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Politique jeunesse: le gouvernement surveillera les clauses orphelines

Politique jeunesse: le gouvernement surveillera les clauses orphelines
Francis Vachon

QUÉBEC – Dans sa politique jeunesse 2030 dévoilée en grande pompe mercredi, le gouvernement Couillard promet de surveiller les clauses orphelines dans les conventions collectives, qui offre des conditions de travail différentes aux jeunes employés. Toutefois, le premier ministre refuse de s’engager à modifier la loi.

Philippe Couillard a dévoilé les cinq axes du document de quelque 80 pages devant le parterre rempli du Salon rouge. Un budget de plus de 200 millions$ est prévu sur cinq ans mettre pour en œuvre la politique. Celle-ci est un ensemble de grandes priorités un peu vagues qui font la promotion de «saines habitudes de vie» et de la «persévérance scolaire», notamment. Les actions précises seront dévoilées dans une stratégie à paraître à l’automne.

Des groupes de jeunes espéraient que le gouvernement Couillard profite de l’occasion pour combattre les clauses orphelines qui imposent des conditions d’emploi différentes aux jeunes travailleurs, qu’il s’agisse du salaire, du régime de retraite ou des assurances-collectives.

La loi sur les normes du travail interdit déjà d’offrir une rémunération différente aux jeunes employés, mais celle-ci est contournée par des employeurs qui offrent un salaire égal, mais des avantages sociaux différents.

En conférence de presse mercredi, Philippe Couillard n'a pas voulu s'engager à clarifier la portée de la loi par des modifications législatives. Mais le gouvernement surveillera la situation. «On veut s’assurer d’être en veille là-dessus et d’intervenir lorsqu’il y a des injustices flagrantes», a dit le premier ministre.

«Il est tout à fait possible pour une entreprise, de façon négocié, de modifier son régime de retraite. On ne remet pas ça en cause, dit Philippe Couillard. Mais il ne faut pas qu’on introduise par cette façon-là, ou d’autres, des clauses qui sont réputées discriminatoires.»

D’ailleurs, le nombre de clauses de disparité de traitement n’est «heureusement pas si élevé», a-t-il ajouté.

Force Jeunesse, un regroupement de jeunes travailleurs, se dit encouragé par l’engagement du gouvernement Couillard dans le dossier. Toutefois, une modification législative est nécessaire, croit sa présidente. «Il faut clarifier la portée de la loi en disant clairement que, outre le salaire au sens strict, les avantages sociaux font également partie de la rémunération et devraient être protégés de toutes clauses de disparité de traitement», estime Nolywé Delannon.

Pas de siège sur les C.A.

Comme plusieurs autres groupes de jeunes, Force Jeunesse demandait également au gouvernement Couillard de réserver aux moins de 35 ans un siège sur le conseil d’administration de chaque société d’État.

Le premier ministre, lui, souhaite envoyer un «signal», mais préconise la formation des jeunes administrateurs, plutôt que les quotas.

«C’est bien d’être sur un conseil d’administration, mais il faut y être non pas parce qu’on est un jeune, parce qu’on est une femme ou parce qu’on est une minorité, mais parce qu’on a une valeur ajoutée à apporter au conseil d’administration. Donc, la formation m’apparaît très importante et on va regarder ça avec les jeunes chambres de commerce», a expliqué Philippe Couillard.

Quant à un siège réservé, le premier ministre n’a pas voulu s’engager. «Rien n’est exclu, mais on va commencer par voir avec les jeunes chambres de commerce quelle est la meilleure façon, a-t-il dit. Vous savez, on peut être contre-productif si on va trop vite et qu’on y va par quotas, par exemple. Ce n’est pas nécessairement la meilleure façon d’y arriver.»

La loi prévoit pourtant une présence paritaire des femmes sur les conseils d’administration des sociétés d’État du Québec.

Avec une meilleure formation des jeunes administrateurs, les entreprises seront plus enclines à leur offrir d’elles-mêmes des postes sur leur C.A, estime Philippe Couillard. «C’est une façon beaucoup plus positive d’embarquer sur un conseil qu’autrement.»

Force Jeunesse craint que cette approche non-contraignante ne donne pas de résultats concrets. «Il faut bousculer les choses», dit Nolywé Delannon.

La présidente de Force Jeunesse estime que les moins de 35 ans doivent être sur les conseils d’administration pour se préparer à devenir des décideurs.

De plus, la mesure permettrait à la jeune génération d’être entendue dans des sociétés d’État dont les décisions affectent leur quotidien. «Il y a un certain nombre d’organismes qui construisent notre avenir collectif, souligne Nolywé Delannon. Il n’est pas normal que les jeunes en soient exclus.»

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