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Un membre du CA de Radio-Canada démissionne pour devenir président du Parti conservateur du Canada

Retour aux sources pour un membre du CA de Radio-Canada

OTTAWA – Un membre du conseil d’administration de CBC/Radio-Canada a démissionné de son poste, il y a quelques jours, afin de solliciter la présidence du Parti conservateur du Canada.

Brian Mitchell, un avocat de la région de Montréal, a quitté la CA de la société d’État le 17 avril dernier avant d’afficher publiquement sa candidature en vue du congrès bi-annuel du parti à Vancouver, à la fin du mois de mai.

En entrevue avec Le Huffington Post Québec, Brian Mitchell explique qu’il aurait pu demander un congé temporaire de ses fonctions à CBC/Radio-Canada, mais a voulu céder sa place par souci éthique. « Du point de vue de l’intégrité, c’était plus juste de démissionner comme tel », dit-il.

Brian Mitchell a l'appui de Pascale Déry, ancienne candidate dans Drummond. (Photo: Facebook)

L’implication de Brian Mitchell au sein du mouvement conservateur ne date pas d’hier. Après avoir agi comme trésorier au Parti progressiste-conservateur du Canada – qui a fusionné avec l’Alliance canadienne en 2003 – il est ensuite devenu vice-président du nouveau Parti conservateur mené par Stephen Harper.

En 2005, l’avocat a tenté sa chance pour devenir président du parti, mais a finalement été battu par Don Plett, un plombier du Manitoba, qui a ensuite été nommé sénateur par l’ancien premier ministre conservateur.

Pour sa part, Brian Mitchell a été nommé sur le conseil d’administration de CBC/Radio-Canada en 2008 et en 2013 pour des mandats de cinq ans.

Il faisait partie des neuf membres du conseil d’administration – dont le président Hubert Lacroix – qui ont été critiqués pour avoir fait des dons au Parti conservateur. Des critiques qu’il qualifie de « paresseuses au niveau intellectuel ».

« On n’a rien à apprendre du Parti libéral en matière de nominations partisanes parce qu’ils sont de vrais experts [dans ce domaine]. Lorsque j’ai été nommé en 2008, tous les gens qui siégeaient sur le CA étaient des libéraux et ce sera encore le cas dans deux ans, j’en suis sûr », critique-t-il.

Ian Morrisson, porte-parole des Amis de la radiodiffusion canadienne, est d’accord pour dire que les nominations partisanes n’ont pas commencé sous l’administration Harper. « Selon nous, c’est devenu plus extrême, apparent et "dans ta face" [à ce moment-là] », précise-t-il.

« Je n’ai absolument aucune raison de douter de son intégrité et de sa capacité à être directeur d’une corporation. Je pense que ce que [Brian Mitchell] a fait en démissionnant est approprié », ajoute Morrisson.

Brian Mitchell dit qu’il songeait à s’impliquer de nouveau au Parti conservateur après sa défaite aux dernières élections fédérales. Celui qui se décrit comme un conservateur fiscal, mais aux valeurs sociales progressiste, veut ramener la part au centre et s’assurer qu’il soit plus inclusif.

« On a perdu toutes les grandes villes à travers le pays, sauf Calgary, et on a aussi perdu les banlieues. Alors je pense qu’il est important de bien comprendre le message [des électeurs] et de s’assurer qu’on est dans l’opposition pour un mandat et non pas deux mandats, ni trois mandats. »

Il devra d’abord se faire élire comme l’un des trois conseillers nationaux pour le Québec par les délégués pendant le congrès du 26 au 28 mai. Puis, les 20 membres de l’exécutif national devront se choisir un président pour le parti.

Jusqu’à maintenant, les candidats québécois Marc-Olivier Fortin et Louis-Charles Fortier ont également annoncé leur intention de briguer la présidence du Parti conservateur du Canada.

Nomination du CA à revoir

La ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, indique que le processus de nomination des membres du conseil d’administration de CBC/Radio-Canada sera revu, comme indiqué dans sa lettre de mandat.

« Notre gouvernement a annoncé la mise en place d’une nouvelle approche plus rigoureuse pour les nominations qui s’appuiera sur un processus de sélection ouvert, transparent et basé sur le mérite, qui respectera le principe de parité homme femme, et qui reflétera la diversité canadienne », a précisé son bureau.

La ministre Joly promet un processus plus transparent. (Photo : Reuters)

Mais le Syndicat des communications de Radio-Canada, qui dit s’inquiéter des nominations partisanes depuis des années, interpelle une fois de plus son gouvernement afin que ce changement se fasse dans les plus brefs délais.

« C’est plus qu’urgent. On le demande depuis longtemps et c’est l’occasion de le redemander, réitère Kamel Bouzeboudjen, le responsable des communications. On espère que [le gouvernement] tiendra parole, comme il a tenu parole pour le refinancement de Radio-Canada. »

Ian Morrisson, des Amis de la radiodiffusion canadienne, convient qu’il est difficile d’écarter toute partisanerie des CA des radiodiffuseurs publics. Il n’est pas non plus souhaitable d’écarter des candidats de qualité en raison de leur passé politique, dit-il.

Le porte-parole se demande toutefois comment le gouvernement Trudeau pourra jongler avec l’actuelle direction de CBC/Radio-Canada, composée de membres affiliés aux conservateurs en majorité, et les nouveaux fonds de 625 millions de dollars annoncés dans son premier budget.

En attendant les changements promis par les libéraux, Kamel Bouzeboudjen pense que la direction de la société d’État devrait commencer par faire preuve de transparence et annoncer la démission des membres de son CA – au lieu de l’apprendre par le biais des autres médias.

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