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«Tout le monde en parle»: quelques moments croustillants

«Tout le monde en parle»: quelques moments croustillants
Radio-Canada

Le troublant récit de Salomé Corbo, la franchise de Robert Morin et Stéphane Crête, la vérité de Guylaine Tremblay, l’univers déjanté de Jean-Thomas Jobin, la sérénité d'Anne-Marie Séguin… voici quelques moments croustillants qui ont retenu notre attention à Tout le monde en parle cette semaine.

Jusqu’au bout

Les mamans du mouvement Parents jusqu’au bout, qui ont ému les téléspectateurs de Tout le monde en parleil y a deux semaines , ont bel et bien rencontré Gaétan Barrette pour leur exposer leurs problématiques et leurs demandes, aussi rapidement que le lendemain de la diffusion de l’émission, a fait savoir Dany Turcotte. Le ministre de la Santé et des Services sociaux a promis au regroupement Parents jusqu’au bout de lui redonner des nouvelles, avec proposition concrète, d’ici deux mois. «On vous tient au courant si ça débloque, je l’espère pour elles. On va les soutenir jusqu’au bout», a promis Dany Turcotte.

Voir l’horreur de près

Le récit de Salomé Corbo, qui a échappé de peu aux attentats de Bruxelles, alors qu’elle était à l’aéroport, mardi dernier, donnait froid dans le dos, et n’avait absolument rien de jojo. Rappelons que l’acte terroriste revendiqué par l’État islamique a fait plus de 30 morts et 250 blessés.

La comédienne se dirigeait vers le comptoir d’Air Canada pour aller porter ses bagages avant d’aller s’acheter un café, lorsqu’elle a entendu une première grosse détonation. «C’était relativement loin de moi, mais assez pour faire vibrer le sol», a-t-elle précisé. Aidant des Canadiens à s’enfuir, Salomé a vu le plafond s’écrouler à quelques centimètres d’elle à la deuxième détonation. Dans l’énervement, en ne cessant jamais d’escorter des gens pour les secourir, elle est parvenue à se rendre vers une sortie qui, heureusement, était sécuritaire, et où une dame encourageait les passagers à traverser. «C’est très bizarre, a indiqué Salomé Corbo à propos des sentiments ressentis pendant ces instants de terreur. On n’a pas le temps de penser. Par contre, j’ai appelé mon chum, parce qu’instinctivement, j’avais peur de ne plus jamais le revoir. Mais il y a un côté guerrière en moi… Je pense que j’ai pensé vraiment mourir, oui.» «Je pense que mon instinct m’a guidée vers la bonne porte de sortie», a-t-elle ajouté, quelques minutes plus tard.

Salomé Corbo a toutefois confié avoir encore confiance envers l’humanité, même après avoir observé de près cette haine et cette laideur. «Je suis fondamentalement persuadée que c’est en aimant mon prochain que je vais me permettre d’être heureuse. J’ai vu des scènes d’entraide, là-bas, qui m’ont autant bouleversée que la bombe. J’ai vu des scènes tellement belles, tellement touchantes, que je me dis que l’humanité peut être résiliente.» L’actrice dit ne pas avoir encore fait de cauchemars à la suite des événements. «Selon mon petit guide du choc post-traumatique ça ne devrait pas tarder», a-t-elle noté.

La carte de Dany Turcotte que Salomé a lue à voix haute était très touchante. «Nous sommes Charlie, Beyrouth, Paris et Bruxelles, mais nous sommes surtout sans mots devant l’horreur et la bêtise humaine», a écrit le fou du roi. En échange, Salomé Corbo lui a offert sa carte d’embarquement pour son avion à Bruxelles. «Quand tu auras une petite migraine ou mal aux pieds, tu regarderas ça», a-t-elle sobrement souligné. «Je vais la garder précieusement. Merci beaucoup», a répondu Dany Turcotte.

Jus de chaussette

Si Salomé Corbo avait aimé le café de la chaîne Starbucks, peut-être ne serait-elle plus en vie aujourd’hui. Car c’est en faisant un détour pour aller porter ses bagages et ensuite, s’acheter un café qui n’allait pas goûter le «jus de chaussette» à un comptoir local, qu’elle s’est trouvée assez loin de la première détonation et a ainsi échappé à la tragédie. Sitôt entrée à l’aéroport, elle a eu le réflexe de s’éloigner de la succursale de Starbucks. «Je regarde dans le hall d’entrée, et tout ce que je vois, c’est un Starbucks. Ça me fâche, quand je suis en Europe, de voir des Starbucks. Je trouve qu’ils n’ont pas d’affaire là. Allez-vous-en!», a-t-elle imploré, dans la foulée de son histoire. La belle s’est montrée peu impressionnée lorsque Dany Turcotte l’a taquinée en affirmant qu’elle ne sera jamais porte-parole de Starbucks.

Et au Canada?

Quand on parle d’attentats terroristes, doit-on s’inquiéter de l’arrivée au Canada des réfugiés auxquelles le gouvernement de Justin Trudeau a ouvert la porte? Le journaliste Fabrice de Pierrebourg, spécialisé dans la question, a détaillé sa vision. «Ceux qui sont arrivés ici jusqu’à présent, ce sont des gens qui ont été parrainés. Depuis un an ou deux, leurs dossiers sont à l’étude en Jordanie ou au Liban, il y a eu une vérification de sécurité… C’est évident que si, dans un an, deux ans, trois ans, un de ces 25 000 réfugiés se radicalise et commet un attentat, on nous le remettra dans la figure, et moi aussi. Pour l’instant, on n’est pas dans ce domaine. Mais c’est sûr qu’il faut être vigilants. Ces gens-là, il faut les entourer, il ne faut pas les laisser à eux-mêmes. Pour les plus jeunes, il ne faut pas les laisser tomber entre les griffes de quelques prédicateurs radicaux, comme il y en a ici, qui vont leur expliquer, comme ils ont l’habitude de le faire, que la démocratie, c’est de la merde, que le Canada, c’est épouvantable, et que la loi de Dieu est supérieure à la loi des hommes… Ça, ça peut être problématique», a estimé Fabrice de Pierrebourg.

Les paradis fiscaux pour les nuls

Le nouveau film de Robert Morin, Un paradis pour tous, dans lequel Stéphane Crête interprète pas moins d’une trentaine de personnages, traite des paradis fiscaux. «Les paradis fiscaux, ça fait faire de l’argent aux riches, a signalé le réalisateur. Tu vas placer ton argent là-bas, ça va te donner le maximum, 1 ou 1,5% par année. Tu arrives là avec 100 000$, tu vas faire 10 piastres. Mais si tu arrives là avec 10 millions, ça commence à être intéressant. C’est un système fait comme une chaîne de lettres. Et c’est comme ça que la richesse est créée dans le monde. C’est les riches qui font de l’argent, c’est pas des losers...»

La marge ou Tout le monde en parle?

Stéphane Crête se dit peu ébloui par les notions de «glamour», les tapis rouges et le faste de la célébrité. Avec franchise, il a donné son opinion à ce sujet à Guy A. Lepage. «Je ne cours pas après le vedettariat, a relevé l’acteur. Je trouve que la marge donne beaucoup plus d’espace de liberté. Et la norme se nourrit de la marge. (…) La marge est un lieu foisonnant, de créativité de liberté. J’ai plus de fun là qu’aller à Tout le monde en parle, par exemple!»

Peuple colonisé

Qu’a pensé l’unique Robert Morin de l’affaire Claude Jutra, qui a explosé il y a quelques semaines? Le réalisateur a mentionné qu’il ne connaissait pas Claude Jutra, du vivant de l’homme. «J’ai pas réagi, a expliqué Robert Morin. Pour moi, c’était symptomatique des peuples colonisés qui n’ont tellement pas confiance en eux que, quand ils sont devant quelqu’un, qui est quelqu’un, ils le mettent à toutes les sauces. Souvent, ils se font rattraper par la réalité de ces personnages-là. Si on apprenait demain qu’Olivier Guimond battait sa femme, qu’est-ce qu’on ferait avec le gala [des Oliviers]? (…) Cette idée d’un peuple colonisé, incapable de s’inventer autre chose que de se refermer sur ses héros… (…) Imagine Félix Leclerc avec une cave sadomasochiste…»

Le texte se poursuit après la galerie-photos.

Jean-Thomas Jobin

Tout le monde en parle - 27 mars 2016

Les sénateurs se défendent

Les nouveaux sénateurs indépendants récemment nommés par Justin Trudeau, l’athlète paralympique Chantal Petitclerc et l’éditorialiste de La Presse, André Pratte, ont défendu bec et ongles leurs nouvelles fonctions, en tentant de leur mieux de défaire les mythes qui collent à la «Chambre haute» et ses occupants. «Deux choses m’ont frustrée, a avoué Chantal Petitclerc. Les gens me disent que j’accepte parce que c’est facile et que ça rapporte un bon salaire (NDLR : de 140 000$ par année, a-t-on précisé). D’une part, c’est du travail; on va y aller, à Ottawa, on va faire le travail. En même temps, depuis ma retraite, j’ai une belle carrière, je travaille pour des compagnies de conférenciers, je vis très bien, ça n’a pas été ma motivation. Et, l’autre truc qui me dérangeait, c’était de me faire dire que [le Sénat], c’est désuet, qu’il n’y a rien à faire là… Ça, ça me dérange, moi.» André Pratte, qui s’est abondamment fait taquiner, dimanche, sur ses idéologies fédéralistes, mais qui a dit avoir pris sa retraite de La Presse, une décision qui sera officialisée le 1er avril, a renchéri : «Le Sénat est une institution importante. On peut critiquer l’athlétisme parce que des athlètes sont dopés, mais on n’abolira pas le sport ni les Jeux olympiques…» Chantal Petitclerc a notamment spécifié vouloir suivre de près le dossier de l’augmentation de l’obésité chez les enfants. «Bon dodo à la Chambre haute», a taquiné Dany Turcotte à l’endroit du duo sur la carte remise à la fin de l’entrevue.

Donner le droit à la souffrance

L’entrevue avec Guylaine Tremblay a commencé sur une note fort émotive. Celle-ci, les larmes aux yeux, a dit à Salomé Corbo, sa collègue d’Unité 9, la voix entrecoupée de sanglots, qu’elle était heureuse de la retrouver en pleine forme.

À propos, justement, de la série de Danielle Trottier et de son personnage de Marie Lamontagne, qui est devenue «méchante» cette année, Guylaine Tremblay s’est dite attristée des commentaires négatifs du public, lequel n’a semblé pas comprendre pourquoi «sa» Marie bien-aimée devenait aussi acariâtre. «Elle souffre, a exposé Guylaine. Et la souffrance s’exprime de différentes manières. Est-ce qu’on peut laisser le droit à cette femme-là qui, oublions-le pas, a été victime d’inceste, qui s’est fait mettre enceinte par son père à 14 ans et qui, pendant 35 ans, a mis le couvercle là-dessus, a été dans le déni total, et tout à coup la mort de ses enfants fait sauter ce couvercle-là… Elle a droit à la colère. (…) Peut-être que la colère des femmes est un grand tabou, encore…» «Je pense que c’était une étape nécessaire pour Marie Lamontagne», a finalement conclu la comédienne.

Récipiendaire de plus de 28 trophées Artis, Gémeaux, Masques et Jutra – elle est encore finaliste au prochain Gala Artis, qui aura lieu le 24 avril -, Guylaine Tremblay a admis ne pas avoir caché son Jutra, raflé en 2008 pour son rôle dans Contre toute espérance, de Bernard Émond, lorsqu’on a su que le cinéaste était jadis pédophile. «J’ai toujours continué d’aller voir les films de Woody Allen», a posément avancé Guylaine, comparant ainsi les deux situations.

Les parents de Jean-Thomas

L’absurdité de Jean-Thomas Jobin fait toujours rire. Or, il y a une explication aux logiques ironiques et parfois sans queue ni tête émises par l’humoriste. Et ses parents ont quelque chose à y voir… «Mon père est un maniaque de la langue française, qui utilise des phrases trop compliquées pour rien, a dépeint Jean-Thomas. À un moment donné, il avait appelé un pistolet de jardinage, un «pistolet à jets pulsés divergents». Il me demandait si je savais il était où. J’avais, genre, 9 ans…» «Il trippe sur les trucs pratico-pratiques, qui rendent sa vie plus simple, a continué le comique, toujours au sujet de son papa. Souvent, à Noël, on se donne des listes pour s’inspirer. Quand j’avais 16 ans, la suggestion qu’il m’avait donnée pour m’inspirer, il n’y avait qu’un item, c’était: une serviette qui éponge bien! C’est vraiment un cérébral, un intellectuel, c’a été un champion junior canadien aux échecs. Tous les petits gestes de la vie, s’il peut économiser, les rendre plus concrets, et rapides, il le fait.» La mère de Jean-Thomas, elle, fait le «suivi de choses inutiles et qui n’ont pas de bon sens», et fait semblant d’acheter des billets dans les salles où se produit son fiston pour voir jusqu’à quelle rangée les sièges sont occupés. «C’est très précieux, pour moi, cette femme», a déclaré Jean-Thomas, pour exprimer son amour à sa maman.

Nourrir la vie

Atteinte d’un cancer, Anne-Marie Séguin respire la sérénité. La dame a décidé de «nourrir la vie» et refuse de «combattre» la maladie, comme le veut l’expression consacrée, et de plonger dans un processus de traitements agressifs, comme la chimiothérapie. «Plutôt qu’avoir des mois en souffrance, je préférais avoir des mois dans un bien-être intérieur», a expliqué la jeune quinquagénaire, qui avait pourtant peur de la mort avant de recevoir son diagnostic de cancer. Maintenant, sa perception a beaucoup changé. «Je ne vois pas la mort comme une maladie. Je vois le cancer comme un processus de transformation». «Quand on ne se bat pas, c’est doux, a illustré Anne-Marie Séguin. On a des cadeaux de ça. Il y a un lâcher-prise incroyable, savourer ce qui se passe dans le moment présent (…) Moi, le moment présent, je le trouve extraordinaire. Moi, je n’ai plus à me préoccuper du futur. C’est le fun en tabarnouche, ne pas avoir à se préoccuper du futur! Mon corps n’a plus du tout de stress actuellement, parce que je ne suis pas en bataille.»

«Peu importe que je m’en aille vers la mort, ou que je reste dans la vie, c’est la même chose; je reste dans la vie. Ce que j’ai capté, ce n’est pas que la vie nous est donnée, et qu’après on la perd; c’est qu’on est la vie. On est la vie en transformation. Ça m’a enlevé complètement la peur», a aussi martelé l’inspirante femme, qui a assuré ne pas être du tout dans le déni, et qui ne cherche pas à inciter les gens malades à ne pas se soigner.

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