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Hamad, simple député (VIDÉO)

Constatant qu'il est devenu une « distraction » pour le gouvernement Couillard, Sam Hamad a confirmé jeudi qu'il renonce aux privilèges qui étaient les siens à titre de président du Conseil du Trésor, le temps que la lumière soit faite sur l'affaire révélée par Enquête la semaine dernière.

M. Hamad abandonne ainsi non seulement sa limousine, son chauffeur et son garde du corps, mais aussi la prime de 68 000 $ à laquelle les ministres ont droit. Il avait conservé tous ces privilèges, malgré sa décision de se retirer temporairement du Conseil des ministres samedi.

«Je souhaitais que la situation ne devienne pas une distraction pour l'action gouvernementale et le premier ministre. Force est d'admettre que j'en suis devenu une. C'est pourquoi j'ai convenu avec le premier ministre de siéger comme député de Louis-Hébert sans aucun autre privilège.» - Sam Hamad

Il a aussi expliqué qu'il était parti en Floride sous le coup de la « colère », après s'être senti « injustement visé » par le reportage d'Enquête. « La colère est ben mauvaise conseillère », a-t-il lâché.

M. Hamad a refusé de répondre aux questions des journalistes « par respect pour le commissaire à l'éthique ». Le premier ministre Philippe Couillard avait pourtant annoncé qu'il allait le faire.

Le député libéral a réitéré qu'il n'avait « rien à se reprocher » dans cette affaire, et a assuré qu'il allait se « défendre jusqu'au bout ».

Hamad, une source pour Marc-Yvan Côté

Dans un reportage diffusé la semaine dernière, Enquête a démontré, grâce à une série de courriels envoyés entre 2010 et 2012, que M. Sam Hamad était une source d'information stratégique et faisait avancer les dossiers de Marc-Yvan Côté au gouvernement.

Marc-Yvan Côté, un ex-ministre libéral, était à l'époque vice-président de Premier Tech, fleuron économique du Bas-Saint-Laurent. Il était aussi solliciteur de fonds pour le Parti libéral du Québec.

Il a été arrêté avec l'ex-ministre des Affaires municipales Nathalie Normandeau dans une opération de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) le 17 mars, et devra répondre à des accusations de complot, de corruption et de fraude.

M. Hamad fait l'objet d'une enquête du commissaire à l'éthique, et le Directeur général des élections a déjà confirmé qu'il examinait la situation. Le commissaire au lobbyisme refuse pour sa part de dire s'il fait. enquête

Les députés de l'Assemblée nationale ont par ailleurs adopté à l'unanimité mercredi une motion déposée par le Parti québécois demandant au Vérificateur général d'« analyser » l'octroi du prêt de 11,2 millions de dollars d'Investissement Québec et de la subvention de 8,5 millions accordée par le ministre Hamad à Premier Tech en 2012.

De multiples réactions

« Si M. Hamad annonce ce qui est évoqué ce matin [...] je pense qu'il prend la bonne décision », a commenté le ministre de la Santé Gaétan Barrette à son arrivée au caucus libéral, tout en précisant ne pas avoir d'informations à ce sujet.

Selon lui, tout le caucus libéral, y compris le premier ministre Philippe Couillard, considère qu'il est « très important que la population ait confiance dans l'institution qu'est le gouvernement. »

« Compte tenu du tollé que l'on voit depuis une semaine. Je pense qu'on est rendu là », a-t-il ajouté.

Réagissant à ces informations, le chef péquiste Pierre Karl Péladeau a déclaré que Sam Hamad devrait aussi se retirer du caucus libéral le temps que les enquêtes le concernant soient finalisées.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a pour sa part invité le premier ministre Philippe Couillard à poser un « geste fort » en disant qu'il « retire » les privilèges de Sam Hamad, plutôt que de laisser ce dernier annoncer qu'il se retire « par noblesse ».

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