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Transsexuel et parent (VIDÉO)

Transsexuel et parent (VIDÉO)

Erie a eu de la difficulté à s’affirmer en tant qu’homme. Né dans le corps d’une femme, le transgenre d’origine libanaise et latino-américaine, a rencontré de nombreux obstacles en raison de son bagage culturel et de sa famille ultra conservatrice. Malgré tout, à 29 ans, il a amorcé sa transformation.

« Je ne savais pas que ça existait, que je pouvais avoir cette transformation, a-t-il confié. Ma période de transition a fini il y a quelques jours, j’ai vu des psychologues et une sexologue qui a confirmé que j’étais pris dans le corps d’une femme. »

S’il savait depuis son enfance qu’il souffrait de dysphorie du genre - terme utilisé par les psychologues pour exprimer le mécontentement du sexe d’un individu - ce n’est qu’il y a trois mois, à l’âge de 29 ans, qu’il a commencé à avoir des réponses par rapport aux questionnements qu’il avait depuis son enfance.

« Depuis l’âge de cinq ans, je jouais avec mes frères dans la salle de bain et ils avaient un pénis, moi je voyais que le mien était plus petit, je le montrais à ma mère et elle m’expliquait que ce n’était pas le cas ».

La décision qu'il allait prendre quelques années plus tard n’allait pas plaire à sa famille et sa communauté conservatrices. «C’est une pression familiale, sociale, quand même religieuse, parce que quand je travaillais avec des Algériens, tu sentais cette pression pour rester dans le moule ».

Il y a onze ans, pour avoir un enfant, il a décidé d’avoir des relations avec un homme. Mais même si Erie est de sexe masculin aujourd’hui, il n’éprouve pas de préférence envers un sexe particulier. « Ma dysphorie n’a rien à voir avec ma vie sexuelle, elle n’a rien à voir avec mes envies sexuelles, a-t-il expliqué. Je peux être lesbienne, je peux être gai, je peux être toute sorte de choses »

Et il n’aime pas qu’on le classe dans une catégorie. « J’aime les femmes. Aujourd’hui, j’ai une blonde, mais aussi je pourrais aimer un homme. Pourquoi se limiter à une catégorie? Demain je pourrais tomber en amour avec un transhomme ou une transfemme, pourquoi pas ?»

Erie laisse sa fille Lilian, 10 ans, l’appeler comme elle le souhaite. Pour l’instant, c’est encore souvent maman, même si la petite a accepté qu’il amorce sa transformation en homme. « Aussi longtemps qu’elle le souhaitera, elle pourra me dire maman. Je ne lui impose rien, il va falloir que cela vienne d’elle-même et je lui ai demandé la permission, car c’est la seule opinion qui compte pour moi et j’ai eu sa bénédiction, mais pour les autres je suis son parent, sinon ça serait une insulte pour moi. Si un jour elle vient à me dire papa, je l’accepterai», confie-t-il très ému et nerveux.

Précision: une première version de ce texte indiquait que Erie est musulman. Il aurait fallu lire qu'il est d'une famille chrétienne et que son entourage, notamment au travail, est musulman.

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