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Plus de 77,5 millions de dollars en bonis dans les commissions scolaires

Plus de 77,5 millions de dollars en bonis dans les commissions scolaires
A classroom with a red apple, books and a blackboard with handwriting in white chalk on the board.
s-c-s via Getty Images
A classroom with a red apple, books and a blackboard with handwriting in white chalk on the board.

La Coalition avenir Québec (CAQ) a dévoilé en Chambre mercredi que les primes et bonis touchés par le personnel non enseignant des commissions scolaires pour l'année 2014-2015 totalisent 77,5 millions de dollars.

« Je me suis levé à de nombreuses reprises pour dénoncer les coupures, s'est exclamé le député caquiste Jean-François Roberge. Je trouvais désolant que les commissions scolaires soient contraintes de faire un déficit de 44 millions pour essayer de sauver les services aux élèves. Aujourd'hui, tout est clair : au lieu de donner des services aux jeunes, 77,5 millions de dollars étaient versés en primes et bonis au personnel non enseignant. »

Le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, a répondu qu'il allait vérifier le tout. « Ce qui est certain, a-t-il ajouté, c'est que le réinvestissement est au rendez-vous et que les services aux élèves doivent être maintenus ».

Le député Roberge a relancé le ministre en affirmant que « ces montants auraient pu permettre d'embaucher au moins 1000 professionnels pour donner des services aux élèves. »

Le ministre Proulx a demandé au député de déposer les documents, issus de son ministère, pour qu'il en prenne connaissance. Il a défendu l'indépendance des commissions scolaires.

«Le gouvernement n'est pas responsable de l'attribution des effectifs. Le gouvernement n'est pas responsable du champ d'autonomie des commissions scolaires. Le gouvernement n'est pas responsable des choix budgétaires qu'elles font avec l'enveloppe budgétaire qu'on leur envoie.» - Le ministre de l'Éducation Sébastien Proulx

Dans ces documents, les chiffres indiquent que pour l'année 2014-2015, la Commission scolaire de Montréal a encaissé un déficit de plus de 11 millions de dollars, alors que près de 6500 personnes ont touché 5,6 millions en primes et bonis.

Quant à la Commission scolaire de Laval, son déficit était de plus de 3,6 millions de dollars tandis que 2632 individus non enseignants ont empoché près de 1,5 million.

En tout, plus de 58 000 personnes au sein des commissions scolaires se sont partagé les 77,5 millions de dollars.

« De la désinformation », dit le ministre Proulx

La Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) a voulu réajuster le tir rapidement en se disant « étonnée » de la sortie de la CAQ,

« Je tiens à rassurer la population et les parents en particulier. Aucune prime ou boni n'a été versé aux cadres des commissions scolaires l'an dernier, puisque la loi nous l'interdit formellement », a déclaré la présidente de la FCSQ, Josée Bouchard.

«Les primes dénoncées par la CAQ ont plutôt été versées au personnel syndiqué des commissions scolaires, en conformité avec les conventions collectives. Ce sont, par exemple, des primes d'éloignement, pour s'assurer que les élèves des régions éloignées aient droit à des services de professionnels, ou encore des primes pour les dépassements de ratio maître-élèves, lorsqu'il manque de locaux et qu'on ne veut pas procéder à d'importants déplacements d'élèves.» - La présidente de la FCSQ, Josée Bouchard.

Le ministre Proulx abonde dans le même sens :l'ensemble des cadres du réseau ne peuvent pas recevoir de bonus en raison de la loi 100, précise-t-il. M. Proulx a ajouté en fin de journée que ces « montants supplémentaires accordés à certains membres du personnel du réseau (...) sont prévus à même les conventions collectives. C'est une obligation envers les employés qui ont négocié ces ententes. On ne touche pas aux services aux élèves. »

La Fédération des comités de parents du Québec a aussi fortement réagi à la sortie de la CAQ et demande au ministère et au ministre « un portrait plus précis de la situation afin de savoir à quoi ces 77,5 millions de dollars ont bel et bien servi.

« Depuis au moins cinq ans, les bonis aux cadres sont interdits. Il faudrait donc savoir de quel genre de bonis il est question. Même chose pour les primes. Parle-t-on de primes d'éloignement, de séparation ou de dépassement de groupe? Car si on parle de millions de dollars versés en primes de dépassement de groupe alors là, on peut se poser des questions », estime la présidente de la Fédération Corinne Payne. « Si des millions de dollars sont voués à compenser la surcharge dans les classes, poursuit-elle, peut-être serait-il temps de penser à former de nouveaux groupes et construire de nouvelles écoles dans les milieux où c'est nécessaire. »

Voir aussi:

Manifestation pour un réinvestissement dans l'éducation (16 janvier 2016)

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