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Les deux tiers des Québécois seraient en faveur d'un registre des armes

Les deux tiers des Québécois seraient en faveur d'un registre des armes

Les deux tiers des Québécois seraient en faveur d'un registre des armes d'épaule dans la province, selon un nouveau sondage commandé par un groupe militant pour un plus grand contrôle des armes à feu.

Le sondage Léger réalisé pour le compte de Polysesouvient est dévoilé alors que les députés québécois étudient le projet de loi 64, qui, s'il est adopté, créerait le seul registre provincial des armes d'épaule au pays.

Selon les résultats du coup de sonde, qui ont été obtenus par La Presse Canadienne, 69 pour cent des répondants se sont dits en faveur d'un registre, contre 26 pour cent qui s'y opposeraient. Cinq pour cent des sondés n'avaient pas d'opinion.

Le sondage en ligne a été rempli par 1004 Québécois, entre le 15 et le 17 avril. La question qui leur était posée était: "Êtes-vous en accord ou en désaccord avec l'implantation d'un registre des armes à feu (immatriculation des armes d'épaule) au Québec, de manière à pouvoir lier chaque arme à son propriétaire légal?"

L'enquête révèle également que 90 pour cent des Québécois seraient en faveur d'une "vérification de la validité du permis de possession de l'acheteur auprès des autorités compétentes avant de lui céder l'arme" _ un amendement nécessaire à ajouter au texte de loi, ont plaidé les militants en faveur du registre lors des consultations publiques.

La porte-parole de Polysesouvient, Heidi Rathjen, a souligné que les opposants au registre martelaient qu'une majorité de Québécois se rangeaient de leur côté, et le groupe a voulu mesurer l'opinion publique pour en avoir le coeur net.

Le gouvernement du Québec a voulu établir sa propre base de données dans la foulée de l'abolition du registre fédéral pour les armes à usage non restreint par l'ancien gouvernement conservateur, en 2012.

La province s'était rendue devant les tribunaux pour sauvegarder les données québécoises, mais en vain. La Cour suprême avait statué qu'Ottawa pouvait détruire les données du registre des armes d'épaule, car il en a la compétence sur le plan du droit criminel.

Cet enjeu a toutefois provoqué des débats houleux dans la province.

Les critiques ont émergé notamment de la part de chasseurs et de ceux qui s'adonnent au tir sportif. Ils plaident que les règles du gouvernement fédéral sont suffisantes, alors que les défenseurs du registre font valoir le contraire.

Mme Rathjen a souligné que son objectif était de réduire les "lacunes" et les "zones grises".

Un porte-parole du groupe Tous contre un registre québécois des armes à feu ne s'est pas dit surpris pas les résultats du sondage, considérant le groupe qui a commandé le sondage et les questions qui ont été posées.

"Mais on pourrait poser les questions autrement, en les (répondants) amenant sur le coût versus l'utilité et ça pourrait complètement changer le résultat", a soutenu Guy Morin.

"Le sondage, en quelque sorte, il est quand même amené vers un résultat qu'il (le groupe) voulait avoir", a-t-il ajouté.

Certains politiciens représentant des circonscriptions rurales ont été montrés du doigt dans ce débat, puisqu'une bonne partie de leurs citoyens s'opposent au registre. D'autres citoyens s'inquiètent aussi des coûts d'une telle mesure.

M. Morin a prévenu que les manifestations allaient se poursuivre. "On est là pour que le projet de loi ne passe pas", a-t-il tranché.

L'Association de la recherche et de l'intelligence marketing juge qu'il est impossible d'attribuer une marge d'erreur à un sondage réalisé en ligne puisque la méthode d'échantillonnage est non probabiliste.

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