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Un cadre de Montréal congédié pour avoir favorisé l'entreprise d'un ami

Un cadre de Montréal congédié pour avoir favorisé l'entreprise d'un ami
Radio-Canada/Marie-Eve Tremblay

Un chef de division de la Ville de Montréal qui a piloté un appel d'offres de façon à favoriser l'entreprise d'un ami a été congédié par l'administration municipale. C'est ce qu'a révélé mardi l'inspecteur général de Montréal, Denis Gallant, dans des entrevues accordées à Radio-Canada au lendemain du dévoilement de son rapport annuel.

Le cas de ce cadre avait été relaté dans le rapport, mais le sort qui lui avait été réservé n'avait pas été dévoilé. Selon Denis Gallant, il a bel et bien été limogé après avoir reçu le préavis habituel de 30 jours. L'appel d'offres en question a été annulé.

« La bonne nouvelle, c'est que la Ville de Montéral a réglé le problème assez vite », a-t-il indiqué. « J'aurais dû l'écrire dans le rapport. Je vais faire mon mea culpa. La personne a été congédiée. »

Le chef de division en question a été dénoncé par ses propres employés, ce dont se félicite M. Gallant. Selon lui, ce geste illustre qu'un changement de culture s'est opéré à la Ville dans la foulée des travaux de la commission Charbonneau, dont il a été l'un des procureurs.

La personne n'est plus à la Ville. Moi, j'en suis très satisfait. Et les gens du service qui ont dénoncé sont toujours là, et ils sont très heureux de faire leur travail.

- Denis Gallant, inspecteur général de la Ville de Montréal

Les lanceurs d'alertes bien protégés

À l'époque où il était procureur à la commission Charbonneau, M. Gallant souligne avoir entendu de nombreux lanceurs d'alerte expliquer qu'ils allaient perdre leur emploi ou être « tablettés » s'ils dénonçaient un supérieur. « Ces gens-là, avant la venue d'un inspecteur général, ça appelait où? », demande-t-il.

« Ce que je trouve salutaire maintenant, c'est que les gens n'acceptent plus [ça] », ajoute M. Gallant. « Ces gens-là savent qu'on peut appeler à une place, et que c'est anonyme. La loi me donne l'obligation de les protéger. Il y également des amendes qui vont jusqu'à 250 000 $ si on rétrograde, si on suspend un lanceur d'alerte. »

Dans son rapport annuel, l'inspecteur Gallant soutient que « plusieurs témoins » ont dénoncé « plusieurs irrégularités » dans le cadre de ce processus d'appel d'offres sur invitation, qui visait à embaucher un « conseiller en contenu créatif ». Parmi ceux-ci :

  • le chef de division « démontrait clairement » sa volonté d'octroyer le contrat à la firme de son ami;
  • il a demandé à ses employés de préparer les documents d'appel d'offres « de façon à ce que la firme de son ami remporte l'appel d'offres »;
  • il a eu des contacts avec le propriétaire de la firme durant la période d'appel d'offres;
  • il a choisi les membres du comité de sélection, dont un de ses subalternes, alors que cette prérogative revient normalement au service de l'approvisionnement;
  • il a tenté de lui accorder un contrat de gré à gré pendant la période d'appel d'offres, ce qui a été refusé par les avocats de la Ville.

Denis Gallant indique que le chef de division a refusé d'admettre qu'il a tenté d'imposer son choix à ses employés. Il précise cependant que le patron du cadre en question a annulé l'appel d'offres le jour même où les conclusions de l'enquête lui ont été présentées.

Plus de détails à venir.

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