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«Vinyl» de Martin Scorsese, Terence Winter et Mick Jagger: Sexe, drogue et rock'n'roll, évidemment (ENTREVUE)

«Vinyl»: Sexe, drogue et rock'n'roll, évidemment (ENTREVUE)
HBO

La nouvelle série de Martin Scorsese, Terence Winter et Mick Jagger, nous plonge dans le monde effervescent du rock des années 70 à New York. Au milieu de ce déferlement de grosses guitares, de sexe et de drogues, un homme crève l'écran: Bobby Cannavale qui incarne le personnage principal de Vinyl et qui était récemment de passage à Paris pour l'ouverture du festival Séries Mania.

Si Mad Men avait débuté dans les années 70 et si la célèbre agence Sterling Cooper avait fait affaire dans le rock'n'roll plutôt que dans la publicité, ça aurait sûrement donné Vinyl. Développée par HBO, la série produite par le duo Martin Scorsese-Mick Jagger et scénarisé par le génial Terence Winter (Boardwalk Empire) a le même souci du détail dans la reconstitution historique d'une époque révolue et dégage le même parfum nostalgique que la série de Matthew Weiner. À ceci près que le «Don Draper» de Vinyl préfère le col pelle à tarte au tench coat, et renifle plus souvent de la cocaïne qu'il ne grille de cigarettes.

Un rêve devenu réalité

Pour interpréter ce personnage haut en couleur, Scorsese, Jagger et Winter ont jeté leur dévolu sur Bobby Cannavale. Trop souvent cantonné aux seconds rôles au cinéma, l'acteur né d'un père italien et d'une mère cubaine s'est vu offrir, avec Richie Finestra, un personnage à la hauteur de son talent et de son charisme. «Pour un gamin comme moi qui a grandi dans le New Jersey, c'est un rêve devenu réalité que de pouvoir travailler avec quelqu'un comme Scorsese. J'avais déjà travaillé avec lui et Terrence Winter sur Boardwalk Empire. Et c'est toujours un honneur d'être choisi par eux», a confié l'acteur en ouverture du festival Séries Mania dans la salle du Grand Rex à Paris.

Dans Boardwalk Empire, Cannavale avait déjà hérité d'un personnage assez intense en la personne du mafieux Gyp Rosetti, l'un des sociopathes les plus captivants qu'on ait vu ces dernières années au petit écran. Avec Richie Finestra, il franchit encore un cap dans l'intensité. La scène dans laquelle le producteur new-yorkais se retrouve pris dans l'effondrement d'un immeuble en plein milieu d'un concert de rock est à l'image de ce personnage qui cherche à relancer la machine sur un perpétuel champ de ruine. Confronté aux difficultés financières de sa maison de disque, rattrapé par ses vieux démons - la drogue et le sexe -, Finestra n'en fini plus de perdre pied et de s'écrouler sous nos yeux.

Un air de seventies

Cannavale était trop jeune pour connaître cette époque. «J'avais seulement 3 ans en 1973, l'année où débute la série», rappelle t-il. Mais cela ne l'a pas empêché de s'imprégner totalement des seventies. «Cette culture était encore très présente quand j'ai grandi dans les années 80. Et grâce à Marty, Tery et HBO, j'ai eu accès à plein de gens que je pouvais rencontrer, comme Mick (Jagger), Danny Goldberg (le relationniste des Led Zeppelin dans les années 70, qui est ensuite devenu le gérant de Nirvana), David Johansen (le chanteur des New York Dolls), Patti Smith ou David Byrne (le cofondateur des Talking Heads). J'ai pu passer du temps avec tous ces gens qui m'ont parler de cette époque, pour avoir des histoires de première main.»

Entre fiction et réalité

Plusieurs légendes des seventies traversent d'ailleurs la série, comme David Bowie (à qui un épisode est dédié), Alice Cooper, Andy Warhol ou John Lennon. Mais le personnage de Richie Finestra a été créé de toutes pièces pour Vinyl, tout comme le groupe de rock des Nasty Bits (dont le leader est joué par le surprenant James Jagger, le fils de Mick), sur lequel notre producteur en chute libre fonde tous ses espoirs de renouveau. Comme Mad Men (on y revient), la série fait aussi la part belle aux personnages féminins qui aspirent à plus de reconnaissance (l'épouse de Richie, jouée par Olivia Wilde, qui plaque sa condition de femme au foyer pour reprendre une carrière artistique et la secrétaire incarnée par Juno Temple qui se rêve directrice artistique).

On a pu reprocher à Vinyl un certain décalage entre le magnifique pilote de deux heures dirigé par Martin Scorsese en personne, et les épisodes suivants - pas toujours à la hauteur - pour lesquels le réalisateur de Taxi Driver a passé la main à d'autres.

«C'est dans la nature des séries télé que de tourner avec des réalisateurs différents. C'est comme ça que ça marche», a rappelé Bobby Cannavale. «C'est vrai qu'on a tourné le pilote comme un film, ce qui a pris beaucoup de temps, plus d'un mois. Puis il s'est écoulé un an avant qu'on tourne le deuxième épisode avec Alan Coulter qui travaille depuis des années avec Terence Winter et David Chase (Les Soprano). Mais on a toujours pris soin de garder une cohésion artistique pour tous les épisodes, en dicutant beaucoup en amont avec Marty, Tery et Mick.»

La première saison de Vinyl (10 épisodes) est à retrouver (en V.F) à Super Écran dès le mardi 26 avril, à 22h.

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