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Centre Bell: Yoan a confondu les sceptiques (PHOTOS)

Centre Bell: Yoan a confondu les sceptiques (PHOTOS)
David Kirouac

L’annonce avait de quoi surprendre. Le timide Yoan qui allait «faire le Centre Bell»? Avec le matériel d’un seul album, vieux d’à peine une année, tout juste deux ans après son triomphe controversé à La voix?

Les journalistes, entre autres, ont sourcillé. Le garçon avait peine à se débrouiller en entrevue, comment pouvait-on espérer qu’il tienne la route à divertir la dense foule de l’amphithéâtre pendant plus de deux heures? Allons, ce n’était pas sérieux. Productions J voyait sûrement trop grand pour son poulain, entendait-on chuchoter dans les coulisses médiatiques et culturelles.

Eh bien, honte aux sceptiques. Yoan Garneau n’est peut-être pas l’artiste le plus bavard de la planète Québec, mais il a de la gueule, il a de la présence, et son répertoire country lui attire déjà un bassin d’admirateurs fidèles. Le chanteur a encore des croûtes à manger – qui n’en aurait pas à 22 ans -, mais on l’a vu prendre de l’assurance et devenir de plus en plus à l’aise au fil de la soirée, sourire de moins en moins gêné et, surtout, franchement comblé aux lèvres. Même si quelques plaques de sièges vides trouaient les gradins, 5620 personnes étaient présentes au rendez-vous, pour entendre un Yoan attachant multiplier les blagues et les taquineries.

En fait, c’est surtout au public qu’on pourrait adresser de légers reproches. Généreuse en applaudissements et en cris à la fin des morceaux, l’assistance s’est tout de même montrée tiède, se levant très peu pour se dégourdir les jambes et accompagner Yoan en gestes dans ce moment crucial de sa jeune carrière. Heureusement, les commentaires entendus avant la lever du rideau et à l’entracte étaient sans équivoque : «le petit Yoan» est très aimé, chez les dames âgées (beaucoup), les jeunes femmes (plusieurs) et les familles (quelques-unes). Et l’affection se faisait sentir dès que Yoan échappait un «Merci beaucoup» de son timbre déjà caractéristique.

Le texte se poursuit après la galerie-photos.

Yoan au Centre Bell

Un peu de flamboyance

Geneviève Dorion-Coupal et Émily Bégin avaient bien sûr pris soin de bâtir une jolie mise en scène un tout petit peu flamboyante- mais pas trop - pour mettre en valeur la fascinante personnalité artistique de Yoan, qui marie adorable bouille de tendre garçonnet blond et voix de Johnny Cash nouvelle génération. Un amalgame qui surprend encore dès qu’il ouvre la bouche.

On décelait vite une parenté avec un spectacle de Marie-Mai, autre enfant de la même boîte de gérance que Yoan, que ce soit grâce aux éclairages de toutes les couleurs et aux colonnes scintillantes qui encadraient le vaste écran derrière les six musiciens, et où se déployaient mille motifs tout aussi colorés. Parfois, ces deux frontières se taisaient pour laisser plus de place aux jolies images de feu ou de champs dorés qui apparaissaient sur vidéo. Deux autres écrans placés haut sur les côtés de la scène retransmettaient aussi l’action en permanence et réjouissaient les demoiselles qui se pâmaient sur leur beau Yoan, dont ce petit groupe de filles qui a plusieurs fois crié des «On t’aime!» à leur idole.

Des relectures pigées sur l’album éponyme de Yoan (Gonna fall in love with you, Good Hearted Woman, etc), des classiques tels She’s a Lady, Love Me Do, un pot-pourri de Johnny Cash (Big River, I Walk The Line, Ring of Fire et, plus tard, Folsom Prison Blues), un peu de rock (Roadhouse Blues, Trouble) et quelques créations inédites (That Kinda Guy, Dis-moi et Je t’aime évidemment, toutes deux écrites par son père, et T’aimer trop) ont sillonné le tour de chant.

La levée graduelle des briquets et des cellulaires sur la composition originale de Yoan, Tu m’as manqué, qui porte sur l’importance de ne rien prendre pour acquis et d’apprécier ce que la vie nous apporte, était charmante, et l’ovation qui l’a couronnée, sentie.

L’atmosphère s’est pimentée d’une aura un peu sexy sur Tulsa Time, alors qu’une douzaine de danseuses en justaucorps et chapeaux de cow-boys noirs se sont amenées, dans une dynamique chorégraphie. Yoan a alors quitté son poste pour aller se poser sur une minuscule scène centrale où, à la lueur d’un simple globe, il a entre autres entonné Live Forever et Poison.

Une évidente complicité émanait de la prestation de Yoan avec sa coach de La voix, Isabelle Boulay, toute menue à côté de lui, venue le rejoindre pour Summer Wine et leur très apprécié duo J’entends siffler le train. On pourrait dire la même chose de ses harmonies avec son papa adoré, Sylvain Garneau, qui était apparemment très heureux d’être là et énergique; tous deux se sont remerciés d’une courte mais chaleureuse accolade après leurs deux collaborations, sur Good Hearted Woman et Mamas Don’t Let Your Babies Grow Up To Be Cowboys, et Yoan a complimenté son paternel à plusieurs reprises. Michel Pagliaro est aussi venu faire son tour au dernier droit, le temps de Dans la peau.

Le jeune homme a obligé les spectateurs à chanter sur le refrain de T’aimer trop, visiblement connue. Il est descendu parmi les rangées du parterre sur Get Back, ne s’éternisant pas dans les familiarités, mais créant quand même le bonheur de la gent féminine.

Lorsqu’est venu le temps de remercier ceux qui l’ont toujours soutenu dans cette aventure post-La voix, Yoan a dit se «contre-cinciboiriser» (sic) des recommandations de son équipe qui, depuis les coulisses, lui chuchotait d’enchaîner les pièces sans trop parler. «C’est mon premier Centre Bell et je vais me rappeler toute ma vie de l’amour que j’ai reçu ce soir», a-t-il lancé, juste avant le rappel. Nous, on se rappellera longtemps de cette fois où Yoan a confondu les sceptiques.

Yoan sera en spectacle au Centre Vidéotron de Québec le 8 avril. Pour plus d’informations : www.productionsj.com.

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