Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'excellent «Hold/Still» du groupe rock-électro Suuns

L'excellent «Hold/Still» du groupe rock-électro Suuns
Courtoisie

Le groupe montréalais de musique rock-électro Suuns propose un nouvel album intitulé Hold/Still. Après Zeroes QC (2011), Images du Futur (2013) et sa collaboration avec Jerusalem in My Heart (Radwan Moumneh), on attendait beaucoup de ce quatuor qui a gagné le respect des mélomanes et des journalistes, à la fois chez nous et à l’étranger. Plus accompli encore que les deux autres encodés, cet opus nous attrape dès le premier morceau et nous garde captifs jusqu’à la fin.

Le groupe n’a pas beaucoup changé sa formule. Or, tout est plus abouti : des rythmes répétitifs (parfois lents); une voix soignée, mais désenchantée qui obsède; de belles mélodies pas-si-joyeuses; du bruitage savamment manipulé ainsi que des sonorités qui évoquent un monde à la limite de l’inquiétant. Quant aux ambiances - créées notamment par l’utilisation de synthétiseurs analogiques et numériques, des guitares électriques insidieuses, d’une batterie et d’une drum machine -, elles sont tantôt graves (Resistance, Fall), tantôt lumineuses (Mortise and Tenon, des passages de Brainwash).

Mais quand on parle de lumière, vaut mieux être prudent. Hold/Still, c’est comme un voilier qui file sur une vague imprévisible. Et au-dessus, le ciel est bas, même menaçant.

«I look at the sky/I look at the sky/I wanna believe/I wanna beleive», envoie le chanteur, guitariste et parolier Ben Shemie sur la pièce Instrument. La petite bombe Translate, chanson phare de ce disque, illustre bien aussi l’ensemble débalancé de Hold/Still.

Changement de méthode

Bien qu’on ait l’impression que le tout est archi contrôlé comme production, Shemie explique en entrevue - en français - que c’est malgré tout le plus spontané des albums de Suuns. «On a voulu faire le vide et changé d’atmosphère. On a quitté Montréal pour aller enregistrer les chansons à Dallas, au Texas, dans les studios de John Congleton (il a collaboré entre autres avec Swans, St. Vincent, Angel Olsen, Sigur Rós, The War on Drugs, David Byrne, Brian Wilson). On a travaillé tous les jours, de manière très sérieuse.

Mais pour la première fois dans l’existence de Suuns, c’est lui qui a établi la façon de travailler. On a dû s’adapter. Et l’un des effets les plus marquants de l’enregistrement, c’est que l’on jouait tous les instruments en même temps, ce qui est contraire à notre ancienne méthode, qui impliquait beaucoup de couches.»

Cet album donc, réalisé par un artisan de renom (récipiendaire d’un Grammy en 2014), est l’aboutissement d’une approche nouvelle, même si les sonorités demeurent semblables à celles des deux disques précédents. Disons-le en passant, le travail à la réalisation est impeccable.

«On est d’abord un rock band trempé dans la musique électronique, indique plus tard Ben Shemie. On continue à évoluer dans les mêmes ambiances [offertes dès les débuts du groupe]. Mais, la façon d’y arriver était pas mal différente cette fois-ci.»

«Le plus gros show»

Suuns offrira un spectacle au cabaret La Tulipe, le 20 avril. Selon le chanteur, ce sera le plus gros show montréalais depuis la création du groupe. «On a hâte, admet le chanteur. On jouait déjà la moitié des chansons (dont Infinity, Paralyser et Translate) de l’album sur scène avant l’enregistrement. Ces morceaux sont déjà maitrisés. On connaît bien le reste aussi. Et je trouve que ce qu’on fait de mieux, c’est le live.»

«Les quatre gars, on se voit d’abord comme une entité sur scène, renchérit-il. Il n’y a pas vraiment de vedette dans Suuns. Pas de leader à l’avant-plan qui prend la moitié de la place.»

Tout le monde est à ses instruments, donc, et c’est la musique qui prime.

À la fin avril, les musiciens de Suuns visiteront plusieurs villes américaines. Ensuite, ils s’envoleront pour l’Europe, où les fans grandissement en nombre.

--

À noter que Suuns a déjà diffusé trois vidéoclips, qui se présentent sous la forme d’une trilogie : Translate, Paralyser et Brainwash. Ce dernier peut aussi être visionné dans un casque ou sur un téléphone intelligent grâce à une application de réalité virtuelle que l’on doit télécharger.

«Paralyser»

«Brainwash»

--

Hold/Still

Rock-électro

Sous étiquette Secret City Record

Sortie le 15 avril

VOIR AUSSI

Une dizaine d'albums à écouter au printemps 2016

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.