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La Fondation Variety s'implante au Québec

La Fondation Variety s'implante au Québec
Courtoisie

La Fondation Variety est maintenant implantée en sol québécois. L’organisme à but non lucratif vise à amasser des fonds pour les enfants défavorisés, ou dont la santé est hypothéquée par une maladie grave ou un handicap.

La particularité de Variety réside dans le fait que l’argent recueilli est distribué directement au jeune bénéficiaire dans le besoin, qui peut dès lors compter sur une aide financière à long terme.

Fondation Variety

Il n’y a donc aucun intermédiaire, hôpital ou autres, entre les opérations de la fondation et ceux et celles qui en récolteront les fruits.

«L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dit qu’il y a 90 millions d’enfants dans le monde qui souffrent d’un handicap ou d’une maladie grave, et qui n’ont pas les moyens de se traiter, souligne Pierre Plassard, président du conseil d’administration de Variety Québec, et qui était jusqu’à tout récemment président de Lise Watier Cosmétiques. On pense donc qu’il y a quelque chose à faire au Québec.»

L’histoire de la Fondation Variety s’apparente à un conte de fées hollywoodien. En 1927, en Pennsylvanie, une dizaine d’hommes bossant dans le milieu du septième art se retrouvaient régulièrement dans le cadre d’un club social pour, simplement, s’amuser hors du travail. La veille de Noël, le groupe est tombé par hasard sur un bébé d’un mois, abandonné dans le théâtre Sheridan Square, au centre-ville de Pittsburg.

À l’instar des Trois hommes et un couffin qui allaient faire fureur sur les grands écrans une soixantaine d’années plus tard, le groupe s’est uni pour prendre soin du poupon, une fillette qu’on allait baptiser Catherine Variety Sheridan, avant de la confier à une famille d’accueil. Mais, rapidement, le rassemblement masculin a pris des allures d’organisation caritative, qui s’est ensuite étendue à l’échelle internationale pour aider les enfants dans le besoin. Catherine Variety Sheridan, elle, a grandi, et est plus tard devenue maman de trois enfants.

Depuis, la Fondation Variety est active sur cinq continents, par le biais de 44 bureaux sis dans 13 pays, et gérés uniquement par des bénévoles. En 2014, elle amassait 33,5 millions de dollars et aidait ainsi plus de 100 000 bambins malades, handicapés ou défavorisés partout dans le monde. Les activités de Variety ont toujours un lien, de près ou de loin, avec le cinéma. La division québécoise s’affaire d’ailleurs présentement à trouver un porte-parole et ambassadeur de renom, probablement un cinéaste d’ici, qui portera bien le message de Variety auprès de toutes les tranches d’âge.

Grâce à Paramount

Or, aussi étonnant que cela puisse paraître, Variety n’avait, il n’y a pas si longtemps, pas encore de chapitre au Québec, et ce, même si la bannière existait déjà ailleurs au Canada. C’est Raffaele Papalia, président de la chaîne de cinémas Ciné Entreprise (qui compte six établissements, à Jonquière, Chicoutimi, Trois-Rivières, Granby, Terrebonne et Cap-de-la-Madeleine), qui a entrepris d’inclure la Belle Province dans le bassin de Variety, au détour d’une rencontre dont le récit fait lui aussi rêver. Car c’est nul autre que Don Harris, président du géant Paramount, qui a interpellé Papalia, afin que celui-ci élargisse la Fondation Variety chez lui.

«En 2014, j’étais à Los Angeles, dans une salle de conférence, en train de brasser des affaires de marketing, se remémore Raffaele Papalia. Tout à coup, Don Harris a ouvert la porte en me disant qu’il voulait me voir après ma réunion. Je me demandais ce que j’avais dit, ou pas dit, ou fait de mal… Je suis entré dans son bureau, et il a commencé à me raconter l’histoire de la petite Catherine, de la fondation qui n’avait pas encore de bureau au Québec. J’ai poliment répondu que je n’étais pas intéressé et j’allais quitter quand, rendu à la porte, Harris m’a dit que le propriétaire de la salle de cinéma où la petite avait été trouvée, c’était son père. Je me suis alors rassis et … il m’a eu (rires)»

Il aura fallu plus d’un an pour bâtir le conseil d’administration – entièrement bénévole - de Variety Québec, où oeuvrent notamment Johanne Berry, des Services de Placement Télé-Ressources, Sylvain Corbeil, des Services Bancaires Commerciaux TD, Martin Leblanc, de Deloitte, et Michel Trudel, de Mels. Marie-Hélène Hivon a été nommée directrice générale de la fondation en novembre dernier. Le regroupement ne s’appuie sur aucun support gouvernemental.

«On pensait que c’allait se faire plus rapidement, mais c’est très compliqué, fait remarquer Pierre Plassard. C’est long, il fallait accorder du temps, prendre le temps de bien faire les choses. Et on a aussi tous des activités professionnelles.»

Critères serrés

Variety Québec tenait sa première activité de financement jeudi dernier, à l’Astral. Celle-ci consistait en un cocktail et une projection du film Miles Ahead, portrait du trompettiste jazz Miles Davis, réalisé par l’acteur Don Cheadle. Déjà, on peut avancer que de telles soirées permettront à Variety Québec d’accumuler de quoi soutenir une vingtaine d’enfants en les envoyant dans des camps de vacances ou en leur fournissant des outils et accessoires concrets pour alléger leur quotidien.

On prévoit déjà qu’au moins quatre grands rendez-vous de collectes de fonds par année auront lieu, dont un de grande envergure à la rentrée scolaire. Au-delà des grands donateurs, Variety Québec espère interpeller la population en général, avec des attractions qui plairont aux petits et aux grands, et dont les coûts d’accès seront raisonnables.

«C’est plus personnalisé, expose Raffaele Papalia. Tout le monde a une histoire, connaît quelqu’un qui est dans le besoin…»

«On essaie de lever des fonds pour ensuite redonner aux enfants qui correspondent à notre cible, détaille Pierre Plassard. Nous choisissons nous-mêmes les enfants et l’argent leur est versé directement. Malheureusement, on ne pourra pas donner à tous les enfants, mais on est ouverts à toues les sollicitations et propositions. Partout dans le monde, je pense qu’on a beaucoup de choses à faire.»

La mire de Variety Québec se situe chez les garçons et les filles de 0 à 14 ans, sans distinction de nationalité ou de religion, mais peut s’étirer jusqu’à 18 ans si les besoins sont réellement criants.

Déjà, la fondation parraine trois jeunes individus qui fréquent le Centre François-Michelle, une école spécialisée pour les enfants présentant une déficience intellectuelle légère. Pour l’instant, Variety Québec n’est affilié à aucun hôpital, qu’il s’agisse du CHU Sainte-Justine ou de l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Les bouts de choux et adolescents dans le besoin sont recrutés par le biais des demandes de sollicitation, ou alors la fondation choisit elle-même les gens qu’elle veut aider. Aucun médecin ne siège sur le conseil d’administration, mais on jure que les critères d’admission aux différents programmes de Variety (Liberté, Santé, etc) sont très serrés.

D’ailleurs, lorsqu’il est question de se procurer des équipements particuliers, c’est la fondation qui se charge de l’achat et de régler la note. Les ressources dispensées par Variety pourront aussi donner des possibilités à certaines personnes d’acquérir de l’autonomie et, plus tard, de décrocher un emploi. Et les sous amassés au Québec resteront au Québec ; en fait, les pécules de chaque région épauleront les enfants desdites régions, dans un souci d’équité.

«On sait à qui on donne et ce qui sera fait avec notre argent, assure Pierre Plassard. On est assez stricts dans notre recherche et dans la façon dont on sélectionne les dossiers. On demande des preuves médicales. Et il y a aussi des choses qui sautent aux yeux, évidemment.»

«On ne donne pas 5000$ à quelqu’un, par exemple, mais on paie les soins de 5000$, renchérit Raffaele Papalia. Et les enfants qu’on aide, on les aide à long terme. Peut-être qu’on n’aidera pas énormément d’enfants, mais ceux qu’on aidera, ce sera jusqu’à 18 ans.»

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