord, un moment d’échange, de discussion et de partage, où les parents prendront soin, le temps de quelques heures… des parents.

«Vous êtes des héros, et on a peut-être oublié de vous le dire, martèle à l’égard des papas et des mamans celui qu’on a d’abord connu comme comédien, dans Urgence et Virginie, entre autres. Passer sa nuit debout, à torcher du vomi, à consoler, et se lever le matin, faire le déjeuner, aller travailler et être de bonne humeur face au patron? Si ce n’est pas de l’héroïsme, qu’est-ce que c’est?»

L’idée est simple, quand on y pense, mais ne va pas nécessairement de soi, tout occupés que sont les adultes à consacrer le meilleur d’eux-mêmes à leurs bouts de choux. On se concentre sur l’éducation, les joies, les bobos, les craintes et l’avenir de notre progéniture, mais on pense bien peu à soi, à partir de l’instant où on donne la vie. Il y a bien cette flopée de spécialistes qui ont leur avis sur tout et dictent comment on devrait instruire, guérir, punir et féliciter notre marmaille, mais qui rassure, valorise et motive les parents? Suffit d’y songer une minute, et on constate effectivement une lacune populaire dans ce créneau.

Ce samedi, 7 mai, le rendez-vous Parent à bord est donc donné au Monument-National, à Montréal, dès 9h30. Martin Larocque aimerait en faire un incontournable annuel.

Trois conférences sont au programme : l’une de Martin Larocque, auteur des jours de trois garçons de 17, 16 et 13 ans, et beau-papa d’un jeune homme de 12 ans, auteur de trois livres portant sur la paternité (Papa 24/7, Papa pure laine, Papa par-ci, papa par-là), qui a donné plus de 1000 conférences en 20 ans, qui traitera de responsabilisation et d’estime de soi, une autre de France Paradis, intervenante sociale et orthopédagogue, qui jasera compassion, gros bon sens et autres interventions terre-à-terre, et Denis Carignan, professeur de psychologie et de sexologie, qui ramènera des exemples de la vie de tous les jours pour illustrer ses points de vue.

Tous les participants à Parent à bord recevront une boîte à lunch à l’entrée, et il y aura énormément de rire et de plaisir, promet Martin Larocque.

«Je voulais créer un événement qui parlait aux parents, des parents, expose ce dernier. D’eux-mêmes, de la parentalité. Parce que des événements qui parlent des enfants, il y en a beaucoup, beaucoup. Il y a de magnifiques programmes de conférences, par exemple, dans les commissions scolaires, où les parents peuvent aller chercher des outils. Mais je me rendais compte qu’on ne parlait jamais directement aux parents, d’eux-mêmes, de ce qu’ils sont. Moi, j’ai commencé ça, il y a quelques années, avec mes conférences dans les écoles, j’ai commencé à parler aux parents, et l’exercice est sensiblement le même qu’avec les jeunes.»

Se faire confiance

Pour offrir un aperçu de la rencontre de ce week-end, Martin Larocque donne l’exemple des petites pancartes Bébé à bord, qu’on accroche aux voitures. Lui fantasme de voir un jour des affiches Parent à bord les chevaucher.

«Prendre soin des parents, ce n’est pas une cause, dans la tête des gens, déplore le communicateur. On se dit qu’il y a 225 000 enfants pauvres à Montréal, mais on omet l’idée qu’il y a 550 000 parents pauvres derrière. Il y a cette espèce de regard qu’on ne pose pas, ou peu, sur les parents, de se dire qu’il faut prendre soin d’eux. La journée Parent à bord, c’est pour les cajoler un peu.»

L’essentiel du message que Martin Larocque et ses acolytes livreront au public se résume essentiellement en une phrase : l’importance de se faire confiance. Car, tout part de soi et, en étant convaincu de ses capacités, on deviendra ainsi de meilleurs exemples pour nos bambins et nos adolescents.

«On est dans une société où on a l’impression que le professionnel en sait plus sur nos enfants que nous-mêmes, dépeint Martin Larocque. Et c’est un peu ce qu’on défait. France Paradis en parle dans sa conférence, sous cet angle : pourquoi est-on arrivés à s’en remettre constamment aux autres quand vient le temps d’élever nos enfants? Le but, c’est de ramener l’instinct parental.»

«Si tu as des enfants, tu es capable de les élever!, continue Martin Larocque, enflammé. Comment tu vas y arriver, quels seront tes trucs? On ne le sait pas, et ce n’est pas important. Il n’y a pas d’examen, à la fin de l’année. L’important, c’est que ça parte de soi et de l’autre parent. C’est tellement singulier, comme acte, la parentalité, que l’essentiel n’est pas tant de travailler les trucs, mais plutôt l’instinct et la confiance. De se dire qu’on est capables, qu’on va y arriver. C’est sûr qu’on ne peut pas parler de la parentalité sans parler des enfants, par des anecdotes, par exemple, mais c’est toujours pour comprendre nos propres réactions.»

«Il n’y a que le parent qui connaît son enfant parfaitement. Un sort a été jeté parce qu’on est entourés d’éducateurs spécialisés, d’émissions, de magazines, de guides. Une fois qu’on voit tout ça, l’idée, c’est de se positionner là-dedans. Au pire, on peut se poser la question avant même d’avoir des enfants. Mais c’est crucial de se faire confiance : tu connais ton enfant, tu n’as pas à t’inquiéter.»

Ne rien prendre personnel

Pour illustrer ce principe qu’il prône dans toutes ses présentations, Martin Larocque utilise un exemple concret et commun à tous : la fameuse crise d’adolescence.

«Moi, je suis là-dedans, et il y a beaucoup de gens qui pensent que c’est terrible, s’amuse-t-il, un sourire dans la voix. Il y a une partie inévitable à l’adolescence : leur arrogance, leur prétention, leur côté existentialiste… et c’est correct! Ça fait partie de leur évolution. On est tous passés à travers le communisme et le «à bas la bourgeoisie»! C’est normal! Il faut le prendre avec un grain de sel. Et surtout, ne rien prendre personnel!»

«J’ai l’impression que les parents prennent beaucoup de choses personnellement, parce que c’est leur enfant, ils sont stressés, ils culpabilisent. Quand les jeunes nous disent qu’on est les pires parents, qu’ils essaient de nous faire sentir coupables, pour eux, c’est un jeu, une manière d’explorer le monde. Comme quand un bébé pleure : c’est son mode d’expression. Un ado, c’est la même chose. Si un parent n’a pas confiance en lui, c’est là que ça devient difficile.»

En somme, le rassemblement Parent à bord est une «tape dans le dos», un «encouragement», une «pause parentale», où on «tirera la plogue sur le temps», énumère joyeusement Martin Larocque. Et pas question d’être moralisateur! «Je pète les pneus de chars de ceux qui font la morale», jure-t-il. Et, parfois, ce sont ses propres fils qui auraient le goût de vandaliser sa voiture…

«Je dis toujours à mes garçons : «Quand vous allez quitter la maison, et j’espère que ça sera le plus vite possible (rires), vous allez devoir savoir faire cuire un poulet, faire une omelette, faire une soupe, laver une toilette, faire du lavage et faire un grilled-cheese. Ils rient beaucoup de moi avec ça, et je leur réponds : «Riez de moi tant que vous voulez, mais moi, je sais que ce que je vous apporte là, c’est de la liberté»», raconte l’instigateur de Parent à bord.

«Ne pas savoir, ça ne veut pas dire que tu vas couler l’examen, conclut Martin Larocque pour conforter les parents dans leurs compétences. J’en ai fait, des erreurs, j’en ai donné, des punitions injustes. Et je dis toujours à mes garçons : «Je paierai le psy, plus tard, il n’y a pas de problème…»! (rires)»

Pour en savoir plus sur la journée Parent à bord, consultez le www.estimedesoi.ca. Martin Larocque s’est aussi confié à ses trois fils, Matisse, Sacha et Miro, dans une vidéo exclusive au Huffington Post, dans le cadre de la série Parle-moi. Vous pouvez visionner le résultat ici.

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