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Le sacrifice humain perpétuait la hiérarchie dans les sociétés inégalitaires

Le sacrifice humain pour perpétuer la hiérarchie

Dans la plupart des régions du globe, de nombreuses cultures faisaient des sacrifices humains. Une récente étude menée par l’Université d’Auckland a tenté de découvrir pourquoi certains individus se soumettaient à ces traditions étranges et abominables et pourquoi d’autres les exigeaient.

Les réponses renvoient à l’essence même de notre humanité.

Elles révèlent que les sacrifices humains avaient souvent pour but de permettre aux élites d’asseoir leur autorité et leur pouvoir.

Selon Joseph Watts, directeur de l’étude, il existe des vestiges de mise à mort rituelle par le feu, la noyade, la strangulation, la lapidation, l’enterrement vivant, le dépeçage, l’écrasement sous une embarcation récemment construite, ou la décapitation après avoir été jeté du toit d’une maison.

De fait, les victimes de sacrifices humains étaient souvent choisies parmi les individus tombés en disgrâce auprès des élites.

"En utilisant ces sacrifices pour sanctionner le viol de certains tabous, saper le moral des dominés et installer la peur des élites, les dominants pouvaient établir et maintenir leur autorité", ajoute-t-il.

Illustration d’un sacrifice humain à Hawaï, réalisée par Jacques Arago entre 1817 et 1820.

Les Aztèques et les Égyptiens étaient connus pour la cruauté de leurs sacrifices, mais cette étude porte sur les cultures des langues austronésiennes, c’est-à-dire à Madagascar, sur l’île de Pâques, à Taïwan, aux Philippines, à Hawaï, dans la plupart des îles de Micronésie et en Nouvelle-Zélande. Sur les 93 cultures étudiées, 40 pratiquaient une forme ou une autre de sacrifice humain.

Cette étude démontre que la mise à mort rituelle était plus répandue à mesure qu’une société se hiérarchisait. Celles qui avaient des classes sociales plus développées la pratiquaient à 67%, contre 25% seulement dans les sociétés les plus égalitaires.

Pour le codirecteur de cette étude, Quentin Atkinson, maître de conférences, cette méthode autoritaire barbare a contribué à faire évoluer la société vers ce qu’elle est aujourd’hui.

“Nous nous sommes aperçus que les sacrifices humains étaient les principaux responsables des structures hautement hiérarchisées, et réduisaient la probabilité d’un retour vers un modèle plus égalitaire", conclut-il.

Cet article, publié à l’origine sur le Huffington Post américain, a été traduit de l’anglais par Bamiyan Shiff pour Fast for Word.

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