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Selon Ottawa, aucun lien entre l'aide médicale à mourir et la crise de suicides

Aucun lien entre l'aide médicale à mourir et la crise de suicides

La ministre des Affaires autochtones Carolyn Bennett affirme qu'aucun lien n'existe entre la légalisation prochaine de l'aide médicale à mourir et la crise de suicides qui ébranle les Premières Nations.

Certains opposants à l'aide médicale à mourir clament qu'offrir un soutien aux malades pour mettre fin à leurs souffrances revient à faciliter le suicide.

Mme Bennett - qui est elle-même médecin et qui s'est rendue dernièrement à Attawapiskat dans le nord ontarien - soutient que personne dans la réserve ne lui a parlé de l'aide médicale à mourir. Elle mentionne plutôt que les autochtones qu'elle a rencontrés ont établi un lien entre la crise actuelle des suicides et les pensionnats autochtones, la disparition et le meurtre de centaines de femmes autochtones et les agressions commises sur des enfants.

Peu de temps avant que la ministre ne visite la réserve d'Attawapiskat, le gouvernement fédéral a déposé un projet de loi pour légaliser l'aide médicale à mourir pour les patients âgés de 18 ans et plus qui souffrent d'une maladie incurable et qui sont en fin de vie.

L'an dernier, la Cour suprême avait jugé inconstitutionnel un article du Code criminel qui interdisait le suicide assisté, ce qui avait conduit le gouvernement fédéral à mener une réflexion sur le sujet.

Au cours d'une conférence de presse organisée mardi par divers groupes religieux, l'archevêque de Toronto Thomas Collins a tissé un lien entre le projet de loi et le nombre élevé de jeunes autochtones qui choisissent de se suicider "parce qu'ils trouvent la vie intolérable".

"D'un côté, on cherche à tendre la main à ces gens, à les aider,

à leur donner de l'espoir (...) on leur dit non, ce n'est pas la bonne façon", a-t-il expliqué.

"Mais au même moment, on leur dit que c'est la manière (...) On prépare une loi pour rendre ce chemin - cette solution aux questions les plus difficiles de la vie, aux souffrances les plus difficiles - acceptable."

Le député libéral Robert-Falcon Ouellette, d'origine autochtone, a déjà fait valoir des arguments similaires.

La ministre Bennett a reconnu que des députés libéraux craignaient que de jeunes autochtones confondent l'aide médicale à mourir et le suicide.

"Nous devons donc travailler encore plus fort pour expliquer la différence", a-t-elle dit.

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