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Vente de blindés à l'Arabie saoudite : tirs groupés contre Stéphane Dion (VIDÉOS)

Arabie saoudite : tirs groupés contre Stéphane Dion

OTTAWA – Le gouvernement Trudeau devrait déchirer le lucratif contrat de blindés canadiens avec l’Arabie saoudite coûte que coûte, martèlent les partis d’opposition à Ottawa.

Même si le contrat a été signé par l’ancien gouvernement Harper en 2014, les conservateurs sont d’avis que la situation a changé depuis.

« Lorsqu’on est allés de l’avant avec ce contrat-là, d’abord, c’était toujours dans le but de combattre le terrorisme et les gens qui créaient de la frayeur parmi la population », a indiqué Denis Lebel, chef adjoint de l’opposition officielle.

« Maintenant, c’est au gouvernement actuel à répondre », dit-il.

Le porte-parole conservateur des Affaires étrangères, Tony Clement, a déclaré au site de nouvelles iPolitics que les libéraux devraient déchirer le contrat et ce, même si quelque 3000 emplois sont en jeu dans la région de London, en Ontario.

« Je suis désolé. Bien sûr, chaque emploi est précieux, mais il est très clair que les Canadiens ne veulent pas être impliqués directement ou indirectement dans la suppression des populations civiles en quête de libertés civiques. »

Le Globe and Mail a révélé que le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, avait apposé sa signature sur six permis d’exportation qui autorisaient la vente de véhicules blindés et d’armes pas plus tard que la semaine dernière.

Pourtant, les libéraux ont répété à maintes reprises que leurs mains étaient liées dans ce dossier, puisque le contrat avait été signé par l’ancien gouvernement.

Le chef du NPD, Thomas Mulcair, martèle que les libéraux ont « menti » aux Canadiens dans ce dossier et qu’ils seront obligés de rendre des comptes.

« Lorsqu’ils étaient dans l’opposition, les libéraux réclamaient à haute voix que les conservateurs rendent publiques les vérifications et les évaluations des droits de la personne. C’est à eux de le faire maintenant, ce sont eux qui les ont. »

Tony Clement a renchéri en se moquant du gouvernement Trudeau qui déclare « être plus transparent que l’ancien gouvernement et plus ouvert que l’ancien gouvernement et plus collaboratif que l’ancien gouvernement ».

Le Bloc québécois s'interroge quant à lui sur l’acceptabilité sociale, si chère aux libéraux, du contrat de blindés en Arabie saoudite auprès des Canadiens et des Québécois.

« Je pense que M. Dion devrait nous expliquer quels sont les intérêts qu’il protège en entérinant cette transaction-là », explique le chef par intérim, Rhéal Fortin.

Dion s’explique

Réagissant au tollé suscité par l’article du Globe and Mail, le ministre Dion a tenu une courte conférence de presse avant la période de questions, mercredi, pour faire une mise au point.

Il confirme avoir décidé d’honorer ce contrat controversé en raison des milliers d’emplois rattachés et pour ne pas « miner la crédibilité de la signature du gouvernement du Canada ».

Selon les plus récentes informations du gouvernement, dit-il, rien n’indique que le matériel canadien vendu aux Saoudiens a servi à violer les droits de la personne ni à agir contre les intérêts du Canada et de ses alliés.

"Si j’ai connaissance d’une information crédible au sujet de violations en lien avec ces équipements, je suspendrai ou révoquerai la licence d’exportation."

— Stéphane Dion

« Si j’ai connaissance d’une information crédible au sujet de violations en lien avec ces équipements, je suspendrai ou révoquerai la licence d’exportation. Nous sommes vigilants à ce propos et continuerons de l’être. C’est ce que je m’engage à faire si le matériel militaire est utilisé à mauvais escient. »

Dion a aussi profité de son allocution pour décocher une flèche aux autres principaux partis d’opposition, qui ont tous promis d’honorer ce même contrat.

La vente de blindés à l’Arabie saoudite a aussi été abordée pendant la période de questions. La néo-démocrate Hélène Laverdière a accusé Stéphane Dion d’avoir induit volontairement les Canadiens en erreur.

« Si c’est la position du NPD qu’il faudrait renier la signature du gouvernement du Canada, j’espère qu’ils vont aller le dire en anglais à London parce que ce n’était pas leur position en campagne électorale! » a répliqué le ministre.

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