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La face cachée des objets urbains: Grâce à l'abribus, votre trajet est moins long (PHOTOS/VIDÉO)

Grâce à l'abribus, votre trajet est moins long (PHOTOS/VIDÉO)

Le Huffington Post Québec poursuit sa série La face cachée des objets urbains dans laquelle le mobilier urbain est analysé et présenté sous des facettes insoupçonnées. Aujourd’hui: l'abribus!

Attendre l’autobus peut parfois être long. Très long. Et si l’abribus aidait à faire passer le temps plus rapidement?

C’est ce qui découle d’une étude très sérieuse de l’Université du Minnesota sur le temps d’attente dans les transports en commun. Selon les chercheurs, mieux l’arrêt d’autobus est aménagé, moins l’attente semble pénible pour les usagers. Sans abribus à l’arrêt, un temps d’attente de 5 minutes en paraît 6 minutes. Avec un abribus, ce même 5 minutes passe comme 3 minutes!

Le temps n’a bien sûr pas changé dans les deux cas, mais la perception, elle, oui. C’est le même principe psychologique qui s’applique lorsque, en attente au téléphone, on entend de la musique. L’idée, c’est de déjouer le cerveau. Les sociétés de transport peuvent ainsi améliorer la «qualité du service» sans ajouter d’autobus sur les routes!

L’étude va encore plus loin en disant que les abribus entourés d’arbres sont encore plus efficaces. Autant la pollution environnante que le trafic automobile vont nuire au temps d’attente perçu (10 minutes deviennent 12 minutes), autant un arrêt d’autobus vert va influencer positivement notre perception (les mêmes 10 minutes se transforment en 7 minutes).

D’autres aspects peuvent faire passer le temps plus rapidement, comme un service d’affichage en temps réel des horaires, qui devrait arriver en 2016 à la Société de transport de Montréal (STM), grâce au programme iBus. Ce service, disponible sur les téléphones intelligents, sera aussi ajouté aux abribus numériques du réseau. Ces abribus ne compte présentement que pour 75 des quelque 3000 abribus de Montréal. Québecor, qui s’occupe de l’installation et de l’entretien des abribus de la Société de transport (STM) depuis trois ans, a indiqué au Huffington Post Québec qu’il n’y aurait aucun nouveau abribus numérique installé cette année.

Québecor prévoit plutôt se concentrer pour le moment sur les abribus traditionnels. Environ 275 vieux abribus seront remplacés cette année, alors que 25 feront leur apparition un peu partout sur le réseau montréalais. En comptant d’anciens abribus qui n’ont pas encore été remplacés, il existe encore 7 modèles différents d’abribus sur le territoire de la STM.

Des abribus insolites

Améliorer l’expérience client

Une foule de petits détails peut faire des abribus des espaces plus conviviaux. À Winnipeg, au Manitoba, 122 des 870 abribus de la ville sont chauffés. Fort McMurray, en Alberta, en compte près de 300. Le nombre le plus élevé en Amérique du Nord. Dès qu’il fait -5 degrés Celsius, les éléments chauffants, propulsés à l’énergie solaire, se mettent en marche.

L’idée semble enchanteresse pour n’importe quelle ville nordique. Mais la STM indique qu’il n’y a rien dans les cartons concernant une telle initiative.

En Alberta, le Edmonton Transit System (ETS), qui compte 2 257 abribus sur son réseau, a récemment évalué les coûts pour des abris chauffants : 47 500 $ pour l’installation de chaque abribus – comparativement à 6 000 $ pour un abribus régulier – et 2 500 $ par année en maintenance. L’ETS n’a aucune intention d’ajouter le service dans un avenir proche.

A contrario, à Dubaï, où le mercure monte rapidement, on compte des abribus climatisés. Toujours dans l’idée d’améliorer la perception de l’usager.

À Krumbach, une petite municipalité autrichienne de 1 000 âmes, on a choisi de faire de l’arrêt d’autobus une véritable carte d’identité et une attraction touristique. Sept architectes de renommée internationale ont chacun créé un abribus spectaculaire (voir photo).

La spectaculaire installation de l’architecte japonais Sou Fujimoto est l’un des sept abribus signature que la petite municipalité de Krumbach, en Autriche, a fait construire. Crédit : Adolf Bereuter/Krumbach

D’autres décisions peuvent aussi être prises pour améliorer la vitesse du service – cette fois réellement. L’endroit choisi pour l’arrêt d’autobus, par exemple. Faut-il placer l’arrêt avant la lumière, comme c’est majoritairement le cas à Montréal, ou plutôt en aval de l’intersection?

Les travaux d’Ehab I. Diab, du département d’urbanisme de McGill, suggèrent qu’un autobus gagne de 4 à 5 secondes par arrêt s’il peut déposer les usagers sur le coin qui suit la lumière. Le gain peut sembler minime, mais à la fin du circuit, toutes ces secondes mises bout à bout pourrait permettre de retirer un autobus, une économie importante pour une société de transport. M. Diab souligne toutefois que le temps n’est pas l’unique facteur pour choisir le lieu d’installation d’un arrêt. La STM doit entre autres penser aux questions de sécurité des usagers.

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