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Agatha Christie était l'une des pionières du surf, des gamelles et des accidents de maillot

Agatha Christie était l'une des pionières du surf, des gamelles et des accidents de maillot

Elle est la romancière la plus vendue de tous les temps, juste derrière Shakespeare et La Bible. Mais ce que nombre de ses fans ne savent sans doute pas, c’est qu’Agatha Christie a aussi été l’une des premières Anglaises à pratiquer le surf. Que n’auraient pas pensé ses célèbres personnages, Hercule Poirot et Jane Marple!

Les photos d’Agatha en train de braver les vagues ont été rendues publiques par le service de généalogie Findmypast. Férue de voyages et d’aventures, Agatha s’est lancée en 1922 dans un tour du monde de dix mois avec Archie, son premier mari. Ils ont visité plusieurs pays dont l’Australie, l’Afrique du Sud et Hawaii. Précisons qu’à l’époque, nombre de ses contemporaines auraient préféré mourir plutôt que de se montrer en costume de bain, une énorme planche sous le bras.

C’est au Cap que la romancière a goûté au surf pour la première fois. Dans ses mémoires, Une autobiographie, elle raconte: «Le surf donne l’impression d’être d’une facilité absolue. Ce n’est pas le cas. Je n’en dirai pas plus.»

Agatha Christie, surfeuse. Photo de Christie Archives/Findmypast

Mais elle a rapidement fait des progrès. Elle a passé plusieurs jours sur la plage de Muizenberg, où la qualité des planches l’a impressionnée. «En Afrique du Sud, les planches de surf étaient faites d’un bois fin et léger, faciles à transporter, et on apprenait vite à se lancer sur les vagues. On pouvait se faire très mal si l’on basculait la tête la première dans le sable mais, dans l’ensemble, c’était un sport facile et vraiment amusant», écrit-elle.

Lorsque le couple est arrivé à Hawaii, Agatha s’est rendu compte que l’exercice s’avérait plus difficile en raison de la météo moins clémente et des planches plus lourdes prisées sur l’archipel. En 1922, à Honolulu, le surf était une discipline déconseillée aux «petites natures», et certainement pas un passe-temps pour une dame. Mais, à ce stade, Agatha en connaissait un rayon sur cette discipline.

«Ce n’était pas une bonne journée pour surfer. Seuls les plus expérimentés se risquaient sur les vagues. Etant donné que nous l’avions pratiqué en Afrique du Sud, nous pensions très bien connaître ce sport. C’est pourtant très différent à Honolulu.»

Archie et Agatha adoraient l’océan. Photo de Findmypast

«Je n’étais pas aussi bonne nageuse qu’Archie, et j’ai mis plus de temps pour arriver jusqu’au récif. Je l’avais entretemps perdu de vue, mais j’ai supposé qu’il s’était lancé vers le rivage d’un air désinvolte, comme le faisaient les autres. Je me suis donc installée sur ma planche et j’ai attendu une vague.»

«Elle est arrivée, mais ce n’était pas la bonne. En une fraction de seconde, j’ai été renversée.» «Quand j’ai refait la surface, haletante, après avoir avalé des litres d’eau salée, j’ai aperçu une minuscule planche qui flottait en direction de la côte, à quelque six cents mètres de moi. J’ai peiné à la rejoindre.»

«Un jeune Américain me l’a rendue en me disant: "Ma petite, si j’étais toi, je n’irais pas surfer aujourd’hui. Ce serait courir un sacré risque. Reprends ta planche et retourne vers la côte." J’ai suivi son conseil.»

Agatha Christie s’est rendu compte que le surf n’était pas un sport aussi facile qu’il en a l’air. Photo de Christie Archives/Findmypast

Il est clair qu’Agatha mettait le même sens du théâtral dans le récit de sa propre vie que dans ses best-sellers. Tout, ou presque, était «catastrophique». «La deuxième fois que je me suis lancée à l’eau, il m’est arrivé une catastrophe. Ma jolie robe de bain en soie, qui me couvrait des épaules aux chevilles, m’a été quasiment arrachée par la force des vagues. Je me suis précipitée, presque nue, vers mon paréo.»

Agatha Christie à Hawaii. Photo de Christie Archives/Findmypast

Après cette abominable «catastrophe», elle a investi dans un vêtement à la fois pratique et à la mode. «Je me suis immédiatement rendue à la boutique de l’hôtel pour m’y procurer une merveilleuse robe de bain légère, en laine émeraude, que je trouvais splendide et qui, je pense, m’allait extrêmement bien. Archie était bien d’accord avec moi.»

«Nous passions nos journées à surfer et nous prélasser sur la plage, et nous avons fini par acquérir une certaine expertise. Pour des Européens, tout du moins. Nous nous sommes également acheté des bottines en cuir souple, qui se laçaient à la cheville, car les coraux nous déchiquetaient les pieds.»

«Bien que nos quatre ou cinq premiers jours de surf n’aient pas été une partie de plaisir – c’était bien trop douloureux – nous avons connu de temps à autre des moments de ravissement total.» «Il n’y a rien de pareil à la sensation de filer sur l’eau, à ce qui semble être une vitesse d’au moins trois cents kilomètres à l’heure, jusqu’à la plage, où l’on arrive en douceur en faisant corps avec les vagues paisibles.» «C’est l’une des extases physiques les plus absolues que j’aie jamais connues.»

À sa mort, en 1976, à l’âge de 85 ans, elle avait écrit 82 romans, 19 pièces, 150 nouvelles et quatre essais. De toute évidence, elle a eu une vie heureuse, pleine de rebondissements et, à en croire son autobiographie, son amour de l’océan ne l’a jamais quittée.

Archie (à gauche) avec Agatha et d’autres membres de leur expédition pour le compte de l’Empire britannique. Photo de Findmypast

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Cet article, publié à l’origine sur le Huffington Post australien, a été traduit par Guillemette Allard-Bares pour Fast for Word.

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